Presque des Hommes, on en a entendu parler dans le Mad Movies du mois dernier. L’histoire est celle du Schtroumpf Costaud, du Bisounours Grognon et du Snorky Astral. Ils vivaient heureux dans le monde des dessins animés pour enfant lorsque la Schtroumpfette fut retrouvée victime de viol. Craignant pour la santé morale des enfants, le Gouvernement a donc décidé de bannir nos trois héros, accusés du crime, les enfermant dans un laboratoire militaire où ils subirent les pires sévices… Désormais adultes, ils ne sont plus que l’ombre d’eux-même. Grognon est un junkie, Astral débouche les chiottes et Costaud est ouvrier de chantier. Décidés à rentrer chez eux, ils demandent de l’aide à Musclor (He-Man) mais le Gouvernement est sûr leur trace…
Dit comme ça, tout ça ne semble n’être qu’un fanfilm sans budget, mais détrompez vous ! Nanti d’un bon savoir-faire et de comédiens prenant les choses à cœur, le film n’a pas une seule seconde un aspect fauché ou ridicule. Techniquement réussi, le côté cheap des FX s’intègrent cependant parfaitement au film et son univers. Un modèle d’efficacité dans son genre, prouvant que quand elle le veut, la France sait y faire. On désespérait ! A la fois nostalgique et complètement trash, Presque des Hommes est bien un film “Mad”. Grognon rugit comme dans un concert de Black Metal, la Princesse Sarah est devenue l’équivalent féminin de Cobra tandis que Denver explose tout ce qui bouge au Uzi. Quant à Musclor, le voilà gourou d’une secte où l’expression “dans ton cul” est prise au pied de la lettre (car c’est dans SON cul que tout se trouve pour le coup).
Complètement farfelue, un peu gore et franchement drôle, le court-métrage surprend au point de faire revenir une vieille icône de l’époque: Corbier ! Le barbu est de retour (et a sacrément vieilli depuis nos souvenirs du Club Dorothée) pour pousser la chansonnette du générique de début. Un thème musical par ailleurs très bien trouvé (et superbement maîtrisé au niveau narratif, par l’établissement de son univers) qui reste en tête bien après la vision. En une chanson, Corbier se débarrasse du Club pour s’imposer en apôtre du trash (et jusqu’au bout vu ce qu’il advient de lui dans le film). Une “rédemption” que l’on attendait pas ! Enfin, je veux souligner un point important: tout délirant qu’il soit, Presque des Hommes n’est PAS qu’un film “n’importe quoi”. Les personnages existent et les sentiments dégagés par les personnages sont véritablement présents. Le final se retrouve alors doté d’une force émotionnelle délivrée avec justesse, tant par les comédiens que par la réalisation.
Un chef d’œuvre ? Peut-être pas, car beaucoup n’y verront qu’un court-métrage complètement barré, n’empêche qu’en l’état, il s’agit bel et bien d’une véritable réussite. Un coup de poing dans la gueule d’un cinéma français aigris et imbu de lui-même qui court à sa perte. Bravo messieurs, vous avez gagné mon respect et un grand fan ! Puissiez-vous continuer comme cela et allez plus loin ! Attention: il y en a qui serait capable de pas voir que je met un lien vers le site… Là vous pourrez trouver des galeries de photos (visiblement encore en construction), des téléchargements pour les musiques et bien entendu la possibilité de télécharger ou voir le film. On peut même laisser ses impressions, ce que je vais faire de ce pas !
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