Devil’s Coach-Horse
(1979)
L’auteur de Spiders remet le couvert et s’interesse cette fois au staphylin noir, dit le diable. Un avion s’écrase dans les Alpes, tuant ses passagers – des scientifiques anglais et américains qui transportaient une cargaison de coléoptères pour leurs recherches. Les spécimens survivants se réfugient dans les seuls poches de chaleurs qu’ils trouvent: les cadavres. Lorsque ces corps sont enfin rapatriés aucune autopsie n’est effectuée, comme la cause de la mort est évidente, et cela va permettre aux œufs pondus par les bestioles d’éclorent et libérer une horde d’invertébrés affamés de chair humaine dans les villes de Cambridge et de Chicago. Ils émergent de la morgue et se propagent partout, apparemment rendus fous par les pelouses entretenues aux produits chimiques en un message environnementale peu subtile. Richard Lewis critique pollution et développement urbain excessif, et la solution finale pour exterminer la vermine est évidemment peu écologique et même annonciatrice de nouveaux problèmes. Cela donne parfois au roman un côté plus récit catastrophe que splatterpunk, avec de nombreuses intéractions entre les deux gouvernements qui font face à la même menace et la présence régulière de l’armée et des savants qui essayent d’endiguer l’invasion. Heureusement l’esprit pulp survit à travers un carnage modéré mais efficace: un employé d’abattoire se fait dévorer le visage, un couple est déchiqueté à coups de mandiblules alors qu’il s’envoit en l’air dans un cimetière et les victimes cèdent souvent à la folie dans leur douleur, mourant avec un sourire ou l’impression d’une mort délivrante. Des insectes récupérés par les autorités sont analysés à l’hôpital et oubliés par un médecin peu adepte la théorie du creature feature, permettant aux sales bêtes de faire un festin dans l’unité de soin intensif, et si la scène du pic-nic est laissée à notre imagination avec ses nombreux gamins, les diables n’hésitent pas à parasiter leur proies en pondant des œufs dans leur organisme qui donnent rapidement naissance à des larves carnivores. L’écrivain poursuivit ensuite cette odyssée grouillante avec Parasite, Night Killers et The Web, tandis qu’aux Etats-Unis le livre fut retitré The Black Horde avec une toute nouvelle couverture pour l’occasion.
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