DRIVEN
(USA, 2000)
Réalisation: Renny Harlin
Scénario: Sylvester Stallone
Musique: BT
Avec: Sylvester Stallone, Burt Reynolds, Kit Pardue, Til Schweiger, Gina Gershon, Estella Warren, Cristian de la Fuente, Robert Sean Leonard
Un ancien champion de Formule 1 est rappelé sur le circuit pour apprendre à un jeune pilote de se calmer et réussir de meilleurs performances…
Une histoire propre à Stallone, avec un personnage de pilote automobile déchu. On pense un peu à Rocky V. Conscient de son âge, Stallone laisse aussi la place aux jeunes dans son histoire, mettant son personnage au rang de second rôle (bon, un important second rôle, d’accord). Driven parle de passion (ici la course automobile) ainsi que de la vieillesse. Ce qui aurait pu être un très beau film jouant surtout sur les acteurs et les émotions qu’ils peuvent transmettre s’avère malheureusement être un ratage complet. La faute non pas à Stallone mais à Renny Harlin, spécialiste des films d’action bourrins.
Si on suit la logique de Stallone, Driven aurait dû être à la course de F1 ce que Rocky est à la boxe. Mais Harlin a une toute autre vision des choses. Pour lui, Driven est le Matrix des courses automobiles. Il semble en effet s’ennuyer à filmer ses acteurs et même l’intrigue. La preuve, il s’attarde surtout sur les (jolies) courbes des actrices et des figuraines. Driven devient alors un film beauf et la passion que l’on aurait dû ressentir lors des scènes se déroulant juste avant une course devient un calvaire puisque provenant d’une vision machiste. Harlin passe son temps à faire des gros plans sur les formes des filles qui passent devant la caméra et sur diverses parties des voitures. C’est dire toute l’émotion qui se dégage du film… Ce qui intéresse Harlin, c’est uniquement les courses, qu’il transforme en une bouille visuelle. Ainsi la caméra se place du point de vue du pilote et tout se ralenti afin de faire croire aux sensations que l’on peut ressentir quand on pilote une F1. Les véhicules se crashent, au ralenti aussi, donnant alors l’impression d’assister à un jeu vidéo.
Ce que Stallone voulait de poétique, Harlin le fout en l’air. Rien, ou presque, n’a survécu au carnage du réalisateur, à part peut-être cette confrontation entre Burt Reynorlds et Stallone dans un hangar, pendant un orage. Driven possède aussi quelques similitudes avec le film de stock cars Jour de Tonnerre, avec Tom Cruise (comme la course en pleine ville par exemple).
LA SCÈNE: Comment ne pas retenir ce moment invraisemblable de crash où la voiture s’envole littéralement, avant que n’arrive l’obligatoire effet de “bullet time” (ralenti foireux donc) de Matrix ? Une scène inutile, si ce n’est que pour confirmer que Harlin est persuadé d’être un génie du digital, ce qui n’est pas le cas (on se souviendra qu’il mettait le spectateur au défi de faire la différence entre des vrais requins et les siens dans Deep Blue Sea).
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