Dans la mythologie Aztèque, Cipactli est une importante créature chimérique représentant le cosmos et dont sont issus l’Enfer, le Paradis et la Terre. Sont nom peut être traduit par “crocodile”, “caïman”, “serpent” ou même “requin” selon le spécialiste Rémi Siméon, même si l’on a le plus souvent tendance à adopter “alligator”. Et son corps reflète ces différents attributs puisqu’il est un monstre mi-reptile, mi-poisson et mi-batracien, chacune de ses articulations étant dotée d’une bouche supplémentaire. Son genre est indéfini, ce qui lui vaut généralement d’être considéré comme asexué, et il est doté d’un appétit insatiable qui le force à dévorer absolument tout ce qu’il trouve.
Il fut créé dès le Commencement par les quatre dieux primordiaux représentant les points cardinaux (Huitzilopochtli, le Sud, Quetzalcoatl, l’Est, Tezcatlipoca, l’Ouest et Xipe Totec, le Nord), qui lui donnèrent vie en même temps que l’Eau cosmique, où il réside, et les autres dieux de leur panthéon. Réalisant bien vite que toutes leurs créations étaient à la merci de la bête qui les dévoraient aussitôt, faute de pouvoir se réfugier sur une terre ferme, les primordiaux décidèrent d’exterminer Cipactli et lui donnèrent chasse. Il est dit que durant la bataille, Tezcatlipoca perdit son pied, mordu par le monstre. D’autres racontent qu’il se l’arracha lui-même afin de l’utiliser comme appât.
Quoiqu’il en soit la créature périt, le corps écartelé dans quatre directions, puis sa carcasse fut utilisée par Quetzalcoatl et Tezcatlipoca afin de créer le reste du monde. Sa tête forma les Treize Cieux, sa queue devint Mictlán, les Neufs Enfers, et le reste fut utilisé pour former la Terre. Depuis le nom de Cipactli représente le premier jour dans le calendrier Tonalpohualli. Chez les Maya son équivalent est le monstre Sipak, et selon une source inconnue il serait le aussi Quanai du peuple Migian.
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