Issu de la mythologie celtique écossaise, le Cat Sìth est un chat surnaturel de grande taille qui hante les Highlands. Complètement noir si ce n’est pour la tâche blanche qu’il porte sur le poitrail, il est décrit comme étant aussi grand qu’un chien et choisirai de se toujours se présenter avec le dos arqué et les poils hérissés. Beaucoup pensent que cette créature est en réalité la forme adoptée par une sorcière qui pourrait se métamorphoser en félin – pas plus de neuf fois sous peine de demeurer un chat pour le restant de ses jours. D’autres versions proposent que la neuvième transformation est celle qui est définitive. On pense que c’est de cette légende que provient l’idée qu’un chat possède neuf vies.
Le Cat Sìth aurait pour habitude de voler l’âme d’un défunt juste avant que celle-ci ne rejoigne les dieux rien qu’en passant près de son corps durant la veillée funèbre, et ainsi fut inventé le rite du feill fadalach (la longue veillée) afin de protéger le mort avant son enterrement. On y jouait le coronach, un chant funèbre, afin qu’il danse, on lui racontait des charades pour le distraire ou l’on utilisait de l’herbes-aux-chats. Des jeux de luttes ou de sauts étaient organisés et on allumait des feux dans toutes les pièces sauf celle où se trouvait le cadavre, afin que la chaleur l’attire hors de celle-ci. A Samhain les paysans laissaient des bols de lait à l’extérieur de leur maison pour éviter le malheur et à la manière du “Trick or treat” d’Halloween, le Cat Sìth récompensait ceux qui lui laissait une offrande et punissait ceux qui ne lui offrait rien en lançant une malédiction sur leurs vaches.
Il existe également une cérémonie appelée Taghmain permettant d’invoquer un Cat Sìth démoniaque nommé Big Ears (grandes oreilles) qui exaucerait les vœux de tous les participants. Pour cela il fallait alors brûler des cadavres de chats pendant quatre jours et quatre nuits. Il est dit que Aleister Crowley lui-même effectua ce rite. Citons enfin le conte du Roi des Chats, qui raconte comment un fermier croisa un jour un groupe de neuf ou huit (selon les versions) chats noirs avec une tâche blanche sur le poitrail transportant un petit cercueil orné d’une couronne ou d’un bouclier royal. Un des félins lui aurait adressé la parole: “Dites à Tom Tildrum que Tim Toldrum est mort”. Surpris par cette apparition, l’homme s’empressa de rentrer chez lui auprès de sa femme et de son chat, le Vieux Tom, pour raconter cette histoire. Aussitôt l’animal s’exclama “Comment ?! Le Vieux Tim est mort ? Alors c’est moi le Roi des Chats !” avant de s’enfuir par la cheminé pour ne jamais revenir…
Selon le cryptozoologiste Karl Shuker dans son livre Mystery Cats of the World (1989), le Cat Sìth est certainement inspiré par la race du chat de Kellas, un croisement qui avait parfois lieu entre les chats domestiques des villages et les chats sauvages, et que les scientifiques pensèrent un temps être un cryptide. C’est Shuker qui fini par confirmer leur existence après qu’un chasseur ait pu en abattre un spécimen. Cela n’empêche pas la légende du Cat Sìth de prospérer encore de nos jours puisque son nom est parfois utilisé à travers bandes-dessinées et jeux vidéos (Blue Exorcist, Final Fantasy VII, Sword Art Online). Son pendant irlandais se nomme Cat Sídhe et il possède une sorte d’équivalent au Pays de Galles nommé le Cath Palug, qui est toutefois associé à un mythe complètement différent. Enfin signalons l’existence d’un Cù Sìth tout aussi lugubre du côté des canidés.
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