Rats (2003) | Killer Rats

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Rats

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Qu’ils soient gigantesques ou minuscules, les rats sont depuis toujours les plus fidèles compagnons du genre horrifique sous toutes ses formes. Qu’ils soient utilisés comme véritables personnages ou faisant juste parti du décors, ils sont toujours là, du vieux film d’épouvante gothique en noir et blanc à la super production hollywoodienne blindée d’images de synthèse. Pas surprenant du coup de voir Nu Image les utiliser pour sa collection de téléfilms d’attaque animales au début des années 2000. Succédant à une décevante seconde salve (Crocodile 2, Octopus 2, Shark Attack 2 et Spiders 2, tous bien moins réussis et soignés que leurs prédécesseurs), ce Rats bénéficie de la présence de Tibor Takács à la réalisation et se rapproche du coup de la première génération en terme de qualité. Car si le scénario reste assez convenu malgré de bonnes idées, l’auteur de The Gate et Lectures Diaboliques sait toujours faire son boulot efficacement malgré les évolutions techniques des effets spéciaux (adieu le latex, bonjour le digital) et les contraintes du format télé.

 

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Parfois retitré Killer Rats, peut-être pour le différencier du The Rats de 2002 signé John Lafia (pas de bol celui-là aussi est parfois appelé comme ça !), cet opus ne peut pas trop en montrer question contenu graphique et doit fréquemment présenter des fondus au noir pour coupures publicitaires, jamais le meilleur moyen de faire monter la tension. Pour autant l’histoire conçue par Boaz Davidson et scriptée par ses collègues Jace Anderson (Spiders et les deux Crocodile) et Adam Gierasch (coupable du remake de Night of the Demons) tire assez bien parti de ces impératifs puisqu’elle prend la forme d’un mystère que doit résoudre l’héroïne plutôt que de la traditionnelle invasion d’une petite ville. Cela permet au cinéaste de se concentrer sur l’ambiance et l’enquête, s’évitant les habituels temps morts entre les moments de terreur et rendant plus acceptable les limitations de son programme. Aussi, parce qu’il est de la vieille école, le metteur en scène tente de faire appel aux CGI le moins possible, utilisant de véritables rats la plupart du temps hormis lorsque cela nécessiterait des heures impensables de dressage.

 

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L’air de rien cela offre au film un cachet plus respectable que la plupart des productions modernes de Nu Image et donne l’impression de regarder une véritable série B, et non un produit DTV sans âme calibré pour les grilles de programmes. Autant dire que l’on s’intéresse alors beaucoup plus au sort de Samantha, jolie blonde internée sur décision de justice dans un centre de désintoxication venant d’ouvrir ses portes à Philadelphie. De son véritable nom Jennifer Lawrence (!), elle est en fait une journalise venue enquêter en douce sur cette clinique privée pas vraiment transparente quant à ses activités, mais la seule chose qu’elle découvre est la vétusté du bâtiment construit sur les restes d’un vieil hôpital psychiatrique abandonné. Certes le directeur, Dr. Winslow, semble manquer de fond pour mener correctement son affaire et les patients sont soumis à un système de privilèges accordés selon leurs comportements, mais en-dehors de ça rien ne sort de l’ordinaire hormis peut-être le concierge, qui parle tout seul à voix haute.

 

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Mais des centaines de rats infestent secrètement le building, grouillant partout dans les murs et les conduits d’aération. De vrais petits monstres agressifs qui grignotent les circuits électriques, le matériel et bientôt les résidents, sous les ordres d’une femelle mutante aussi grosse qu’un chien. Cachée dans les souterrains et pondant ses petits à la chaine, celle-ci désire étendre son territoire et envoie sa progéniture se nourrir des êtres humains ayant le malheur de s’égarer dans des zones isolées. Jennifer va vite comprendre que quelque chose cloche et même être témoin de certains évènements, mais sa couverture l’empêche d’être crédible face aux médecins qui la prennent pour une droguée. La voilà alors coincée parmi les fous sans possibilité de s’échapper tandis que son partenaire ne la croit pas une seconde. Et pendant ce temps l’homme d’entretien cache et protège les rongeurs, n’hésitant pas à conduire encore plus de personnes à la mort pour cela. Car celui-ci communique télépathiquement avec eux…

 

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Il n’est pas question ici de rats ordinaires mais de cobayes de laboratoire sur lesquels le Dr. Winslow a fait de sombres expériences du temps où il dirigeait l’asile, intrigué qu’il était par les dires d’un jeune homme prétendant être en contact psychique avec les bestioles après avoir été mordu. Et l’énorme femelle qui rôde dans les parages, N°282, compte bien se venger de lui, s’étant rendu plus grosse et forte en se nourrissant littéralement des pensées du garçon. Si cette Reine n’existe qu’à travers de piteux CGI, ses rejetons en revanches sont principalement joués par de vrai animaux dont seuls les yeux ont été retouchés pour briller d’un rouge maléfique. Il faut au moins ça pour les rendre menaçant tant ils sont en réalité adorables, le monteur remplaçant au passage leurs petits couinements par des cris de singes ou des feulements de chats. Au moins ils sont efficaces, dévorant des employés municipaux explorant les égouts, des exterminateurs maladroits et le staff incompétent de la clinique.

 

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Ils pleuvent du plafond sur un couple venu s’envoyer en l’air dans les douches communes, laissent des corps partiellement dévorés dans les couloirs que leur allié humain doit nettoyer en vitesse et s’échappent parfois des trous béants qu’ils creusent dans leurs victimes. Chapeau au réalisateur pour utiliser autant que possible des effets à l’ancienne à base de faux sang et d’acteurs maquillés, même s’il lui faut malheureusement utiliser les ordinateurs pour simuler quelques attaques. Cela passe dans certains cas, comme lorsque l’héroïne glisse ses mains dans une vieille gaine d’aération sans voir qu’à quelques centimètres de là 282 traine une tête coupée par les cheveux, beaucoup moins dans d’autres, avec par exemple ce pauvre type se retrouvant entouré de vrais et de faux rats en même temps. Et si beaucoup de séquences se déroulent hors champ où paraissent bâclées, d’autres fonctionnent pleinement et sont plutôt fun, comme lorsque les dératiseurs découvrent une dent humaine dans une merde de rat géante.

 

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L’héroïne tombe sur un cadavre à moitié dévoré en pleine crise de somnambulisme, le concierge fou saigne du nez aussitôt qu’une créature est tuée, sa vie étant étroitement liée à la leur, et les services sanitaires disposent de casques à vision thermique façon Predator et de zappeurs électriques capable de faire exploser la vermine. Une fille placée en cellule capitonnée se retrouve à la merci des créatures qui grignotent les murs en tissu pour arriver jusqu’à elle et, coincée dans une camisole de force, elle commence à manger sa propre main pour se libérer. Et lorsque l’antagoniste est empalé sur un vieux tuyau, il ne meurt pas avant de transpercer son agresseur en retour. Dommage que le final, qui appelait sans doute à l’invasion de la clinique par des centaines de rats, doive se contenter de sa grosse rate pour un carnage minimaliste. Pas si mal malgré tout, d’autant que Rats peut compter sur un beau décor en la présence de cette salle de test souterraine abandonnée depuis des années, et quelques jolies prises de vues inventives.

 

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Bien sûr il est impossible d’ignorer la présence de Ron Perlman au générique, qui interprète efficacement le Dr. Winslow et parvient à lui donner une aura inquiétante malgré un temps de présence finalement très limité à l’écran. Pas l’un de ses meilleurs rôles évidemment, mais quand on voit à quel point il ne fait désormais plus aucun effort sur ce type de production, cela mérite d’être noté. A ses côtés la charmante Sara Downing, aperçue dans quelques épisodes de Roswell et d’autres série B des années 2000 (Wishcraft et le remake de Toolbox Murders), laquelle déambule en T-shirts courts et débardeurs durant tout le film, révélant à l’occasion un petit bout de ventre rose, ce qui est toujours plaisant à voir. Ceux qui s’en foutent pourront garder un œil sur le générique de fin à la place, qui en raison d’un tournage délocalisé en Bulgarie n’affiche pratiquement que des noms se terminant en “-ev” ou en “-ov”, ce qui est plutôt marrant il faut bien l’avouer.

 

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