Ka-moho-aliʻi est un kupua, dieu-requin de la mythologie hawaïenne, fils de Haumea (déesse de la fertilité) et de Kāne Milohai, créateur de la Terre, du Ciel et du Paradis. Il est ainsi le frère des plus grandes figures du panthéons comme Hiʻiaka (déesse de la danse et de la médecine), Kapo (déesse de la sorcellerie), Nāmaka (déesse de la mer) et Pélé (déesse du feu). Considéré comme le roi des squales, il rôde principalement autour des îles de Maui et de Kahoolawe, et veille sur les marins égarés afin de les ramener sur la terre ferme. Pour ce faire, il nage à leur rencontre en secouant sa puissante queue en leur direction – un signal pour que le kahuna de l’équipage le reconnaisse. Un échange de son aide, celui-ci doit lui offrir un breuvage appelé awa ou kava, boisson poivrée originaire des îles et utilisée dans de nombreux rites. Ka-moho-aliʻi guide alors le navire à travers le brouillard qui a souvent tendance à apparaître dans la zone. Il est dit que c’est de cette manière qu’il guida les premiers habitants d’Hawai depuis le continent jusqu’aux îles, permettant au peuple de s’installer, et sa sœur Pélé reçue également son aide après avoir été bannie de sa demeure suite aux méfaits de Nāmaka, alors en conflit avec elle. Le dieu-requin l’aida ainsi à naviguer jusqu’à Hawai où elle s’installa en toute sécurité.
Bien qu’il soit un requin, il est capable de prendre la forme de n’importe quel poisson et même celle d’un être humain. Une histoire raconte comment il tomba amoureux d’une ravissante jeune femme nommée Kalei et se changea en homme afin de la séduire. Ils se marièrent et vécurent un temps ensemble sans qu’il ne lui révèle la vérité. Lorsqu’elle tomba enceinte, le dieu réalisa qu’une vie de famille ordinaire lui était impossible et il abandonna son amour pour retourner à l’océan, la laissant seule pour élever leur fils Nanaue qu’il ne rencontra jamais et qui connu une fin tragique. Capable de se transformer comme son père, celui-ci ne parvint pas à refréner ses pulsions carnivores et dévora plusieurs baigneurs en tant que requin, se retrouvant alors traqué et tué par le peuple. Le récit ne dit pas si Ka-moho-aliʻi découvrit le triste sort de sa progéniture, pas plus qu’il n’explique pourquoi il n’est jamais intervenu pour lui venir en aide…
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