LA CHASSE AUX MONTRES MOLLES
Agenouillée dans sa chambre, Moe contemplait la vieille horloge qu’elle tenait dans ses petites mains de bois. Elle examinait l’artefact minutieusement, appréciant toute la complexité de cet objet mécanique: le cadran de cuivre avec ses gravures et ses reliefs, la finition des aiguilles de fer noir, faites d’arabesques et de tiges entrelacées. Il y avait aussi les chiffres romains, peint à l’encre de Chine. Ce n’était là que l’œil hypnotique de ce monstre cyclopéen en perpétuel mouvement et la petite fille ouvrit les panneaux du corps de bois rouge pour exhiber son cœur.
L’enchevêtrement de rouages et d’engrenages dorés, le mouvement infini des ressorts, le cliquetis de toutes ces pièces semblant êtres prisent d’une vie propre. Tout cela était extrêmement familier et Moe ne pu s’empêcher de poser une main sur sa poitrine, là où se cachait un mécanisme semblable. En fermant les yeux, elle pu entendre et comparer les deux tic-tac et il lui vint à l’esprit qu’elle n’était elle-même qu’un pendule. Le belle ouvrage d’un horloger, certes, mais tout de même ; un simple objet.
Délaissant l’œuvre, la fillette jeta un vague regard autour d’elle, où s’entassaient d’autres créations d’artisans: son Pinocchio aux couvertures de bois, un métronome élégant, un sablier aux grains d’or, renversé sur le côté, la jolie boite à musique aux couleurs du feu, avec sa petite danseuse orientale tournoyante, ou encore ce pantin de bois destiné à mimer l’anatomie humaines aux dessinateurs… Autant de trésors dans lesquels elles se reconnaissait, s’identifiait, aussi bien physiquement que spirituellement.
On frappa doucement à la porte et Moe reconnu la voix de sa tutrice qui l’appelait. La petite fille savait qu’il était inutile de cacher son trouble, aussi demeura t-elle immobile, tournant simplement la tête pour accueillir son invitée. La porte s’ouvrit et laissa apparaître la jeune femme à la mine engourdie par le sommeil. Nul doute qu’elle venait tout juste de se lever: elle n’était vêtue que de sa tenue de nuit, bien qu’elle ait au moins eu la décence d’enfiler un pantalon quoique déboutonné.
S’adossant à la porte, croissant les bras sur sa poitrine, elle fixa l’enfant un moment, peut-être cherchant des mots. Moe ne dit rien, l’observant, examinant secrètement ce corps humain qu’au plus profond d’elle-même elle désirait. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait et sa tutrice était parfaitement au courant du problème, mais ce matin elle semblait un peu trop endormie pour s’en rendre compte.
(…)
A peine commencé, déjà abandonné. Écrit durant un moment d’ennui durant un cours, avec l’intention d’y revenir plus tard, mais cela ne s’est finalement pas fait. Quelques notes à propos du texte sont lisibles ici. Date approximative.
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