Lost (and found) in the 5th Dimension
Épisode 12
Pin-Up
NADINE
Diora Baird – Stan Helsing (2009)
Sorti en 2009 et heureusement disparu dans les limbes depuis, Stan Helsing est un très, très, très mauvais film qu’il convient de garder oublié. L’œuvre, réalisée par un pseudo producteur qui n’a jamais rien fait de concret de sa carrière, est un de ces films “parodiques” post-Scary Movie qui auront pourris les années 2000: Meet the Spartans, Epic Movie, Vampires Suck, etc. Des comédies qui se veulent drôle mais ne le sont jamais car s’adressant avant tout à des spectateurs cons comme leurs pieds, qui ricanent aussitôt qu’il y a un pet ou un rot quelque part (l’audience décrite dans Idiocraty !) et sont incapable de comprendre ce qui fait la différence entre vrai spoof movie comme Y a t-il un Flic… ? ou les films de Mel Brooks, qui eux peuvent être vu et apprécié en tant que véritable film, et les étrons cinématographiques qui se contentent de balancer des références visuelles issus des derniers blockbusters juste pour être dans la mode. Car non, voir un type habillé comme Jack Sparrow débarquer comme un cheveux sur la soupe n’est pas un gag en soi. Même chose pour le type d’humour, autrefois recherché et nécessitant écriture et notion de timing, qui laisse désormais place à des séquences de vomis, de masturbation et autres séquences humiliantes que l’on se goinfre en boucle depuis le coup de la tarte aux pommes d’American Pie. Et dire que certains critiquaient la Troma…
Exemple parfait: Stan Helsing. Le titre vous évoque Van Helsing ? Voilà la blague, vous pouvez rire aux éclats. Et donc, cette atrocité tente de capitaliser sur le succès tout relatif des Scary Movies en se concentrant principalement sur le genre Horreur, présentant une version moderne du célèbre tueur de vampires qui est ici un stoner paresseux et con comme ses pieds. L’idée est de le montrer d’abord incapable de s’impliquer dans le moindre conflit, avant de le faire grandir et finalement embraser son héritage héroïque. Mais en vrai, le film aligne surtout les blagues de cul, les numéros de karaoké et les apparitions de Leslie Nielsen en drag queen. Les “atouts” de cette parodie sont supposément les adversaires du personnage principal, des monstres très célèbres mais détournés et ridiculisés afin d’amuser la galerie. Nous retrouvons alors un Fweddy, version rapper du Springwood Slasher avec des dents en or et un gant armé d’un tir-bouchon et d’une brosse à dents. Michael Cryers est une reprise Juive de The Shape avec une kippa sur la tête tandis que Mason porte bien un masque de hockey, mais aussi tout le reste de l’uniforme. Lucky est une “poupée” naine qui aime montrer son cul et dont les cicatrices forment un jeu de morpions, Pleatherface préfère le souffleur de feuilles à la tronçonneuse et Needlehead troque ses aiguilles pour des fléchettes, punaises et piquouzes de camés…
Comme on le voit, le niveau est élevé. Leurs apparitions demeurent toutefois assez limitées puisqu’ils n’interviennent concrètement que dans les 20 dernières minutes de l’histoire, et le scénariste ne sait de toute façon pas quoi faire d’eux puisque, plutôt que de parodier leur modus operandi, il préfère leur offrir un spectacle de danse où ils se prennent pour les Village People. Très pénible à supporter. Une part de moi a tout de même envie de faire un petit article sur chacun d’eux, ne serait-ce que pour explorer la perte de potentiel et de crier à la face de monde que ces versions irrespectueuses existent bel et bien (sans rire, celles que l’on trouve dans les XXX: A Porn Parody sont presque plus fidèles !), mais pour l’instant le traumatisme m’en empêche. Et oui, Stan Helsing est mauvais à ce point. Heureusement, et de l’avis d’absolument tout le monde sur Internet, il reste au moins une qualité à cette abomination filmique, et c’est le personnage de Nadine, jouée par la bombasse Diora Baird. Une jeune femme un poil moins idiote que ses compagnons puisque son rôle est d’être la sarcastique de service, mais surtout qui affiche une silhouette magnifique dans ce costume de Pocahontas déshabillé ! Car l’intrigue se déroule pendant Halloween et, si cela n’entre pratiquement pas en jeu dans l’intrigue, ça donne l’excuse pour vêtir l’héroïne d’une petite tenue affriolante qu’elle ne porterait pas autrement: des bottines hautes, une petite jupe révélant de longues jambes et un Wonderbra qui fait des merveilles, gonflant sa poitrine et dévoilant un petit ventre plat qui attire bien plus le regard que toute autre chose dans le film.
Comble du bonheur, elle garde ce déguisement durant toute l’aventure, facilitant alors la vision de ces 90 minutes laborieuses. Un bon moyen de profiter du physique avantageux de son interprète, qui n’est d’ailleurs pas totalement une inconnue dans le genre qui nous intéresse. En plus de tenir l’un des rôles principaux dans Massacre à la Tronçonneuse: Le Commencement (où elle trainait à côté de la non moins superbe Jordana Brewster), on a également pu la croiser dans 30 Days of Night: Dark Days et le remake de Night of the Demons. Aussi, tout Geek sera capable de dire qu’elle joua une Orion dans une scène coupée du Star Trek de J.J. Abrams. Sans petite tenue ni danse lascive, hélas, mais sa participation à Stan Helsing rattrape un peu cette erreur impardonnable. Avec Nadine, elle incarne l’habituel stéréotype de l’ex-petite amie du héros. Celle qui l’a plaqué car il se comporte comme un vrai con, qui est toujours en froid avec lui, mais qui finira évidemment par retomber dans ses bras même si l’on peut se demander ce qu’elle peut bien lui trouver. Contrainte de partager la même voiture pour se rendre à une fête, elle espère évidemment le larguer aussitôt arrivé sur place mais le scénario va bloquer le petit groupe lorsque Stan les oblige à faire un détour. Se retrouvant avec une livraison de dernière minute à effectuer, sous peine de se faire virer, il les embarque à l’opposée de leur destination, direction Stormy Night Estates. Une petite communauté bâtie sur le domaine d’un ancien studio de cinéma spécialisé dans les films d’horreur, et forcément hantée.
En chemin, ils vont croiser beaucoup de personnages inquiétants qui tapent dans les clichés (l’autostoppeur qui s’est évadé de prison, les tenanciers très louches d’une station essence, le propriétaire dérangé d’un chien qu’ils ont écrasés) mais c’est dans la ville que l’enfer se déchaine: les différents Boogeymen sont à leurs trousses et les habitants n’aiment pas trop les étrangers. Nadine doit donc supporter l’incompétence de son ex, du meilleur ami de celui-ci (un gros Black habillé en Superman) et d’une “masseuse” obsédée sexuelle et limite débile mentale, en plus de toutes les situations incroyables qui va leur arriver durant cette nuit. Ainsi un vieil indien se masturbe en les observant aux toilettes, le chien qu’ils ont percuté revient en zombie affamé et ils sont obligés de pousser la chansonnette dans un bar de pecnots tout en se faisant insulter par un travelo. Il y a aussi Michael Jackson qui vend des glaces en forme de bite à des enfants, parce que le scénariste à dû trouver ça drôle… Après avoir triomphé de toutes les épreuves, la petite Pocahontas finira par voir son ex copain comme le héros qu’elle désire et sautera dans ses bras pour l’embrasser. Cette fois il n’y a pas de mauvais gag, c’est juste un cliché embarrassant. L’héroïne demeure néanmoins plus qu’agréable à regarder, et tout le monde s’accorde à dire qu’elle attire l’attention avec ses remarques acerbes, son nombril détectable même dans l’obscurité et son opulente poitrine.
A tel point qu’il parait étrange que Stan et son pote puissent fantasmer sur d’autres nanas, lesquelles apparaissent comme beaucoup plus vulgaires et sexualisées sans jamais obtenir un soupçon de son charme. Le réalisateur l’a au moins compris puisqu’il ne cache jamais (ni ne rhabille) son héroïne, sélectionnant autant que possible les plans larges pour nous faire profiter de son physique avantageux. Le scénario joue également de son sex-appeal, comme lorsque le souffleur de Pleatherface lui soulève sa jupe façon Marylin Monroe. On apprécie. Par deux fois ses seins sont littéralement éclairés comme s’ils étaient de véritables trésors, entre un agent de sécurité qui braque sa lampe-torche sur elle sans la regarder dans les yeux et un stupide jeu de mots chez un prêtre venu prêter main forte à la petite bande: déclarant avoir des objets à leur remettre, il présente son Holy Chest of Mystery – en français, le “coffre mystérieux Sacré”. Bien sûr “chest” signifiant aussi bien “coffre” que “poitrine”, une lumière divine vient aussitôt illuminer le soutien-gorge de Nadine. Pour une fois, on ne peut qu’être du même avis que Stan et apprécier la vue. Citons également les deux chanceux qui pourront toucher à ces jolis seins via des séquences burlesques déjà vues milles fois auparavant. C’est d’abord le Superman Black qui y colle ses grosses mains, ayant fait une chute et se rattrapant à la jeune femme sans trop faire attention. Assurément, l’acteur a dû adorer répéter les prises. Plus tard c’est sa camarade qui s’y agrippe un peu trop, s’emportant malgré elle dans un moment de terreur.
A ce niveau là nous sommes dans l’Exploitation pure et simple et il n’y a aucun doute quant aux intentions du réalisateur sur ce projet. Et si normalement ceci pourrait justifier une nouvelle critique, tant son “film” ne sert à rien si ce n’est satisfaire ses propres besoins, il apparait du coup très difficile de lui reprocher ces petites escapades sur le physique de Diora, tant cela permet d’améliorer le résultat et distraire le spectateur de son calvaire. Enfin, et pour revenir sur les ignobles chansons que Stan Helsing persiste à nous infliger, elles ont au moins pour elles de montrer l’actrice se dandiner, ce qui apparait immédiatement attractif grâce à son costume. Au premier numéro, une pitoyable reprise d’un tube de Johnny Cash, elle ondule des hanches. Dans l’autre, une chorégraphie très beauf lui fait agiter sa poitrine qui se trouve très ballotante malgré son Wonderbra tout serré. Maudit soit le monteur de ne pas trop insister dessus ! Vu le nombre de situations scatologiques ou sexuelles qui parsème l’intrigue, il est presque étrange de ne pas se trouver avec des passages plus poussés – que cela soit via la relation entre Nadine et Stan, ou par le cliché de la demoiselle en détresse que le héros se doit de secourir, et qui pour le coup avait totalement sa place ici…
En l’état, l’utilisation de Nadine demeure tout de même très satisfaisante car permettant de se laver les yeux aussitôt qu’elle apparait à l’écran. On ne pourra que remercier Diora pour avoir joué le jeu jusqu’au bout. Certes son choix d’apparaître dans Stan Helsing reste condamnable, mais elle a su se faire pardonner et surtout rendre le supplice beaucoup plus supportable. Alors félicitation, merci, et bienvenu à cette toute nouvelle catégorie Pin-Up !
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