12 DAYS OF CHRISTMAS
The Predator Holiday Special
(2018)
“Ho-Ho-Holy shi–”
Cette année la petite surprise de Noël nous vient de la 20th Century Fox et de la mise en ligne inattendu d’un court-métrage intitulé The Predator Holiday Special, où le célèbre extraterrestre à dreadlocks s’en prend au Père Noël et à ses rennes. Un film très court qui n’est en fait qu’une publicité pour la sortie en Blu-ray et DVD du navrant The Predator de Shane Black. Une suite ridicule, flinguées par des idées stupides (l’autisme c’est le summum de l’évolution !), des reshoots mal branlés (la mort de Sterling K. Brown, à peine visible) et par l’habituelle tentative de surfer sur la vague Marvel (l’armure anti-Predator façon Iron Man utilisée comme teaser pour une hypothétique séquelle), qui s’est royalement plantée au box-office. Sans surprise, le studio tente maintenant de rentabiliser cet échec comme il peut et cherche à attirer l’attention sur la sortie vidéo de sa bouse pour faire quelques bénéfices supplémentaires. Il ne faut donc pas s’étonner de voir la chose être disponible dans un coffret qui contient aussi les précédents volets, toujours un bon moyen de faire passer la pilule.
The Predator Holiday Special fut lui diffusé à la télé sur Comedy Central et balancé gratuitement sur YouTube depuis trois ou quatre jours en espérant générer un petit buzz. Ce qui fonctionne puisque je suis là à vous en parler ! Mais ce n’est pas pour ça que je vais vous encourager à acheter The Predator pour autant, bien au contraire. D’ailleurs il est même amusant de voir que, tout gadget promotionnel qu’il soit, ce petit sketch d’animation qui nous est présenté évite toutes références à ce dernier opus, préférant détourner les deux premiers films de la saga qui sont évidemment bien meilleurs.
L’intrigue, si l’on peut dire, nous montre comment un chasseur vient d’infiltrer le Pôle Nord afin de décimer les troupes de Santa Claus. Un gentil Elfe voit un renne être massacré sous ses yeux avant d’être lui-même embroché par la créature qui poursuit le carnage: un commando de cervidés armés jusqu’aux dents est abattu, écorchés vifs et suspendus dans les sapins ou décapités pour que leurs têtes servent de trophées. Autant dire que notre petit papa Noël n’est pas vraiment content et il va alors répliquer avec l’aide d’un de ses fidèles compagnons. N’espérez pas un remake de Predator pour autant car tout cela va bien trop vite, et le monstre est aussitôt tué par ses adversaires. Avec seulement deux minutes au compteur et l’obligation de présenter le DVD à refourguer, les auteurs font ce qu’ils peuvent pour nous divertir sans avoir l’air de nous vendre de la came de mauvaise qualité et c’est déjà pas mal. Heureusement ils savent s’y prendre, et pour cause: les responsables ne sont autres que les gars de Stoopid Buddy Stoodios, la boite de Seth Green principalement connue pour la série Robot Chicken.
Forcément leur Predator Holiday Special ressemble à s’y méprendre à un segment du show, bénéficiant de la même technique d’animation en stop-motion à base de jouets (les Predators sont des figurines NECA !) et du même ton parodique, grossier et ultra-violent. Le sang coule abondamment, les personnages sont démembrés, perforés et pulvérisés par les balles. Comme dans tout Predator qui se respecte, les proies sont retrouvées écorchées et suspendue dans les sapins, ou se font arracher la tête avec la colonne vertébrale . Les rennes n’hésitent pas à sortir les fusils d’assauts tandis qu’une adorable petit Elfe vengera les siens au couteau de chasse.
Les références pleuvent constamment et l’on retrouve le trou béant laissé dans une poitrine par le canon du Predator, la scène du bras tranché de Carl Weathers, l’utilisation du minigun ou encore les deux types musclés qui se serrent la pince façon bras de fer en s’exclamant “You son of a bitch !”. La fameuse réplique “You’re one ugly motherfucker” est plus ou moins déclamée telle quelle, et au final c’est la conclusion de Predator 2 qui est reprise, lorsque le héros fini par vaincre la menace et qu’un groupe de chasseurs débarque subitement pour récupérer le corps, offrant au gagnant un trophée qui prend ici l’apparence du panier du lapin de Pâques. Et parmi les œufs, celui d’une autre créature extraterrestre très reconnaissable…
On s’éclate comme dans un épisode de Robot Chicken, et il est finalement très facile de faire abstraction de cet écran publicitaire nous rappelant l’existence d’un The Predator que l’on préfèrerait oublier. Et si la comparaison entre les deux n’est théoriquement pas faisable, il est tout de même permis de préférer ce Predator Holiday Special à l’étron Hollywoodien qu’il est censé représenter. Ici au moins la stupidité du scénario est volontaire et assumée, l’action est efficace et les effets spéciaux sont parfaitement intégrés à l’ensemble. Alors ce Noël faites-vous plaisir, profitez de la 20th Century Fox et regardez cette hilarante publicité qui vous distraira pendant deux bonnes minutes. Mais surtout n’achetez pas The Predator en Blu-ray, DVd ou 4K Ultra-HD-je-sais-pas-quoi. Faudrait quand même pas les encourager avec leurs conneries !
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