The Survivor (1981)

 

The Survivor

(1981)

 

Écrivain d’épouvante britannique, James Herbert aura vu quelques unes de ses œuvres être adaptées au cinéma. Et comme beaucoup pour beaucoup d’écrivain, les adaptations n’ont pas été très glorieuses, que ce soit Fluke ou encore le très nanar The Rats. Avec The Survivor, l’adaptation, encore une fois, ne respecte pas vraiment l’œuvre d’origine mais se trouve être au final un très bon film fantastique.

 

Herbert est connu pour son écriture très graphique (violence et sexe) même s’il est loin des excès trash d’un Shaun Hutson. Son livre duquel est tiré le film n’est donc pas avare en scènes d’épouvante et en descriptions gores, que le scénario originalement écrit par David Ambrose reprend tel quel. Mais le réalisateur David Hemmings préfère se focaliser sur l’intrigue en elle-même, le mystère, et a réécrit le scénario en supprimant du coup toutes séquences visuellement grand-guignolesques.

Ainsi, The Survivor devient un film fantastique jouant avant tout sur l’ambiance et l’enquête de son personnage principal, un pilote d’avion de ligne, seul rescapé du crash de son appareil. Des centaines de personnes ont trouvé la mort mais lui s’en tire sans une égratignure. Incapable de se rappeler du drame, il tente de se tenir au courant de l’enquête, jusqu’à ce qu’une jeune femme le prévienne que toute cette affaire va bien plus loin qu’il ne le pense et qu’il doit découvrir la nature du drame pour libérer les esprits des victimes…

Passé la scène du crash, tout bonnement spectaculaire et donnant une véritable impression d’Enfer sur Terre, The Survivor entame une progression narrative assez lente avec la longue recherche sur l’origine de l’accident. Si la monotonie de l’histoire se ressent (il ne se passe finalement pas grand chose), force est de constater que c’est l’ambiance qui donne la force du film.

En effet, Hemmings n’use pas de l’argument fantastique à outrance et s’en sert plutôt pour donner une atmosphère particulièrement lourde. La carcasse de l’avion est filmée comme un personnage, lui conférant une identité propre qui semble dégager une aura surnaturelle et tout bonnement effrayante. A cela s’ajoute cette idée que les victimes ne reposent pas en paix et que les fantômes de centaines de victimes hantent le lieu de l’accident. Quelques plan sur l’épave suffisent pour instaurer le climat, et le surnaturel pourtant invisible semble omniprésent.

L’effet est dupliquée par le hurlement des esprits, se faisant entendre lors de chaque phénomènes paranormaux et à chaque vision de l’épave. Des cris à glacer le sang qui mettent mal à l’aise et qui renforcent l’impression de chaos que l’on éprouve dès lors que l’on aperçoit la zone de crash de l’avion. Les revenants sont simplement là, attendant que quelqu’un vienne les libérer de leur tourment, manifestant leur présence à leur façon.

On peut d’ailleurs regretter l’apparition manifeste des spectres, qui tranche avec l’ambiance du film. Le meurtre des photographes, qui ont profité de l’accident pour multiplier les photos à vendre, semble comme rajouté au film. Si l’on peut supposer une quelconque vengeance des fantômes envers ceux qui tirent profit de leur mort, on ne peut que constater un changement de ton un peu bancal. Cependant, les scènes en question sont de très bonne facture et visuellement bien travaillées, que ce soit cette petite fille apparaissant subitement dans le cimetière ou ces visages brûlés sur les photos, fixant rageusement la photographe.

En plus d’un très bon travail sur l’image et d’une bande-son cauchemardesque, Hemmings donne le premier rôle à l’excellent Robert Powell (Blow Up et Les Frissons de l’Angoisse), qu’il a déjà rencontré au cours de sa carrière d’acteur dans le sublime Harlequin. On retrouve à leurs côtés Jenny Agutter (vue dans L’Âge de Cristal et Le Loup-Garou de Londres) et, dans un petit rôle, Joseph Cotten, grand ami d’Orson Welles pour qui il a joué plusieurs fois.

 

Avec ces atouts en main, Hemmings livre une adaptation certes peu fidèle du livre de James Herbert, à la progression parfois lente voir même pas toujours cohérente (le personnage principal refuse de croire aux esprits pour finalement s’associer avec une médium l’instant d’après… Ce qui pourrait s’expliquer par la disparition de plusieurs minutes du film, apparemment jamais retrouvées), mais très agréable à suivre de part son atmosphère inquiétante. Rajoutons à cela un twist final très sympathique, donnant l’impression que le film cumule les grandes lignes du 6ème Sens et de Incassable de M. Night Shyamalan, et vous obtenez un bon film fantastique servi par des acteurs solides et une ambiance sonore des plus angoissante.

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