From Dusk Till Dawn
Ep.1.09
Boxman
Avant-dernier épisode, et c’est déjà mieux. Il se passe des choses et les scénaristes font un effort pour faire rebondir l’intrigue avec quelques nouveautés, ce qui donne presque l’illusion qu’il se passe des choses intéressantes dans cette série. Mais bon, vu qu’on arrive au season finale, tout ceci ressemble fort à une tentative un peu ratée de réveiller l’intérêt du spectateur pour la prochaine saison.
Boxman prépare d’ailleurs le terrain en posant les bases de la “prochaine” intrigue, et établit enfin clairement tous les enjeux. Carlos est identifié comme le véritable antagoniste de l’histoire tandis que Santanico Pandemonium devient une anti-héroïne qui ne cherche qu’a être libre. Seth accepte de jouer le jeu tout en ne pouvant totalement se fier à son frère et Kate Fuller semble toute désignée pour être l’héroïne qui va triompher du labyrinthe mental que représente le Temple. Les clans se forment et alors que Scott, désormais vampire, choisi de protéger sa famille malgré sa nouvelle condition, Carlos décide de s’allier avec son ennemi Narciso pour empêcher les frères Gecko de détruire leur espèce.
Bref, les choses prennent forme et on sait enfin où on va, mais en contrepartie on sent venir une construction convenue, établit selon les standards des séries TV. Les groupes ne risque pas de se défaire de sitôt et ce nouveau statu quo va probablement d’être préservé pour un moment. Autant dire que ce n’est pas pour rassurer, mais au moins cela permettra de restructurer un peu l’histoire générale qui part quand même dans tous les sens.
Et paradoxalement, tandis que ce Boxman annonce une refonte des plus banales pour le show, il s’agit de l’épisode qui prend le plus de risque en se livrant à un étrange jeu de piste qui prend forme dans l’esprit des Frères Gecko.
Alors qu’il pense avoir trouvé une sortie vers l’extérieur, Seth découvre qu’il est toujours prisonnier dans le temple, prit au piège dans un labyrinthe mystique qui se façonne à son image. Pour s’échapper, il doit revivre de douloureux souvenirs qui vont être totalement altérés par les Culebras et croise quelques visages qu’il a aperçu depuis son évasion. Et si Richie est là pour l’aider, le fait qu’il soit maintenant un vampire et une révélation sur leur passé vont venir jeter le trouble encore un peu plus.
Voilà sans aucun doute le meilleur de ce nouvel acte, qui nous sort totalement du Titty Twister et nous plonge dans une réalité virtuelle où tout peu arriver. Le paysage urbain change un peu de la version cheap du bar et la meilleure scène montre Seth se confronter à son ordure de père. Surprenant, car si on était en droit de s’attendre a un déroulement des plus prévisible, ce thème ayant était mainte fois exploré à la télévision, le résultat sonne juste et redore un peu le blason de Richard Gecko par l’occasion, qui avait été sérieusement édulcoré ces derniers temps.
Quel dommage qu’il ait fallu attendre aussi longtemps pour que les scénaristes se mettent enfin a soigner leur travail, car il semble évident qu’il s’agit d’une simple parenthèse dans l’ensemble de la série télé. D’une part parce que la deuxième moitié de l’épisode (qui suit les autres protagonistes) vient le confirmer en retombant dans les défauts habituel du show, mais aussi parce que cette étrange aventure psychique s’inspire ouvertement du travail de Tarantino plutôt que de celui de Rodriguez.
On dénote immédiatement la rupture de ton et même de mise en scène. Les acteurs sont bien mieux dirigés, mention spéciale pour D.J. Cotrona qui, certes, imite George Clooney mais parvient a montrer les failles derrière la façade de gros dur de Seth Gecko. Les dialogues font mouche, particulièrement lorsqu’un joaillier évoque son incroyable anecdote concernant la faune transsexuelle brésilienne, et nous avons enfin des petits rôles joués par de vraies gueules du cinéma… comme dans Une Nuit en Enfer !
Ici c’est le toujours génial William Sadler (dernièrement vu dans Machete Kills) qui débarque, pour ma plus grande surprise et ma plus grande joie, et il semble s’éclater à jouer son personnage de texan un brin mafieux sur les bords. C’est probablement la meilleure chose qui soit arrivé au show depuis la danse d’Eiza González. A ses côtés le sympathique James Remar, dans le rôle de Ray Gecko, le détestable papa. Celui qui fut un des Warriors de Walter Hill et que l’on a pu récemment voir dans Django Unchained livre une prestation loin des clichés habituels de père tyrannique. Aucune référence poussive à son rôle dans Dexter, et c’est heureux !
Et dans un registre plus anecdotique signalons aussi le retour furtif de Sonny Carl Davis dans le rôle du Mean Old Bastard, ce qui me donne encore une fois l’impression que toute cette série n’est qu’un trip hallucinatoire causé par Eebee des Evil Bong ! Si seulement…
Si l’épisode s’en était tenu a tout cela, Boxman aurait certainement été plaisant a suivre et sans gros défauts notables. Malheureusement on ne s’en sort pas a aussi bon compte et il nous faut endurer en parallèle les mésaventures de la famille Fuller. Et alors qu’ils retrouvent notre super Ranger, juste comme ça au détour d’un couloir, les voilà victimes d’une étrange boucle temporelle puisque leurs déboires de la semaine dernière se répètent a l’identique!
Alors non, je ne veux pas dire que le script utilise réellement le voyage dans le temps, je veux dire qu’il se passe ici exactement les mêmes choses que dans l’épisode précédent. Encore une fois le groupe découvre une salle où se cachent une horde de vampires inintelligibles, encore une fois Kate trouve le moyen d’être isolée de ses pairs, et encore une fois elle finie capturée et ligotée sur un autel sacrificiel. Sérieusement. Même l’ignoble séquence où la jeune fille tentait de faire appel aux bons sentiments de Frost pour les aider est reprise avec El Rinche, lequel déclare alors qu’elle « voit la Lumière chez les autres ». Une façon un peu maladroite de souligner à quel point le personnage va avoir son importance un peu plus tard.
La seule différence notable étant cette fois le design des vampires. S’ils évoquaient sensiblement les indigènes des films de cannibales italiens la semaine passée, ils volent cette fois le look des Crawlers de The Descent. Affligeant.
Si vous rajoutez a cela un concept reprit à Highlander, qui veut que celui qui trouve la sortie du Labyrinthe décroche un mystérieux Prix dont personne ne connaît la teneur (on pari que c’est Kate qui gagne et qu’elle ramène sa mère à la vie ?), le heel turn prévisible de Jake Busey (pouvait-il en être autrement vu l’acteur choisi pour le rôle ?) et le fait que Santanico Pandemonium se rhabille, vous conviendrez qu’il n’y a plus aucune illusion à ce faire sur cette réadaptation d’Une Nuit en Enfer.
Plus qu’un épisode a tenir. Gageons qu’il se révèlera être très décevant même si on peut compter sur William Saddler et peut-être une ou deux surprises pour ne pas sombrer dans la dépression totale. Vivement qu’on en finisse, et rien ne presse pour cette seconde saison. On ne l’attend vraiment pas.
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