Fear Itself (1.09) – Something With Bite (2009)

ROAD TO HALLOWEEN V

 

 

Fear Itself

Something With Bite

(2009)

 

 

Ce n’est pas vraiment un scoop que de dire que la série Fear Itself possède une très mauvaise réputation. Il faut dire que ça sentait le brûlé avant même sa création, puisque son existence repose sur l’annulation de Masters of Horror, elle fortement appréciée par les fans et pour cause: en plus de réunir les plus grands noms possibles au sein d’une même anthologie (Carpenter, Argento, Hooper, Landis, etc), elle leur donnait pratiquement carte blanche en terme de violence et de nudité. Cela causa même quelques problèmes lorsque Takeshi Miike se lâcha complètement sur des séquences de tortures sadiques, lui valant d’être interdit d’antenne ! Après une seconde saison déjà moins bonne et incluant quelques cinéastes ne méritant pas nécessairement le titre de « maitres », elle fut rachetée et transformée par une bande d’idiots n’ayant visiblement pas compris la recette du succès: revu, corrigé et retitré, le show n’a désormais plus droit ni au gore, ni aux séquences émoustillantes !
L’annonce fit l’effet d’une douche froide et provoqua la fuite des spectateurs comme des réalisateurs les plus aimés, garantissant l’annulation totale de l’entreprise à l’issue de cette fausse troisième saison. Pas une grande perte puisque le résultat est aussi lamentable qu’il le parait: banal, bien sage, inintéressant. Un épisode va jusqu’à faire un remake d’un des meilleures segments de Urban Gothic, c’est dire…

 

 

Heureusement comme dans toute anthologie, il est possible d’exhumer une pépite cachée et c’est le cas avec Something With Bite, histoire de loup-garou que l’on doit au réalisateur du génial Cavalier du Diable le film des Contes de la Crypte – et du fils de John Landis, qui sans surprise tente ici de faire son propre Loup-Garou de Londres en injectant une forte dose d’humour à son script. Bien obligé de toute façon puisqu’il ne peut montrer ni métamorphose ni meurtre et que son monstre n’apparait à l’écran qu’une poignée de minutes. Mais c’est justement ce qui sauve le projet, la légèreté du ton permettant de s’attacher au personnage et de suivre jusqu’au bout l’intrigue qui parait cliché mais dispose finalement d’un rebondissement plutôt original.
C’est ainsi que nous découvrons Wilbur, vétérinaire désabusé, sagouin, piégé dans son train-train quotidien. Il ne désire plus sa femme, oublie son gamin et ne pense même pas à virer son employé qui ne se présente jamais au travail, au grand dam de sa mignonne assistante Mikhaila qui doit faire tout le boulot toute seule. Mais un jour quelqu’un débarque chez eux avec un énorme animal non identifié qu’il a accidentellement renversé sur la route. La bête, évidemment un lycanthrope, va mourir durant les soins, non sans mordre son médecin par réflexe…

 

 

Quelques temps plus tard, un couple de vieux hippies va se présenter à lui afin de réclamer la dépouille, pleurant l’animal comme on le ferait avec un être cher. Perplexe, Wilbur va commencer à se poser de sérieuses questions lorsque son propre comportement commence à changer: il est prit d’un désir sexuel puissant, ne supporte plus la junk food, se trouve de nouvelles capacités de concentration et… semble sortir dehors la nuit sans qu’il ne se souvienne de quoique ce soit. Se transformerait-il en loup-garou ? Et si oui, est-il le responsable de ces multiples meurtres qui secouent la ville ? Prit d’un doute il va rendre visite aux parents de la créature pour leur faire part de son inquiétude, mais contre toute attente ces derniers le rassurent quant à sa condition: la Bête qui est en lui n’est pas mauvaise, et jamais celle-ci ne fera quelque chose que lui ne voudrait faire en tant qu’homme. En gros, Wilbur étant une bonne personne, son Loup l’est également ! Le voilà soulagé même si on le met en garde de l’existence d’autres lycanthropes bien moins civilisés qui peuvent rôder dans les parages.
Pour ne rien arranger les choses, la police commence à fouiner par chez lui, la dernière victime étant son ex-salarié.
Stressé, le vétérinaire va vite devenir suspect aux yeux de l’inspecteur en charge de l’affaire qui considère qu’il en sait plus qu’il ne veut bien le dire. Et lorsque Mikhaila est agressée, les soupçons se posent encore plus lourdement sur lui.

 

 

Furieux que son innocente assistante ait été défigurée, Wilbur décide d’utiliser ses nouveaux talents pour traquer le responsable et mettre fin à son règne de terreur… le twist étant qu’il ne s’agit en fait pas du tout d’un loup-garou mais d’un tueur en série qui tente désespérément de se faire remarquer par les lycanthropes ! Celui-ci a construit son propre costume avec griffes et mâchoire de métal et désire devenir un monstre au sens propre. Quant à savoir si le gentil vétérinaire va trouver en lui la force de faire ce qui est nécessaire pour se débarrasser du problème, je vous renvoie à l’épisode…
Alors certes tout n’est pas parfait puisque la conclusion ignore superbement les conclusions de l’enquête policière, rendant la confrontation avec l’inspecteur totalement inutile. Il n’y pas de métamorphose à proprement parler, le budget obligeant le réalisateur à jouer du cadrage et des jeux d’ombre, et toute la première partie montrant le héros gagner en assurance évoque un peu trop Wolf pour être parfaitement honnête. La différence vient bien sûr du fait qu’ici tout est joué pour faire rire, en témoigne la voix comiquement suave que prend Wilbur une fois son amour-propre retrouvé. Il en profite pour frimer devant sa jeune collègue et surtout sauver sa relation de couple en comblant sa femme délaissée, même s’il doit éviter de lui montrer qu’il ne s’en rappelle pas le lendemain !

 

 

Signalons aussi l’amusant montage d’examens d’animaux en début de film (“Nine lives my ass. You ain’t gonna make it.”), les intéressantes trouvailles sur le corps du lycanthrope décédé, qui dévoile ses dents plombées et des trous de piercings dans les oreilles, et surtout un très beau loup-garou au design plutôt inspiré, franchement impressionnant au regard du budget et du calendrier de tournage. Dommage qu’on ne le voit pas beaucoup car il est franchement réussi. Et pour ceux qui préfère les êtres humains, citons la présence du trop rare George Buza, psychopathe mémorable dans The Brain et Père Noël bad ass dans A Christmas Horror Story. Vraiment, avec sa bonne humeur, son entrain communicatif, Something With Bite s’en sort très honorablement comparés à ses tristes compagnons de route et mérite vraiment d’être reconnu malgré son appartenance à une série télé embarrassante !

 

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