Gods & Monsters – Biche de Cérynie

 

Issu de la mythologie grecque, cet animal mythique est principalement associé aux Douze Travaux d’Héraclès (ou Hercules dans la version romaine) et à la déesse Artémis qui le considère comme sacré. D’après le poète Callimaque de Cyrène, il existait cinq de ces créatures, toutes aussi grandes qu’un taureau mais assez agiles et rapides pour esquiver et même semer les flèches des chasseurs. Elles avaient des sabots d’airain ou de bronze et des cornes en or, d’où leur surnom de Biches d’Or. L’histoire veut qu’Artémis, déité de la chasse, fut séduite par ces bêtes et les pourchassa afin de les atteler à son quadrige. Elle parvint à en capturer quatre mais la dernière s’échappa, traversant le Céladon jusqu’à la colline de Cérynie. Il est parfois dit que c’est Héra qui permit cela, planifiant déjà de possibles épreuves pour Héraclès. Quoiqu’il en soit Artémis renonça à son ultime proie et la plaça même sous sa protection.

Cette décision joua un rôle important durant l’épisode des Douze Travaux: furieux de voir le demi-dieu survivre à sa confrontation avec le Lion de Némée et l’Hydre de Lerne, le roi Eurysthée ordonna au héros de chasser la dernière Biche d’Or de Cyrène, espérant que cet acte puisse apporter sur lui la colère d’Artémis. La tâche fut difficile et Héraclès mis une année entière pour capturer la créature, la pourchassant à travers toute la Grèce, la Thrace, l’Istrie et l’Hyperborée. La façon dont il parvint à la neutraliser diffère selon les versions: dans certains cas il profita de son sommeil pour la capturer, dans d’autres il utilisa un filet pour la piéger ou la blessa avec une flèche après une longue poursuite, la bête étant trop épuisée pour éviter le tir. Dans tous les cas, la déesse lui apparu alors, furieuse et accompagnée de son frère Apollon.

Héraclès parvint à les calmer en expliquant la situation et en accusant Eurysthée, calmant Artémis qui le laissa ramener l’animal sacré à Mycènes avec la promesse de le relâcher une fois montrée au roi. Le fils de Zeus garda sa parole et, une fois la bête exhibée, il fit bien attention de ne pas la laisser à son ennemi qui se voyait déjà l’ajouter à sa ménagerie. Plutôt que de lui remettre directement, il le manipula afin qu’il vienne la prendre en mains propres et la relâcha un peu trop tôt avant qu’il ne l’attrape, la biche s’échappant aisément grâce à son agilité surnaturelle et trouvant refuge dans les bois. Enragé, Eurysthée donna une quatrième tâche au demi-dieu. Quant à l’animal aux bois d’or, on ne le revit plus jamais.

Il existe une interprétation complètement différente du conte par le dramaturge Euripide, où la biche cyrénite est perçue comme une sorte de monstre résidant dans les bois d’Œnoé en Argolide, ravageant les récoltes de la population. Héraclès la tua et apporta ses bois au temple d’Artémis de la ville en guise d’excuse et de respect pour la déesse. Pour le poète Pindare, elle était en fait Taygète, l’une des sept Pléiades et fille du Titan Atlas qu’Artémis métamorphosa afin de la soustraire aux avances de Zeus. L’auteur raconte que Héraclès poursuivit l’animal jusque dans les îles des Bienhereux, dans les Enfers. Au terme de la chasse, il aurait alors trouvé l’olivier sauvage qui servirait de couronne au vainqueur des jeux Olympiques…

 

bichedecérynie (2)

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