LETTRES D’ALOU
Las Cartas de Alou
(Espagne, 1990)
Réalisation: Montxo Armendariz
Scénario: Montxo Armendariz
Musique: L. Mendo, L. Fuster
Avec: Mulie Jarju, Eulalia Ramon, Ahmed El-Maroufi, Akonio Dolo
Alou, un sénégalais de vingt-huit ans, émigre vers l’Espagne, encouragé par un ami qui vit depuis quelques temps en Catalogne et qui lui a laissé entrevoir la possibilité d’y travailler…
Troisième long métrage d’Armendariz, ce film a été présenté au Festival de San Sebastian 1990 et y a obtenu le Grand Prix du Festival, ainsi que le Prix d’Interprétation Masculine. Lettres d’Alou est un film de société, basé sur l’émigration, et qui est placé du point de vue de l’étranger qui ne comprend pas la ville dans laquelle il a atterri.
Alou trouve un travail temporaire avant de continuer sa route. Étape par étape, il sera confronté à divers problèmes, le premier étant celui du langage. Viendra ensuite le racisme. Les décors sont magnifiquement filmés, mais ne donnent pas une bonne image de l’Espagne. Mais c’est surtout les sentiments humains qui sont aux centre du film: la colère, l’incompréhension, la tristesse mais aussi l’amitié et l’amour. L’aspect documentaire du film renforce l’ambiance sérieuse mais le film possède beaucoup d’humour. Les acteurs sont excellent, Mulie Jarju bien sûr, mais aussi Eulalia Ramon, qui a une telle présence qu’on ne peut que regretter de ne pas la voir un peu plus longtemps. La longueur est d’ailleurs un des seuls défauts du film, qui se traine un peu (malgré un total d’environ 1h30), avec les problèmes de cadrage et certains bruitages exagérés…
« C’est sur le scénario provisoire des Lettres d’Alou que les préparations définitives du tournage ont commencés au début de 1989. On a tourné un documentaire sur support vidéo d’un demi pouce à Càdiz, Almeria, Huelva, Léon, Barcelona, Gerona, Lérida, Pampelune et Madrid afin d’obtenir des images qui rendraient la façon de vivre des divers groupes d’Africains qui se sont établis en Espagne.
Ce documentaire avait aussi pour but de décrire tous les lieux possibles où pouvaient se dérouler l’action. Il a aussi servi d’essai pour les costumes et comme première répétition des rôles.«
Montxo Armendariz
LA SCÈNE: La seule qui s’échappe de l’aspect documentaire et qui est la scène d’ouverture: les émigrants débarquent pour l’Espagne avec un zodiac en pleine mer lors d’une tempête. L’un d’eux, malade, tombe à l’eau sous les yeux d’Alou, qui ne peut lui venir en aide, les autres passagers l’en empêchant. Une autre scène marque: lorsque Alou rentre dans un bar pour boire un coca et que le barman et les clients l’ignorent complètement. C’est la première confrontation avec le racisme, aussi choquante qu’inattendue.
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