The Oily Maniac (1976)

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The Oily Maniac

(1976)

 

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Avant de fonder la légendaire Shaw Brothers, les trois frangins avaient déjà plusieurs compagnies à leur actif comme ils travaillaient dans l’industrie depuis déjà des décennies. L’une d’elles, Shaw and Sons, fut développée en 1956, et l’une de leur première production cette année là fut le malaisien Curse of the Oily Man (ou Sumpah Orang Minyak), adaptation d’une légende locale à propos d’un horrible personnage au corps recouvert d’huile noire, autrefois bon mais corrompu par le Mal et voué a multiplier les mauvaises actions. Si le pays continua d’exploiter le filon de son côté après ça (Orang Minyak et Serangan Orang Minyak, tous les deux en 1958 par Cathay-Keris Film Productions), il fallu attendre vingt ans avant que ses initateurs revisitent le sujet avec The Oily Maniac. Pas un remake mais plutôt une relecture à la morale un peu différente, puisque la créature est désormais un justicier à l’apparence grotesque façon Toxic Avenger.

 

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Le protagoniste est un jeune homme grandement handicapé par la polio, qu’il attrapa étant gamin, et ne peut marcher sans béquilles. Quand celui qui l’éleva est attaqué par des mafieux convoitant son entreprise, il tente d’intervenir mais en vain, et son tuteur fini en prison pou avoir accidentellement abattu l’un de ses agresseurs. Condamné à mort, il dévoile au garçon un dangereux sortilège qu’il porte tatoué dans le dos et l’incite à l’utiliser si jamais sa fille était en danger. Seul avertissement: il ne faut en aucun cas utiliser ce pouvoir contre des innocents sous peine d’une mort atroce. Il accepte et il ne lui faudra pas longtemps avant de l’utiliser pour sauver la demoiselle d’une bande de malfrats, devenant une créature difforme à la forme surhumaine et au corps visqueux pouvant se changer en flaque huileuse et se faufiler partout: sur les murs, au plafond et même dans les canalisations afin de rejoindre la baignoire d’une de ses victimes.

 

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Sa constitution surnaturelle lui permet aussi de survivre aux coups de machettes, de faire repousser ses membres ou sa tête en cas d’amputations, et il peut bondir à des hauteurs vertigineuses. Des compétences qui lui seront très utiles car entre son affaire personnelle et les cas qu’il récupère chez l’avocat pour qui il travaille, c’est tout une brochette de criminelle qui s’attire ses foudres. Son propre patron se trouve être une sale crapule à l’origine de son malheur et bientôt la police se lance à sa poursuite. Noir de colère (littéralement !), le monstre bat un type à mort avec sa propre bicyclette, piétine salement une femme, broie un crâne à mains nues, crache de l’huile bouillante sur ses assaillants et plus simplement étrangle ou bouscule ses proies avec assez de force pour les tuer. Le film nous gratifie aussi de brefs plans gores de têtes qui explosent et des séquences d’animations pour simuler la transition entre les états solides et liquides de la créature.

 

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The Oily Maniac propose également des idées folles, comme lorsque le protagoniste s’immerge dans un tonneau d’huile bouillante pour se métamorphoser, en plein chantier et sous les yeux incrédules des ouvriers, ou cette course poursuite entre un vilain et le orang minyak qui fait du parkour, ses bonds incroyables étant juste des chutes diffusées à l’envers. La musique des Dents de la Mer est utilisée dès que la bête s’approche de ses ennemis, le titre apparait en sinogrammes gluants qui fondent sur l’écran, et on peut compter sur une tonne de nudité, le film étant si graveleux qu’il déshabille la totalité de son casting féminin à l’exception de la prude héroïne (Lily Li Li-li, oui oui, Curse of Evil, Les Disciples de la 36e Chambre). Mais si tout le monde batifole et agresse sexuellement – une chirurgienne oeuvrant même avec des truands pour que leurs prostitués aient l’air vierges au lit, le vengeur visqueux est un gentleman qui rhabille sa bien-aimée inconsciente après une tentative de viol.

Avec un tout jeune Danny Lee (Dr. Lamb, The Untold Story) dans le rôle principal, le producteur Lam Chua (Riki-Oh: The Story of Ricky, Robotrix) au scénario, et le prolifique Ho Meng Hua (Black Magic, The Flying Guillotine, The Mighty Peking Man) à la réalisation.

 

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2 comments to The Oily Maniac (1976)

  • Blue Espectro (Daniel) Blue Espectro (Daniel)  says:

    Découvert il y a trois ans en même temps que Black Magic 1 & 2 (le second est vraiment excellent), Seeding of a Ghost et Bewitched.
    L’histoire est bien délirante, mais se montre également très cruelle avec le personnage principal (et surtout avec la pauvre femme convoité par ce dernier).

    série B sympa fait avec des bouts de ficelles.

    • Adrien Vaillant Adrien Vaillant  says:

      Les films de magie noire chinoise en général sont plutôt cool, et effectivement souvent cheap mais ça va avec le charme. Eternal Evil of Asia aussi était plutôt cool de mémoire.

      Le côté tragique va avec la légende je pense, l’histoire d’un homme profondément bon mais corrompu par le mal malgré lui. Ils exagèrent peut-être un peu quand il se fait friendzoner par la fille, et qu’il ne fait pas trois mètres dehors sous la pluie qu’elle s’envoit aussitôt en l’air avec son petit ami, mais la Chine est rarement subtile.

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