Teen Wolf
(1985)
C’est en 1985 que Michael J. Fox se fait connaître avec Retour vers le Futur. La même année, on peut le retrouver dans ce Teen Wolf, petite comédie fantastique où le pauvre garçon se voit cantonné au même rôle d’étudiant maladroit (au Brésil le film s’appelle O Garoto do Futuro – le garçon du futur – et dans la version italienne son personnage est même rebaptisé Marty !). Cette fois il ne voyage pas dans le temps mais se rend compte qu’il est un loup-garou. Enfin en quelque sorte parce que vu la tronche on dirait plus un croisement entre le Wookie et Dr. Zaius…
Scott Howard est un étudiant comme beaucoup d’autres, amoureux d’une pouf qui l’ignore et incapable de remarquer que sa meilleure amie en pince pour lui. Un beau jour il commence à être victime de troubles étranges: il grogne, ses yeux virent au rouge, ses poils poussent plus que de normal quand ce ne sont pas ses oreilles ou ses ongles… Lorsque la transformation fait de lui un être humanoïde avec crocs et pelage, son père, frappé des mêmes symptômes, lui explique qu’il est en fait un loup-garou. Mais attention, pas un monstre sanguinaire comme dans les films ou les livres, mais un gentil lycanthrope dont seule l’apparence change: Scott reste le même malgré tout. D’abord très gêné, celui-ci comprend vite comment tirer profit de la situation et devient la star de son lycée, voyant sa cote de popularité augmenter sans cesse: il se transforme en plein match de basket-ball et s’impose comme le meilleur joueur du monde, faisant remporter à son équipe pourtant lamentable une série de succès la propulsant en finale du championnat. Son nouveau look en fait la coqueluche du lycée et la fille qu’il avait dans l’œil se donne à lui avec grand plaisir. Bref, c’est la belle vie pour notre Marty McFly canin.
Dans cette optique le film ne propose pas vraiment d’enjeu ou d’éléments scénaristiques à proprement parler et se contente donc d’aligner les scènes dites “drôles” de la vie quotidienne, le loup-garou adolescent remplaçant l’étudiant attardé: le loup-garou fait du théâtre, le loup-garou surf sur le toit du van d’un pote (la Wolfmobile) sous fond de Beach Boys, joue au bowling, gagne au basket, danse à la fête de l’école… C’est tout ? Non bien sûr, il faut bien un début et une fin à cette histoire et on trouve quelques éléments perturbateurs dans ce bonheur afin d’instaurer une belle leçon de vie et de sauver la morale.
En effet à force de faire sa star au basket, Scott voit ses amis lui en vouloir. Le directeur du lycée semble avoir une dent contre lui et son meilleur ami se sert un peu trop de son image “garou” pour se faire de l’argent sur son dos. Scott commence alors à se demander s’il est préférable de rester sous cette forme pour être important aux yeux des autres ou de redevenir lui-même avec sa vie d’avant. Et surtout va-il enfin comprendre que la fille qui l’intéresse n’est qu’une garce alors qu’une étudiante toute mignonne n’attend que lui ? Qu’on se rassure, tout fini bien, y compris le match de basket dans lequel notre héros va prouver sa véritable valeur en ne participant qu’en tant qu’humain et en remportant quand même la victoire.
Un scénario très mince qui se limite vraiment à son concept (la vie d’un gentil loup-garou adolescent) sans chercher à aller plus loin et qui reste très léger niveau comédie. On reste souvent de marbre face aux situations supposément comiques (le voir faire le poirier sur le toit de sa camionnette, déambuler dans différentes tenues en se la jouant volontiers poseur ou encore faire des figures de rap), sauf en de rares exceptions comme lorsque Michael J. Fox déclare avoir une coupe de cheveux ringardes, qu’il s’habille façon John Travolta dans La Fièvre du Samedi Soir sous une musique pompant Stayin’ Alive, ou plus particulièrement dès qu’est mis en scène ce personnage du coach de l’équipe de basket, un vrai glandeur totalement incompétent et à côté de la plaque.
L’argument fantastique, lui, est pratiquement inexistant. Ainsi nous n’apprendrons rien de particulier sur les loups-garous hormis que la malédiction touche une famille sans raison apparente et qu’elle peut sauter éventuellement des générations. Et en dehors d’un faciès aplatit et directement issu des années 50, tendance I Was a Teenage Werewolf (dont il s’inspire amplement), de quelques talents acrobatiques surhumains et d’une force hyper développée, le potentiel de notre créature n’est jamais utilisé… Comprendre par là que même si le gentil papa dit à son fiston qu’en tant que loup-garou il possède de grands pouvoirs et que “De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités” (oui, il s’agit bien d’une référence ouverte à Spider-Man) et qu’il ne doit pas se laisser emporter par la colère, en aucun cas le film ne va prendre une direction visant à traiter de ce problème. Tout au plus va t-on voir notre perruque géante s’énerver une ou deux fois contre un rival jaloux mais sans que cela n’aille plus loin. Le dernier quart d’heure du film occulte même carrément l’élément surnaturel pour nous proposer un match de basket censé être le point culminant de l’histoire (Scott va t-il réussir à s’affirmer en restant lui-même ?) qui se révèle être aussi long qu’inutile. Jusqu’au-boutiste dans le cliché, le film montre l’équipe battre à plat de couture leurs adversaires, notre héros gagnant sans faire appel à la bête qui est en lui et renonçant à la pétasse de service pour s’offrir l’amour de sa gentille copine. Certes la morale est sauve, mais on assiste non plus à une comédie fantastique mais à ce qui se fait de pire en matière de films familiaux niaiseux !
Teen Wolf n’est donc pas vraiment une bonne tranche de rigolade puisque trop prévisible, ennuyeux et doté d’un humour au ras des pâquerettes, mais c’est aussi un pur produit des Eighties avec des musiques ringardes, la bonne tronche de Michael J. Fox, des acteurs pour la plupart exécrables qui cabotinent à mort et un scénario sans histoire. De quoi respecter le quota nanar en somme. et puis question humour involontaire il se pose là avec son figurant qui apparaît en pleine foule, le sexe à l’air, pour se le tripoter en fin de métrage (tout en haut à droit de l’écran lors du plan final après le match) !
Petit film sans ambition, Teen Wolf va quand même trouver le moyen d’être décliné en ne série animée l’année suivante (chez nous, Les P’tits Loups Garous) avant de connaître une suite/remake l’année d’encore après avec Teen Wolf Too (Teen Wolf Two, pigé ?), sans Michael J. Fox bien sûr. Celui-ci, juste après le tournage, va se faire repérer pour tenir le rôle principal de Retour vers le Futur qui va être réaliser dans le courant de l’année. Et malgré sa médiocrité l’œuvre va quand même engendrer quelques copies comme le Full Moon High de Larry Cohen ou, beaucoup plus tard, la série Le Loup-Garou du Campus. Une deuxième séquelle va également être prévue mais celle-ci va prendre une direction différente pour devenir Teen Witch. Quant au réalisateur, Rob Daniel, il va poursuivre sa carrière dans la catégorie canine avec Chien de Flic et Beethoven 2…
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