The Gypsy Witch
CIRCUS OF THE NIGHT
Conçue durant l’époque où le projet de BD sur Alice et Neige semblait palpable, je me suis lancé dans une série de petits résumés pour de futures histoires, juste pour préparer des épisodes au cas où, et faire vivre l’univers. En le développant petit à petit, même à travers une série d’aventures indépendantes, cela me permettait de faire des tests et de garder un ensemble cohérent. Le présent traitement, grandement incomplet, est centré sur le personnage de Neige et devait étoffer un peu la mythologie autour des monstres et de leurs us et coutumes, avec une grande inspiration du Cabal de Clive Barker. Quant à l’intrigue, elle reprend tout simplement les personnages du film Le Cirque des Vampires de la Hammer…
Alice et Neige voyagent à travers les dimensions, leur magasin magique apparaissant et disparaissant dans les différents mondes sans que personne ne s’en rendent jamais compte, grâce à un sortilège jouant sur la perception des habitants. Une manière de passer inaperçu quoiqu’il arrive. Leur dernière excursion les emmène dans une petite ville qu’elles explorent et, en se promenant, elles remarquent que l’endroit est sombre, lugubre, que les gens y vivent reclus. Personne ne semble être heureux. Bien vite elles apprennent que le village a été frappé par la peste et mis en quarantaine: des barrages ont été installés sur les seules routes praticables, tenues par des gens armés, pour s’assurer que les contaminés ne s’échappent pas. Les sorcières passent devant un cimetière et s’étonnent de ne rien “ressentir”. Ni vibration, ni aura, ni fantômes. Neige déclare que l’endroit est “vide”, dépouillé de tout esprit. Pourtant les tombes sont bien là. A leur insu, les cadavres ont été dévorés par des nécrophages…
En soirée elles découvrent qu’un cirque itinérant s’est installé là. Pour “voler l’or des morts” de leurs propres mots, seul endroit de distraction dans ce village de damnés. Elles s’y rendent et, naturellement, Alice s’y sent parfaitement dans son élément puisqu’elle a connu ce style de vie durant toute son enfance. Neige, elle, renifle partout, sentant quelque chose de très familier au sein de la troupe. Quelque chose de similaire à sa condition surnaturelle de louve-garou. Elle n’y détecte cependant rien de dangereux, bien au contraire. Elle fini par accrocher le regard d’un homme étrange, au look typiquement gypsy: il s’agit d’Emil, le dirigeant du cirque. Neige réalise qu’il est comme elle, et que lui-aussi l’a repérée. Alice fini également par réaliser que quelque chose cloche à propos des forains et s’apprête à sonder la troupe psychiquement afin de comprendre, mais Neige l’en empêche. Elle vient de prendre leur défense instinctivement, sans savoir pourquoi.
Un peu plus tard la louve se sépare de sa compagne pour confronter Emil, qui lui révèle qu’il n’est effectivement pas humain. Il est comme elle. Comme “eux”, rajoute-t-il en désignant les siens. Lorsque la femme lui demande s’il est un Changeur, il confirme, avant de dire que lui aussi rêve de ce pays lointain qui est censé servir de refuge aux monstres et aux différents (alias Midian, puisque c’était l’inspiration). Une révélation qui touche beaucoup Neige, pour qui ses visions énigmatiques sont devenues une obsession. L’homme lui raconte son histoire à l’abri des oreilles, dans sa caravane personnelle, où il exhibe quelques objets anciens attestant de son immortalité. Notamment une rapière qui appartenait à son maitre, le Comte Mitterhaus, lequel avait fait de lui un esclave il y a très longtemps. Emil l’aura tué avec sa propre épée, la gardant en souvenir d’un état de servitude qu’il ne veut jamais retrouver.
La conversation dérive sur les origines des autres membres de la troupe, qui ont connus un passé similaire. Les “Wonderful Twins”, des jumeaux acrobates: deux jeunes gens, femme et homme, unis spirituellement au point que l’un peut ressentir la douleur de l’autre. Ils n’étaient que des enfants lorsque Emil les a découvert chez le Comte et a décidé de s’en occuper. “Ils sont comme nous ?” questionne Neige qui ne ressent pas les mêmes similitudes qu’avec son hôte. “Pas vraiment, ils sont artificiels. Une expérience de Mitterhaus”, explique l’autre. “L’endroit dont nous rêvons est censé être un refuge, il ne faut pas exclure ceux qui sont différents”. Il lui présente un petit coffret cachant un morceau de roche, un fragment de ruine antique ayant autrefois appartenu à une grande cité. Une pierre couleur crème, abimée par le temps, reposant dans une boite à l’intérieur de velours.
L’objet, rayonnant d’une puissance mystique incommensurable, affecte Neige qui entre en transe. Elle attrape le coffre brusquement et renifle la roche, presque comme une droguée en manque. Tachant de se maîtriser elle s’excuse mais Emil la rassure en lui avouant qu’il fait la même chose chaque nuit. Prise d’une attirance irrésistible, elle fini par lécher la pierre et a une vision. Elle y voit le Pays (Midian, donc) ainsi que son créateur, un être gigantesque à la peau noir d’ébène (Baphomet). Il est blessé mais, à la place du sang, c’est de la lumière qui s’échappe de son corps. Mi-rayonnante, mi-liquide. La jeune femme tombe à genoux et ne peut s’empêcher de le reconnaitre comme son dieu, l’appelant Seigneur dans un souffle. L’Être se penche vers elle et lui touche le visage. La lumière se fait de plus en plus forte et la vision s’estompe. La louve revient à elle et découvre qu’elle est toujours à genoux, en larmes…
Neige s’exclame qu’elle se sentait chez elle, que ce pays est une partie d’elle. Ce sont ses origines. Emil, qui comprend ses sentiments, la réconforte. Et avec ce contact, l’homme se prend alors d’une attirance physique pour elle, quelque chose de soudain et de puissant. Neige ressent cela également mais tente de résister de tout son être, tremblante et bégayante. Elle pense distraitement qu’il s’agit de sa Louve, son côté animal qui parfois possède ses propres pulsions, mais elle ne ressent pas l’équivalent chez le gypsy. “Je ne comprends pas”, avoue t-elle, perdue, et celui-ci de prendre sur lui pour s’expliquer. “Je ne suis pas un loup”, fit-il avant de la lécher du cou jusqu’à l’oreille. Car Emil est une panthère et, théoriquement, lui et un loup ne sont pas compatible. Cependant puisque les deux Changeurs sont à moitié humain, c’est ce côté de leur être, finalement lui aussi un animal, qui ressent ce désire purement sauvage. Il est un mâle, elle est une femelle, quoi de plus naturel ? Mais Neige refuse, précisant qu’elle est engagée avec quelqu’un d’autre.
Malgré tout, les deux finissent par se retrouver sur le lit et se laissent un peu aller, certains traits commençant à se modifier par excitation. Par instinct Neige rétracte ses griffes pour ne pas le blesser, une habitude qu’elle a prise avec Alice. Emil les lui prend et lui demande si sa compagne l’oblige à se réfréner ainsi tout le temps. Il plaque les mains sur son torse et lui fait le griffer, comme pour lui assurer qu’ils peuvent être bestial l’un avec l’autre. Et c’est là que la porte s’ouvre en grand, Alice finissant par débarquer !
(…)
Du reste, l’histoire est incomplète et je ne dispose que de quelques notes diverses. Les grandes lignes de l’intrigue ainsi que quelques éléments à incorporer (ou pas) dans le récit. Les voici:
• Après une confrontation, Alice se retrouve à terre et inconsciente et son adversaire (un hybride homme-crocodile qui ressemble au monstre de foire de Hurlements 6) tente de la tuer. Emil l’en empêche et, lorsqu’on lui demande pourquoi, il répond “Parce qu’elle cherche simplement à protéger les siens, comme nous le faisons”. Elle est ainsi épargnée.
• Dans la même scène une vieille voyante fini même par dévoiler qu’Alice doit être laissée en vie car elle semble également être l’une des leurs (sa parentée vampirique avec Dracula).
• Durant une autre confrontation, plutôt verbale celle-ci, Emil tente d’intimider Alice en lui présentant son peuple. On découvre à ce moment que tous les forains du cirque sont des monstres ou hybrides.
• Alors que Neige est avec Emil, Alice découvre Luna, une petite fille belle comme un cœur mais sale, avec des cheveux en bataille et couverte de terre. Elle porte une jolie robe blanche et deux bijoux (collier et bracelet) qui semblent ne pas du tout aller ensemble, comme si provenant de deux personnes totalement différentes. Elle est en fait un hybride humain-goule qui dévore les cadavres du cimetière et récupère les objets dans les “boites” (les cercueils) pour les recycler.
• Alice s’éprend d’elle et la jeune fille lui demande de lui parler du monde extérieur, fasciné par les voyages de la sorcière qui lui semble libre comme elle ne le sera jamais.
• Alice réalise que Neige a un peu la tête ailleurs, évidemment préoccupée par sa vision.
• Alice découvre qu’après les cadavres, les “Nightbreeds” prévoient de décimer le village. Cela la révolte et pourtant les choses lui sont présentées ainsi: ils sont là pour veiller sur la Planète et agissent comme ils ont été conçu pour. Éradiquer des maux pouvant nuire au bon fonctionnement de l’univers, préservant une sorte de balance cosmique. En l’occurrence le village est contaminé par une maladie qui pourrait se propager dangereusement. Il faut donc achever les malades et brûler les lieux pour se débarrasser du problème. Au fond d’elle-même, Alice sait qu’elle agit de la même façon et de plus Neige est parfaitement d’accord avec ce point de vue puisqu’elle a appris à agir de cette façon au sein de sa meute.
• Alice sait pourtant qu’un remède est possible et s’engage une course contre la montre pour le récupérer. Elle s’active pour le fabriquer tandis que le médecin du village, parfaitement sain, tente de traverser un barrage pour aller en chercher un à la ville voisine.
• Au final Emil et les siens repartent. Il offre à Neige un morceau de sa pierre sacré par respect pour elle et dans l’espoir de l’y retrouver un jour, pensant que sa place est avec son peuple.
Commentaires récents