ALL GLORY TO THE TOAD KING
Le sommeil me guette depuis un moment déjà et je profite pleinement de cet instant de repos. Le calme avant la tempête. Proche de l’inconscience, je suis dans un état de béatitude qui chasse tout mon stress et me relaxe. Je me prélasse dans mes couettes douillettes, presque nue, appréciant le contact du tissu frais contre ma peau douce. Le bruit de la pluie contre les vitres et le grondement du tonnerre me bercent, m’aidant a sombrer dans l’oublie. Un moment divin que j’aurai bien prolongée plus longtemps si le son strident de la sonnette n’avait pas retenti.
Un bruit désagréable qui fout immédiatement en l’air mon seul moment de détente de la journée, m’obligeant a me relever en grognant. J’ai a peine le temps de reprendre mes esprits que la sonnerie hurle de nouveau, me pressant un peu trop à mon goût. Le temps d’enfiler une robe de chambre et je m’engouffre dans l’antique ascenseur qui m’attend au bout du couloir. Je ne sais pas qui s’invite chez moi à une heure pareil mais je sens que je vais lui faire regretter de m’obliger à me geler les pieds.
La cabine descend doucement et je peux entendre mon visiteur s’acharner une nouvelle fois sur ma pauvre sonnette. L’urgence se fait contagieuse et je regrette vite la lenteur de la machine, priant pour que rien de grave ne m’attende sur le porche. Mon cerveau encore embrumé m’évoque une bonne dizaine de scenarii catastrophes et je commence à paniquer un peu.
Je me précipite à ma porte en vitesse, m’attendant a peu près à tout sauf à ça. Un homme, jeune, beau et fort, juste sous mon nez. Un véritable dieu. Au sens propre. C’est Vincent qui se tient là, complètement trempé et l’air un peu affolé, ce qui le rend particulièrement mignon.
L’apparition me surprend un peu et j’en perds la parole, oubliant dans la foulée les mots que je m’apprêtait à lui balancer à la figure. Au lieu de ça je l’observe un instant. Ses cheveux noirs plaqués sur sa tête par la pluie, ses yeux magnifiques qu’il tient de son père, la forme parfaite de son torse, moulé par sa chemise mouillée d’un rouge sombre très sexy. Je regrette subitement d’avoir mis cette robe de chambre. Mes sous-vêtements étaient plutôt pas mal…
Je cligne des yeux lorsqu’il prononce mon nom de sa voix grave. J’adore ce son.
– Alice. Il est tard, excuse moi, mais j’ai besoin de ton aide.
Un être divin qui me demande de l’aide a moi ? A vrai dire ce n’est pas tellement ça qui me choc, avec la vie que j’ai c’en est même plutôt banal, mais… Vincent et moi avons toujours été un peu rivaux, pratiquant les mêmes arts et convoitant les mêmes ambitions. C’est un sorcier puissant et plein de ressources, et même si nous n’avons jamais ouvertement comparé nos talents, il possède un avantage de taille: c’est un DIEU !
D’ordinaire, j’aurai probablement trouvé quelque chose de cinglant à lui répondre – c’est notre petit jeu, nous sommes généralement incapable d’entretenir une conversation simple sans nous voler dans les plumes – mais quelque chose dans son regard m’inquiète.
– Qu’est-ce qui se passe… ?
Quelle conne. Pourquoi je parle à voix basse ? Et pourquoi je ne le laisse pas entrer ? Je reste là comme une minette de quatorze ans face à son idole et ça m’énerve. Vincent m’a toujours énervé. Mais qu’est-ce qu’il est canon…
– Eclypse est malade, tu dois venir avec moi.
Eclypse. Un autre dieu, plus puissant encore. C’est aussi un très bon sorcier et le meilleur ami de Vincent. Et une bonne connaissance pour moi. L’idée qu’il puisse être en danger m’a toujours été inconcevable et pourtant Vincent ne plaisanterait pas avec ça. La peur me noue le ventre et je m’écarte de la porte pour le laisser passer.
Il fait a peine trois pas pour se retrouver sous mon toit avant de se tourner vers moi.
– Quelqu’un l’a empoisonné et il nous faut l’antidote.
– Qu’est-ce que je peux faire ?
Ma foutue voix reste un ton trop bas et je me sens ridicule mais il n’a pas l’air d’y prêter attention. Je l’ai rarement vu si agité.
– Nous allons le réclamer a un petit souverain. Je l’aurai bien fais tout seul mais la situation est délicate. Je dois infiltrer le palais et j’ai besoin d’une cavalière. Crois-moi, je suis désolé de t’impliquer là-dedans.
– Eclypse est mon ami également !
Merde, cette fois j’ai un peu trop élevée la voix. Une manière peu glorieuse de réagir a sa demande. Finalement je suis bien qu’une gamine tient…
– En somme tu me demandes de… Sortir avec toi ?
– J’ai besoin de ta présence pour être invité au château, là je pourrai accéder aux appartements du roi et voler le sérum.
Je le fixe un bref instant, afin de déceler dans son regard une parcelle d’émotion qui pourrait trahir une gêne ou un désir. Mais il n’y a rien et Vincent n’a sans doute aucune vue sur moi de près ou de loin. De toute façon ce n’est pas le moment ! Bordel, à quoi tu penses ?!
Je m’éclaircis la voix et baisse les yeux, cherchant à ne pas trahir la légère déception qui me prend.
– Oui entendu, laisse moi juste le temps de…
Un brusque vertige me coupe la parole. J’ai subitement la sensation d’être propulsée a très grande vitesse comme une fusée et mon cœur fait un bon incroyable dans ma poitrine. La tête me tourne et soudain, c’est fini. Je ne suis plus chez moi mais dehors, dans une forêt. Ou plutôt un marais à en juger où je pose les pieds…
Je tâche d’ignorer la nausée dû au transport et termine ma phrase.
– … de me préparer…
Me voilà donc pieds nus et en robe de chambre, embourbée jusqu’aux chevilles dans un marécage puant tandis qu’une brise glacée me transperce. Chouette. Je prends une profonde inspiration pour me détendre et me serre les bras contre la poitrine, me réchauffant autant que possible.
(…)
Texte inachevé, encore. Le concept n’était pas pleinement dessiné dans ma tête, donc c’est juste un brouillon. L’idée était d’obliger les deux personnages à faire équipe alors qu’ils ne se supportes pas, afin de les faire aller de l’avant dans leur relation. Pour sauver un ami commun, ils devaient se faire passer pour un couple d’importance dans un monde de conte de fée, et le récit devait en quelque sorte parodier les films de cambriolage mais avec un élément de Fantasy. Aussi, ça devait être une histoire érotique. Et comme toujours lorsque je m’y tente, je m’arrête avant d’arriver aux meilleurs moments. Je devrais prendre l’habitude d’écrire les scènes coquines avant et les incorporer au reste après-coup… Et oui, le titre est une référence à Futurama.
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