Tyrannosaurus Rex (2011)

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Tyrannosaurus Rex

(2011)

 

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Mark Kidwell c’est un spécialiste de l’horreur et de la série B version bande dessinée qui fit ses premières armes dans de petites compagnies indépendantes, comme beaucoup de débutants. Après plusieurs déconvenues au début des années 2000, comme la faillite Dead Dog Publishing qui éditait ses premiers travaux ou l’échec de l’adaptation cinéma de Bump qu’il avait créé en partenariat avec Fangoria, il parvint miraculeusement à se réfugier chez Image Comics. Une firme bien plus importantes que celles pour lesquelles il travaillait jusque là, et qui non content de lui offrir du boulot alla jusqu’à récupérer certaines de ses œuvres précédentes pour les rééditer sous leur bannière, tel ‘68 et Creature From the Depths. La zombiesque ‘68 fini même par devenir une série régulière l’occupant à plein temps sur les années à venir, même si jamais elle ne trouva le même succès que cette autre histoire de morts-vivants publiée dans la même boite, The Walking Dead.

 

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Malgré tout l’auteur continua ses projets sans être trop bousculé dans ses habitudes, parvenant même à faire valider un projet personnel dont l’inspiration lui vient des créatures animées par Ray Harryhausen, de l’humour des Looney Tunes et de l’image séduisante de Raquel Welch en bikini de fourrure dans Un Million d’Années Avant J.C. Il développe l’histoire avec son compagnon de toujours, Jay Fotos, coloriste qui l’a souvent accompagné par le passé, et en 2011 débarque ce Tyrannosaurus Rex, court one shot de vingt-cinq pages illustré par Jeff Zornow, dessinateur régulier sur ‘68. Comme le titre l’indique, tout tourne autour d’un gros T-Rex rouge semant la terreur à une époque préhistorique et un peu fantasque puisque les premiers hommes y coexistent avec les dinosaures en dépit de toute logique. Le peuple de Taka-Na commence ainsi à en avoir ras-le-bol de voir son petit village être régulièrement pulvérisés par les grosses bêtes…

 

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Après un énième désastre, le chef de la tribu décide qu’il est grand temps de se débarrasser du responsable. Pas con, il prétend être trop vieux et trop malade pour faire le boulot lui-même et demande à ce que quelqu’un se porte volontaire, se retrouvant dans l’obligation de promettre la main de sa petite fille Teela en guise de récompense. Ses charmes vont séduire cet idiot de Gorn qui va s’avancer malgré lui, se retrouvant avec la tâche de traquer et exterminer le Dieu-Lézard avec sa simple lance en guise d’arme. La suite va se jouer un peu comme un épisode de Bip Bip et Coyote, le protagoniste tentant sans succès de tuer le reptile, d’autres créatures dangereuses venant créer des interférences: Ptérodactyles, Vélociraptors à plumes, calmars géants… Le ton est évidemment à la comédie, le chasseur déprimant sur son sort pour mieux regagner confiance en lui aussitôt qu’il pense à la jeune femme qui l’attend.

 

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Mais Tyrannosaurus Rex n’oublie pas d’être simplement épique, esquivant les dialogues inutiles pour se concentrer sur les affrontements entre monstres. Chaque coup de dents, de griffes ou de becs fait verser le sang, les perdants se retrouvant en morceaux et sans aucune chance de s’en tirer. Le budget n’entrant pas en ligne de compte, Mark Kidwell n’hésite pas non plus à multiplier les bêtes et créé des hordes pouvant aisément submerger ce pauvre Tyran rouge, comme lorsqu’il se retrouve complètement couvert de Raptors dont les poids combinés vont le faire chavirer. Soyons clair: cela ne vaut évidemment pas Age of Reptiles (et de toute façon rien ne le pourra), mais l’amour du scénariste pour les dinosaures parait sincère et captive dès les premières pages, quand la créature du titre et un gigantesque Tricératops s’affrontent en piétinant les quelques huttes fragiles de Taka-Na. Il ne serait guère surprenant d’apprendre que l’illustrateur fut engagé par IDW sur Godzilla grâce à ce travail…

 

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En tout cas Tyrannosaurus Rex fonctionne à tous les niveaux, et si les dinosaures ne vous suffisent pas l’humour pachydermique aura raison de votre réticence. Il faut voir Gorn se lécher les babines devant la silhouette excitante de Teela pour se retrouver la page d’après nez-à-nez avec une merde de saurien géant. La conclusion très Monty Pythonesque révèlera par le biais d’un narrateur le devenir du clan, finalement contraint de déménager malgré tout, ainsi que la signification toute ironique de leur nom de Taka-Na. Un peu abrupt peut-être, mais Mark Kidwell souhaitait visiblement réaliser une bonne blague potache avec ce one shot, plutôt que le survival horrifique suggéré par la couverture de Jeff Zornow. Grand bien lui en face, car c’est finalement ce qui rend Tyrannosaurus Rex unique et très éloigné des œuvrettes porno-gores d’Avatar Press / Boundless Comics à la Jungle Fantasy. Dommage du coup qu’Image Comics n’ait pas décidé de continuer l’expérience.

 

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