After Death (1989) | Zombie 4

Zombie4 (8)

 

Zombie 4

After Death

(1989)

 

Zombie4 (2)

 

Réalisé par Claudio Fragasso, After Death, de son titre italien Oltre la Morte (au-delà de la mort) est connu sous son appellation alternative de Zombie 4. Une supercherie qui se révèle dans ce “e” ajouté au bout du mot, car c’était justement pour des raisons de droits vis-à-vis du Zombie de George Romero que ses fausses suites avaient supprimé la lettre. Les éditeurs responsables n’ont sans doute pas eu le mémo et commirent la même erreur avec Zombie 5. Néanmoins la combine fonctionne plutôt bien puisque le film pourrait presque être une continuation de L’Enfer des Zombies dans son intrigue, mais avec l’enrobage philippin à pas cher de Zombi 3. En fait la connexion est très forte puisque la scénariste, Rossella Drudi (épouse de Claudio), avait aussi bossée sur le script du troisième opus dont elle recycle ici un pan entier: le siège de la maison où se retranchent les protagonistes. Les évènements y sont identiques, du blessé comateux qui attaque ses copines aux soldats qui montent la garde à l’extérieur, surveillant une horde de goules immobiles. Même la cache d’arme providentielle est reprise, ainsi que l’explosion d’une bâtisse à la grenade.

 

Zombie4 (3)

 

Autant dire que la parenté est flagrante, mais malheureusement c’est là que les choses se gâtent puisque After Death se montre limité dans son divertissement, tourné à l’arrache dans un coin de jungle en même temps que Strike Commando 2 de Bruno Mattei, fidèle compagnon de Fragasso. Les deux s’échangèrent équipement et main d’oeuvre, le réalisateur de Zombie 4 travaillant sur les deux fronts simultanément. Cela se ressent à travers sa mise en scène plate et basique au possible, qui montre juste les acteurs se balader dans la forêt tandis que la machine à fumée tente de créer l’ambiance. L’intrigue présente une île tropicale où se réunirent des médecins résolus à trouver un remède contre toutes les maladies connues. Lorsque la fille d’un prêtre vaudou succombe à une leucémie, celui-ci les en tient pour responsable et ouvre la “troisième porte de l’Enfer” afin de réveiller les morts. Seule une gamine survit au massacre et vingt ans plus tard celle-ci retourne inconsciement sur les lieux du drame, en expédition avec quelques amis et une bande de mercenaires. Par pure coïncidence, une autre bande d’explorateurs va réveiller les forces du Mal à ce moment là…

 

Zombie4 (7)

 

Forcément c’est surtout à travers ses imitations et ses coups de folie que le film retient l’attention, même s’ils sont ici épars et peu spectaculaire. Citons des références à Démons avec cette voix off et le zombie à bave verte du prologue, à Evil Dead avec ce livre des morts dont le titre est écrit en lettres comiquement larges sur la couverture, et à Lucio Fulci et ses Portes de l’Enfer, qui ne sont ici que trois et sont contrebalancées par des Portes du Paradis se cachant “dans nos âmes”. Quelques décors sympathiques avec cet autel satanique en forme de crâne ou cette maison sans planché qui force les personnages à marcher sur des poutres pour ne pas tomber dans les combles. Les gémissements des morts audiblent dans toute l’île rappellent les tam-tam de Zombi 2 et certains protagonistes deviennent des super-zombies moqueurs qui n’hésitent pas à se servir de mitrailleuses pour décimer les héros. Le meilleur élément reste la musique, qui dynamise beaucoup les choses en empruntant à Fabio Frizzi et Claudio Simonetti, avec cette chanson catchy en guise de theme song là encore comme dans Zombi 3.

 

Zombie4 (6)

 

Peu de gore en général mais quelques séquences surnagent: deux crânes explosés au M16, deux visages arrachés à la main avec énucléation en bonus, et ce thorax transpercé d’un coup de poing par derrière, la main tenant le cœur de la victime. Une mise à mort reprise à la conclusion de Virus Cannibale avec son visage pulvérisé en traitre, les deux films partageant aussi une conclusion pessimiste: ici l’héroïne tente de fermer le portail maudit mais le feu de l’Enfer lui saute au visage, lequel tombe en lambeaux. Il n’est pas le seul d’ailleurs, le film se désagrégeant techniquement à mesure qu’il avance. Il n’y a aucune transition entre le prologue et le reste de l’histoire, faisant pour un enchainement confus, une goule attaque avant que la porte infernale ne soit réouverte, une poche de sang continue de goutter vingt ans après la panique initiale, et un personnage déclare qu’une balle dans la tête peut tuer les monstres mais rien n’explique comment il est au courant de cette information.

 

Zombie4 (5)

 

Le mot “zombie” est répété quarante fois et les damnés sont tous des philipins en capuchons noirs qui courent et sautillent dans les bois. Pendant ce temps la pornstar bisexuelle Jeff Stryker infiltre le casting sous son vrai nom, cotoyant quelques valeurs sûres comme Alex McBride (Zombi 3, tiens donc), Candice Daly (Liquid Dreams), Jim Gaines (Robowar), Nick Nicholson (Demon of Paradise) et surtout Jim Moss (The Sisterhood), qui tire son épingle du jeu avec ce rôle de vétéran du Vietnam aussi déjanté mort que vivant, et qui évoque un peu le Big Ben de House.

 

Zombie4 (4)

 

 

GALERIE

 

Zombie4 (8)    Zombie4 (1)    Zombie4 (9)

Leave a reply

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>