Le Réserviste
(2012)
“Avec des “Si”, Joseph, on couperait du bois.”
Court (moyen) métrage d’une quarantaine de minutes, Le Réserviste est une grosse déconnade que l’on doit à Mathieu Berthon et quelques gars de chez Mad Movies (David Doukhan joue le rôle principal et on y retrouve Rurik Sallé) afin de rendre hommage aux films d’actions nonsensiques des années 80. Le début du film renvoie d’ailleurs à Rambo, avec ce soldat rentrant chez lui pour découvrir un village bien moins accueillant que prévue. Le point de départ à un jeu de massacre hilarant comme on en voit rarement par chez nous.
L’histoire (qui semble avoir été un peu raccourcie par le réalisateur pour faciliter le tournage) est celle du “soldat” Joseph Danton, retournant à son village après plusieurs années passée en Irak. Il retrouve son oncle et tombe amoureux d’une jeune femme qui le prend en stop, malheureusement le diabolique Angelo Combaropoulos convoite les terres familiales pour bâtir un quelconque projet immobiliers dans la région, et il envoie ses hommes s’occuper des paysans refusant son “offre” de rachat.
L’oncle trouve la mort durant une altercation et Joseph voit subitement les autres victimes d’Angelo lui demander de l’aide. Malheureusement il confie ne pas être un véritable soldat mais un simple réserviste qui a menti sur sa carrière, pour ne pas décevoir son parent. Sera t-il capable de défendre la veuve et l’orphelin contre l’envahisseur ? Pas sûr…
Parodie bien franchouillarde du film d’action américain dans sa forme la plus basique, Le Réserviste est une véritable petite réussite tant sur le plan technique (le résultat ne fait pas amateur et la réalisation est même étonnamment soignée) que dans sa démarche. On y retrouve tout ce qui faisait l’actioner d’époque bêtement jouissif: bad guys caricaturaux, gros plan sur les biceps gonflés du héros, interminable plombage de sbires à la mitrailleuse comme dans Commando, sans oublier les incontournables punch-lines qui suivent les morceaux de bravoure (dont la “J’espère que t’as une bonne mutuelle !” qui pourrait devenir culte), et on y rajoute une pincée d’humour trash bien de chez nous. Paysan enculeur de chèvre, sale môme explosé à la grenade, le réserviste qui sort une machette de son slip…
Les dialogues, si ce n’est pas du Michel Audiard, sonnent eux aussi très français et on en finirait pas de les relever. Notons-en une quand même pour la forme: “C’est pas la fin du mois, mais je vais te faire saigner”, dit le terroriste sur le point de découper l’héroïne.
Le spectacle assure et on ne risque pas de s’ennuyer avec la trentaine de minutes réservée à l’histoire. Passé l’introduction, Le Réserviste offre une chasse à l’homme surréaliste qui n’est pas sans évoquer le génial Ultime Combat, véritable maitre-étalon du genre. D’ailleurs notre héros Joseph emprunte son nom à celui du nanar de David A. Prior.
David Doukhan sort un lance-roquette de nulle part (littéralement), coupe le bras d’un soldat pour utiliser le membre orphelin comme arme, plie en deux un Viêt-Cong qui passait par là et fait l’amour à sa copine au coin du feu… lequel a été allumé pour brûler la dépouille de son oncle ! Tout un festival qui s’achève de façon pétardante dans une carrière abandonné, comme dans un film de la Cannon.
C’est fun, complètement con et débordant d’énergie. On espère que l’expérience aura suffisamment plu à l’équipe pour qu’ils nous pondent un autre délire dans le même genre et je ne peux que vous encourager à les soutenir et à acheter le DVD.
Bref, si vous ne saviez pas quoi regarder en attendant The Deadliest Prey, vous voilà renseigné.
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