La trouvaille du jour, elle marque surtout mon ignorance à propos des éditeurs DVD français et des perles qu’ils ont pu sortir en toute discrétion. Ainsi c’est par pur hasard que mon chemin a croisé celui de ce Slave Girls: Les Captives de l’Espace, en fait la version hexagonale du fameux Slave Girls From Beyond Infinity, avec Brinke Stevens et Elizabeth Kaitan. Une relecture des chasses du Comte Zaroff version spatiale et Série B, avec ce qu’il faut de monstres mutants, de robots tueurs, de décors en carton-pâte et de donzelles en bikini.
C’est d’abord très content que j’ai récupéré la chose, pensant naïvement que cette sortie était plus ou moins récente et qu’elle marquait le début d’une “nouvelle” collection à surveiller. D’autant plus qu’à l’approche du Bloody Weekend et des chasses aux films sur les stands d’Uncut Movies, Artus, Le Chat qui Fume et autres spécialisés du film fou, cela constituait une excellente mise en bouche. Hélas, un peu de recherches me ramène à la triste réalité, et non seulement ce label Bimbo Star remonte en fait à 2004, avec seulement une poignée de titres à son actif, mais en plus le responsable (One Plus One) a mis clef sous la porte en 2011.
Et c’est dommage car son idée était bonne ; dans une France où le fan d’Horreur / Fantastique ne se fie plus qu’aux sélections un peu chic et snob d’un nouveau Mad Movies propre sur lui, et où le Bisseux semble ne chercher que du côté de l’Italie ou du produit rétro et classieux, le fan de Série B à l’ancienne, lui, reste un peu sur la touche.
Il est vrai que beaucoup ne semblent pas prendre à cœur (ni au sérieux, mais c’est normal) ces bandes délirantes pleines de bestioles en caoutchouc, de hard-rock et de pin-up dénudée, mais ça c’est tant pis pour eux. Nous autres avons bien le droit à un peu de fun et il est toujours plaisant de voir ce type de cinéma sortir par chez nous.
Alors évidemment, l’objet n’est pas parfait puisque la qualité vidéo est celle d’une VHS en bonne moitié de vie, avec ce que cela implique d’image baveuse et fatigué, ce qui est assez mal vu à notre époque de haute définition en 4K, mais rappelons que le produit a été fabriqué en 2004 et qu’à l’époque c’était un standard plutôt acceptable (rematez votre DVD d’époque de Spider-Man, pour voir, et on en reparle).
C’est le principe qui compte et le simple fait d’avoir ce film, souvenir de toute une époque de vidéoclub, disponible chez nous sur support moderne, et en VO s’il vous plaît (sous-titres inclus), c’est plus que ce que l’on pouvait espérer.
Cependant, étrange est le choix des autres titres qui accompagne celui-ci, car si L’Attaque de la Pin-Up Géante (le Attack of the 60 Foot Centerfold de Fred Olen Ray) semble tout indiqué, j’aurai personnellement vu quelque chose du genre Star Slammer ou Dinosaur Island pour rester dans la même catégorie. Pourquoi pas du Sorority Babes in the Slimeball Bowl-O-Rama non plus ? Et pourtant One Plus One a associé quelques films sans le moindre rapport et n’entrant dans la catégorie “bimbo” que par la présence d’actrices dénudées. Ainsi trouve t-on pêle-mêle Double-D Avenger, du Seduction Cinema avec le très mauvais Lord of the G-Strings (ici juste Lord of the Strings, tant qu’à faire ils auraient dû choisir Spider-Babe, qui lui au moins était marrant), mais aussi Carlito’s Angels, une obscure “parodie” de Charlie’s Angels qui date de 2003, filmé en DV et qui semble à peine correspondre au cahier des charges. Les curieux pourront quand même jeter un œil sur ces différents films, vendus aux choix à l’unité, ou en deux volumes bi-pack / coffret.
Toutefois ce qui mérite d’être noté – et c’est justement la raison de cet article – c’est le soins que l’éditeur a apporté à son produit. Et comme pour s’excuser de ne pouvoir nous offrir la meilleure version possible, celui-ci ajoute quelques petites bonus bien agréables. Ça commence par un goodie totalement inattendu, caché dans le boitier: la très belle illustration de l’affiche originale, en mini-poster. Imprimée sur papier glacé, celle-ci nous venge de la très moche couverture du DVD One Plus One, à la limite de la VHS porno. Tu peux être sûr que c’est le genre de truc que je vais encadrer pour décorer mon antre ! Ensuite c’est un court-métrage que l’on peut découvrir sur la galette, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de rien de moins qu’un film de Richard J. Thompson, le légendaire Zédeux français ! Invasion of Teenage Green Big Heads from Unknown présente une hilarante quoique incompréhensible partie de campagne, où une famille de beaufs se retrouve embêtée par deux extraterrestres à tête de brocoli.
Du quasi cinéma muet, puisque personne n’y parle (sauf pour la chanson des Schtroumpfs), reposant surtout sur les gags visuels. Évidemment, puisque c’est du Thompson, c’est parfaitement shooté avec des cadres parfois inventifs, parfois générique, et ça délivre une ambiance sympathique très communicative. Monsieur y lit sa revue de voitures sans voir que les siens se font trucider et zombifier, les aliens branchent des composants électroniques géants sur leurs victimes, on s’y bouffe des doigts ou on se gerbe dessus… Summum du mauvais goût: un des Green Big Head feuillette une revue coquine et s’en va dénuder la poitrine d’une jolie morte juste pour vérifier son anatomie ! Bref, c’est bêtement joyeux et ça rentre parfaitement dans la ligne éditoriale (assez chaotique) de cette collection.
J’ignore si les autres films proposés par le label Bimbo Star sont aussi bien fourni, en fait j’ignore même si cette collection est “connue” malgré sa très courte existence, mais cette édition de Slave Girls From Beyond Infinity a été une sacré surprise pour ma part et je ne peux qu’applaudir l’initiative. J’encourage les intéressés à traquer la bête, qui ne vaut plus grand chose désormais, et pour les autres je m’excuse de cet article bouche-trou inutile. Ça fait effectivement bien longtemps que je n’ai pas fait de message concernant mes achats ou un objet en général, et j’ignore à chaque fois si cela à le moindre intérêt…
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