A propos de… Unies

A propos de…

Unies

 

Voilà une histoire qui m’a prit bien plus longtemps à écrire que je ne le pensais. Comme prévu c’est relativement court et je vais droit au but, seulement je croyais pouvoir réaliser ça en deux ou trois jours grand maximum. Finalement, avec quelques jours de “congé”, il m’a tout de même fallu plus de deux semaines… Quoiqu’il en soit, voilà une nouvelle a priori sans aucun véritable intérêt mais qui se révèle être très important pour les deux protagonistes. Alice, notre héroïne, mais aussi celui de mon ancien personnage Natasha d’Ambre (basée sur la saga de Roger Zelazny). Dans les deux cas il s’agissait de trouver un moyen simple mais indubitable de faire ressortir les émotions que les deux éprouvent l’une pour l’autre, sans que cela ne puisse jamais être remis en cause. C’est ainsi que j’ai utilisé la phobie de Natasha. Non pas pour la vaincre (à ce titre, rien n’est réglé), mais juste pour donner un prétexte servant à faire ressortir pleinement les émotions, si possible inconscientes ou incontrôlées.

Ainsi ce qui commence par une simple baignade entre deux jeunes femmes belles et complices se termine par une déclaration d’amour réciproque, certes déjà évoquée auparavant mais ici clairement affirmée et affichée, ne laissant plus de place aux doutes. Natasha, orpheline depuis toujours, retrouve en Alice quelque chose que chaque enfant voit en leur mère: une personne qui sera toujours présente pour elle et capable de la protéger, quoiqu’il arrive. Quelqu’un qu’elle ne voudra jamais décevoir et qui aura toujours de la tendresse envers elle. En fait elle se trouve ici en position inverse de ce qui lui arrive fréquemment. Jeune femme indépendante, elle s’est souvent retrouvée dans des situations l’obligeant à extérioriser son instinct maternel pour protéger des enfants. Ici c’est elle qui est sans défense et qui se fait gentiment aider. Elle n’a pas l’habitude mais, ayant toujours voulu vivre ces moments, se laisse totalement faire.

Natasha avait déjà acceptée Alice comme sa mère, comprenant parfaitement les raisons qui l’on empêchée de vivre une vie ordinaire ensemble (il lui est arrivé le même genre de chose avec sa propre fille !). La seule chose qui la gênait encore, outre d’avoir à s’accoutumer au fait d’avoir un parent, c’était d’être pratiquement du même âge qu’elle et de l’avoir connu un long moment en temps qu’amie. Ainsi, imaginez votre meilleur(e) ami(e) avec qui vous entretenez une bonne relation vous déclarer qu’il/elle est en fait votre père/mère ! Alice, de son côté, souhaite libérer sa fille de sa phobie tout en se confortant dans l’idée qu’elle peut réellement jouer son rôle de parent. Tout comme Natasha en son temps, elle doute énormément de ses capacités envers son enfant et désire plus que tout lui prouver son amour et sa présence. Le fait que jusqu’ici Natasha n’arrive pas à l’appeler “maman” n’aide pas et, forcément, la fait culpabiliser. Tout le principe de l’histoire résidait dans la prononciation de ce mot. Je souhaitais offrir tant à Natasha qu’à Alice ce cadeau à travers lui. Mais pour ça il me fallait trouver l’occasion de le sortir franchement, qu’il vienne du fond du cœur et sans hésitation. Le requin a bien aidé…

L’histoire se termine donc là dessus, Alice et Natasha se serrant l’un contre l’une sans le moindre obstacle psychologique. Les deux jeunes femmes vont pouvoir pleinement apprécier le fait de se tenir dans les bras malgré leur âge semblable, et cette notion se retrouve plusieurs fois dans le texte. Parfois gênées, parfois amusées, elles ne peuvent s’empêcher de réagir par rapport à leur corps. Le fait d’être en maillot de bain renforce cela puisque les présentant très ouvertement l’une à l’autre. Presque érotique, cet élément était important puisque mettant l’accent sur le dernier rempart entre Alice et Natasha. Enfin on pourra noter au passage les gros clins d’œils aux Dents de la Mer à travers la peur de l’Ambrienne. Ce n’est pas un hasard puisque à l’origine de ce trait de caractère du personnage réside la véritable peur d’un certain auteur pour l’eau – ou plutôt ce qui se trouve dans l’eau, à mettre sur le compte de la vision du fameux film il y a bien longtemps !

Le titre, Unies, est la dernière chose que j’ai trouvé pour ce texte. J’avais mon but, mon contexte et ensuite j’ai eu l’écriture. Mais comment appeler une histoire pareil ? Je ne peux même pas dire que j’avais l’embarras du choix puisque c’est très loin d’être le cas. Je ne savais vraiment pas jusqu’à ce que l’idée d’une union m’apparaisse en relisant le tout. De là est venu le titre, mais je ne sais pas si c’est tellement approprié finalement… En vrac sinon, le fait de ne pas tellement évoquer Natasha comme »Ambrienne et Alice comme sorcière m’aura donner un mal fou à désigner les personnages dans l’histoire. Je répète leurs noms trop souvent et les autres dénominations (baigneuses, nageuses, fille aux yeux verts, etc.) me paraissent franchement brouillonnes et ne me plaise pas trop. Mais en même temps je tenais à faire du texte un one shot qui resterait mystérieux à propos du passé des protagonistes.

Le navire final est un bateau fantôme dans le sens où il est totalement vide, et non hanté. Cela peut éventuellement prêter à confusion après le monstre marin, l’altération de la réalité et la belle sorcière, mais je voulais clore l’histoire sur un vieux galion, je ne sais pas trop pourquoi. Parce que c’est cool, peut-être… Bref voilà une histoire courte mais que je tenais à faire pour sceller définitivement les liens qui unissent les héroïnes, et de façon correcte mais sans prétentions. C’était important, dirais-je. Pour moi en tout cas…

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