Cet article a été écrit pour le forum Steampunk.fr
The Transformers: Evolutions
Hearts of Steel
(2006)
Profitons de la sortie actuelle de Transformers 3 pour évoquer cette série qui, en 2006, a flirté avec le Steampunk au cours d’une minisérie baptisée Hearts of Steel (cœurs d’acier). Les comics Transformers possèdent d’innombrables séries parallèles s’intéressant à divers groupes ou personnages de son histoire. Avec Transformers: Evolutions, l’idée était de sortir de la chronologie officielle et placer les robots géants dans des époques différentes ou des mondes parallèles pour créer des histoires à part, un peu comme les Elseworlds de DC Comics.
Hearts of Steel est le premier et dernier projet de cette collection qui a finalement été abandonné en raison de mauvaises ventes. L’idée était pourtant sympathique et le comic-book se montre même très amusant puisque plaçant nos Transformers en pleine période de la Révolution Industrielle du XVIIIème Siècle, et modifiant leur forme de véhicule pour qu’elle corresponde à cette époque. Cela permet même la rencontre de quelques célébrités comme l’écrivain Mark Twain ou encore John Henry, une grande figure du folklore américain ayant réussi l’exploit physique de surpasser le marteau à vapeur dans le travail de chemin de fer.
C’est Chuck Dixon, auteur reconnu pour son travail sur l’univers de Batman, qui s’occupe du scénario. Celui évoque l’éternelle bataille entre les Autobots (les gentils Transformers) contre leurs adversaires de toujours, les Decepticons, dont le dernier conflit en date se déroule sur Terre durant l’Ère Glacière. La température devenant insupportable, les Transformers trouvent refuge pour hiberner pendant plusieurs siècles afin de retrouver leur énergie, les Autobots se cachant sous terre tandis que leurs ennemis s’immergent…
Chacun des camps se réactive un peu par accident en raison de l’intervention de l’Homme: chez les Autobots, c’est Bumblebee (la petite voiture jaune) qui est réveillé a cause du vacarme provoqué par la construction d’un chemin de fer proche, tandis que le vil Shockwave et ses paires reviennent à eux lorsque sombre un prototype de sous-marin sur leurs têtes ! Dans les deux cas, les Transformers sont très surpris de découvrir l’être humain, une espèce dominant la planète et sur le point d’évoluer vers un nouvel âge de technologie.
Si les braves Autobots souhaitent ne pas interférer et se rendormir pour quelques années encore, Bumblebee pense au contraire devoir s’impliquer pour guider l’Humanité. Bien lui en prend car les Decepitcons ont eut a peu près la même idée, mais avec le projet de s’en servir pour leurs propres plans: conquérir le monde. Dès lors, les uns comme les autres vont entrer en contact avec un humain. Bumblebee se dévoile à John Henry après s’être fait passé pour une révolutionnaire locomotive automatisée tandis que Starscream entreprend la construction d’une base d’opération lorsqu’il découvre Tobias, un ingénieur incompris.
Bien évidemment, le récit va prendre une tournure classique: Tobias découvre que les Decepitcons se servent de lui pour arriver à leurs fins et, avec l’aide des Autobots, va essayer de faire échouer leurs terribles plans. Là dessus c’est sûr, il n’y a rien d’original et nous sommes carrément dans les clichés du genre. La construction en quatre partie (pour quatre numéros) ne permettant pas de vraiment développer le scénario, il faut donc faire une croix sur toutes révélations surprenantes ou autres retournement de situation.
Hearts of Steel ne dépasse finalement jamais son concept de base: mettre des Transformers dans un cadre Steampunk. Pire, le comic-book n’exploite jamais a fond son sujet et n’offre que quelques transformations sympathiques ici et là. Même l’arme ultime des Decepticons, l’Astrotrain, n’a rien de spectaculaire puisqu’il ne s’agit que d’un train à grande vitesse. La conclusion de l’histoire s’avère même extrêmement décevante puisque expédié en deux pages, nous montrant les Autobots retourner en hibernation au terme d’une course poursuite prenante mais très courte. Et dire que la cible des méchants robots étaient l’usine électrique créée par Thomas Edison au cœur de New York…
Heureusement quelques passages font quand même leur petit effet: l’assaut des Decepticons contre l’armée US, l’apparition surprise de Jules Verne lorsque Tobias présente son sous-marin, Ironhide qui plombe un robot adverse transformé en bombardier-Zeppelin et jusqu’à Mark Twain qui se bat contre Ravage (la panthère mécanique). Sans parler de ses visuels superbes de robots géants dans la Vallée de la Mort… Quelques scènes intéressantes subsistent également: la découverte de l’électricité devient la préoccupation première des Transformers pour s’assurer un avenir, et la course à l’automatisation qui intéresse les riches industriels, les poussant à s’allier aux Decepticons, permet de reprendre la fameuse bataille entre John Henry et la machinerie, qui prend ici la forme de Bumblebee.
Mais tout cela ne suffit pas a faire de Hearts of Steel une minisérie vraiment captivante et il n’est pas étonnant que le lectorat n’est pas suivie, préférant sûrement lire des titres plus intéressant de l’univers Transformers. La firme productrice a finalement décidé d’abandonner l’exploration d’univers parallèle au sein de la série et il y a peu de chance pour que celle-ci en revienne au Steampunk de sitôt…
TRIVIA
• Les Transformers apparaissant dans cette histoire sont issus de la “Generation 1”’, qui reprend la première ligne de jouée sorti en 1984.
• Si Chuck Dixon considère que cette histoire peut faire partie de la continuité de la série Generation 1, plusieurs détails empêchent son intégration dans la série.
• Optimus Prime et Megatron, les leaders respectifs des deux clans, n’apparaissent pas dans l’histoire puisque désactivés. Cependant la réédition en trade paperback inclue des concept arts de ces deux personnages (Optimus apparaît en train et Megatron en canon géant ou en revolver).
Commentaires récents