Arrow (4.05)

 

Arrow
Ep.4.05

Haunted

 

Any of you squabblers got a cigarette ?

 

 

Quitte à écrire pour des prunes, autant y aller à fond ! Voilà donc, avec quatre mois de retard, la chronique… d’un demi-épisode de série télé ! Et oui, je vous gâte, mais pour être franc je préfère y aller mollo avec cette reprise, étant donné que je n’ai quasiment plus rien foutu depuis Novembre dernier. Et c’est du mois de Novembre qu’il devait d’ailleurs dater, ce texte, du moment de sa diffusion: le 5. Pourquoi s’embarrasser avec après tout ce temps, alors qu’il serait facile de sélectionner tout un tas de truc bien plus intéressant ? Tout simplement par soucis de complétisme, car si j’ai suivi une saison entière de Constantine, ce n’est pas pour abandonner à sa toute dernière diffusion. Car oui, même si cela est désormais une évidence vu la date, la série adaptée de Hellblazer a finalement été annulée après un pourtant très honorable run. Incompréhensible tant les audiences n’étaient pas si désastreuses, encore plus lorsque DC s’embarrasse d’une ridicule Supergirl sans aucun charisme, ni intérêt. Et ne venez pas me parler de manque de moyens ou d’ambition quand on voit à quel point Flash et Arrow sont limités mais parviennent à s’imposer malgré tout.
Las, c’est donc sans aucune véritable conclusion que les aventures de John Constantine se terminent, et jamais nous ne saurons s’il parviendra à empêcher le Rising Darkness de s’emparer du monde. A vrai dire, même la série-gag John Con Noir, qui jouait justement sur la menace d’annulation de la série, a été supprimée sans qu’aucun autre épisode n’ai vu le jour. Pitoyable. Aux dernières nouvelles, on parle du projet Justice League Dark, un temps potassé par Guillermo Del Toro, avec – Ô surprise – Colin Farrell dans le rôle de l’exorciste. Amusant presque, tant sa ressemblance avec Matt Ryan est notable, mais leur acting diffère tellement qu’on ne peut prendre cela comme un lot de consolation. Sans parler de l’aberration de faire jouer un protagoniste 100% British par un Irlandais, mais on connait Hollywood.

 

 

Reste toutefois le faible espoir de voir ce John Constantine, que nous suivons ici depuis le début, revenir à la télé en tant que personnage secondaire récurrent dans les autres série DC. Sur Arrow évidement, mais également dans les autres puisqu’elles forment désormais leur propre univers étendu via de multiples crossovers et l’arrivée de Legends of Tomorrow. Espérons. Espérons aussi que la qualité des épisodes soient de meilleurs factures que ce très mauvais Haunted, qui en-dehors de la rencontre Ollie / Constantine, n’a strictement rien d’intéressant à offrir et se trouve être particulièrement désagréable à suivre. Avant de plonger dans l’épisode, mettons nous d’accord sur une chose: il ne s’agit en aucun cas d’une vraie critique, ni même d’une vraie chronique. Le fait est que je n’ai jamais vu un seul épisode d’Arrow jusqu’à maintenant (hormis peut-être celui où Michael Jai White apparaissait pour la première fois, mais la vision fut morcelée), aussi je ne peux décemment pas me prononcer sur la qualité de la série. Ce serait injuste et je ne désire aucunement me fourvoyer en supposant ou en inventant des choses qui n’ont pas lieux d’êtres. Voilà pourquoi j’ai inscris ce texte dans Mental Hurlant, et que je vais surtout me concentrer sur les parties crossover de l’épisode, zappant au passage 70% de son contenu.
Pour rapidement passer en revue mes impressions concernant la série, disons que je reste plutôt perplexe devant cette incarnation de Green Arrow. Très loin du Oliver blondinet au look rétro, grande gueule, blagueur, Robin des Bois moderne, Arrow propose simplement… Batman. Un Batman dont la chaine télé n’aurait pas les droits, devant relooker et renommer le personnage, modifier son historique et ses alliés. La preuve, il est ici ouvertement question des Lazarus Pits de Ra’s al Ghul ! Ollie apparait comme une figure publique et playboy à la manière de Bruce Wayne, une experte en informatique joue le rôle d’Oracle, et les seconds rôles apparaissent comme transformés pour ressembler à ceux de l’homme chauve-souris. Ainsi Arsenal / Red Arrow et la normalement fun et sexy Black Canary n’ont aucun rapport avec leurs versions papier et évoquent plus quelques Batgirls ou Robins ou féminin qu’autre chose.

 

 

Le look général du show est déplaisant, cheap, comme s’il s’agissait d’une production de second rang. Aucune différence avec Smallville, des années plus tôt, et arrivé à la 4ème saison cela veut tout dire. DC Comics collectionne les séries télé qui ressemblent à de la merde et qui s’éloignent tellement de leurs sources qu’elles ne donnent pas du tout envie de s’y intéresser. Je généralise, mais ça évoque bien le problème. Par exemple ici, si l’on excepte la présence Constantine, le scénario forme un récit peu palpitant, inutile et terriblement cliché, ayant déjà été utilisé maintes fois auparavant dans d’autres univers du même genre. Il y est question de la corruption d’un personnage autrefois bienveillant, représentant désormais un danger pour les citoyens de la ville comme pour nos héros, et la question se pose sur la manière d’agir. Buffy Contre les Vampires a sûrement dû jouer cette carte une fois par saison, et à propos de Batman, la résurrection qui tourne mal est un sujet récurrent qui avait justement été employé pour le film d’animation Batman: Red Hood.
Vu le niveau d’écriture, il ne fallait guère espérer une histoire intéressante et effectivement Constantine vient jouer les guest stars de luxe, et rien d’autre. Pratiquement aucun élément de sa propre série n’est référencé ici, si ce n’est les premières notes de son thème musical à sa première apparition (une petite joie en soit) et une réplique qui évoque vaguement une séance spirituelle effectuée précédemment. Le fait est que sa présence semblait plus être un test de la part des producteurs pour voir si le personnage pourrait être populaire parmi les fans d’Arrow et de Flash, et ainsi confirmer le lancement d’un univers étendu reliant chaque série DC de la chaine. Là dessus c’est une quasi réussite puisque Legend of Tomorrow fut validé et qu’il n’a pas été exclu que John Constantine puisse revenir un jour.

 

 

Mais qu’en est-il de notre exorciste préféré ? Et bien il est d’abord présent au sein de quelques flashbacks difficile à situer, pour ceux qui ne connaissent pas Arrow. Alors que l’épisode narre son récit de manière traditionnelle, il retourne plusieurs fois en arrière sans raison apparente, dans un lieu et une période qui n’ont pas de rapport avec la situation actuelle. Ces vignettes sont dispersées de façon régulière et montrent comment John Constantine s’est rendu dans une île étrange (aucune idée pourquoi) afin d’y récupérer un dangereux artefact qui ne doit en aucun cas tomber entre de mauvaises mains.
Malheureusement pour lui l’endroit est occupé par une force armée et il est fait capturé, devant alors utiliser ses dons de magicien pour effectuer une évasion. Dans le feu de l’action, il prend Ollie en otage car celui-ci était alors un soldat travaillant (apparemment sous couverture) pour la milice. Puisque les deux sont naturellement du bon côté, ils ne se tirent pas dans les pattes et vont même sympathiser. L’Anglais comprend que son captif est un héros au grand cœur, et ce dernier protège Constantine d’un piège mortel en réalisant qu’il est de son côté.
Un petit côté Indiana Jones du pauvre avec cette aventure courte, minimaliste et sans aucun enjeux. Des catacombes qui se limites à un couloir et une salle, et avec un seul piège, une évasion en plein camp militaire où pas un soldat n’est témoin des évènements, bref c’est de l’anti-spectaculaire. Et la seule raison pour laquelle cette première rencontre ne forme pas une introduction (ce qu’elle aurait clairement dû être), c’est parce que les auteurs ont voulu conclure l’épisode sur une révélation surprise, ici un tatouage magique et mystérieux que Constantine transfert à son compagnon, et qui jouera sûrement un rôle clé d’ici la fin de cette saison.

 

 

Accélérons jusqu’à la dernière partie, le milieu n’étant qu’un enchainement de séquences statiques et d’action raplapla, où de trop nombreux protagonistes échangent des dialogues dans différents endroits (personnellement j’ai lâché au moment où quelqu’un lance au héros “You have been in love with Laurel and Sara, and…”, sans compter qu’il y a au moins trois actrices blondes que j’ai rapidement fini par confondre). Grossièrement, une jeune femme morte a été ramenée à la vie grâce à une Lazarus Pit mais le rituel n’a pas été effectué correctement et celle-ci n’est plus la même. Folle, agressive, elle n’a plus d’âme et attaque la population locale avec une force surhumaine. Green Arrow et ses partenaires parviennent à la capturer et Ollie contacte Constantine dans l’espoir qu’il puisse arranger les choses.
Encore une fois le résultat laisse à désirer tant les péripéties annoncées ne sont nullement retranscrites à l’écran. L’idée est de voyager dans un plan astral pour libérer l’âme de la victime, prisonnière d’esprits mauvais ou quelque chose comme ça. Il est précisé que la tâche sera difficile car quiconque meurt dans cet autre monde périt également dans la réalité, que la zone est une sorte de labyrinthe dans lequel on peut rester bloqué pour l’éternité et que les gardiens de l’âme ne laisseront pas leur proie repartir sans un combat. Tout ça pour au final nous présenter trois ninjas qui se font facilement dessouder, le labyrinthe se limitant à deux pièces (!) et l’esprit étant prisonnier d’un étrange puit bouillonnant qui évoque celui d’Amityville 3D, à peine retenue par quelques mains-zombies que le caméraman ne semble pas vouloir filmer (c’est à peine si on les entrevoit). Quelques flèches bien placées permettent à Green Arrow d’écarter la menace en deux minutes montre en main, et seul Constantine assure le spectacle en utilisant un sortilège “boussole” pour trouver son chemin et en combattant un garde à l’épée, utilisant sa magie pour tricher.

 

 

Bref c’est lamentable, mal foutu, pas du tout excitant ni imaginatif, et j’espère fortement que ce n’est pas représentatif de la série télé dans son ensemble car ce serait honteux. Les acteurs sont inintéressant et guère convaincant hormis Stephen Amell, les costumes sont parfois ridicules et évoquent des shows moins bien produit comme Black Scorpion, et visiblement il n’est pas question de s’amuser. Sans vouloir faire le fanboy, c’est Matt Ryan qui retient l’attention grâce à son entrain, ses expressions faciales et sa légèreté. Il semble prendre du recul sur l’ensemble par rapport à ses collègues, et se retrouve avec les meilleurs choses à faire. Il possède les meilleurs répliques (“I’m on the side of the angels, mate.”), les meilleurs gags (celui de la plume de paon qui lui sert à se gratter le dos) et lorsqu’il apparaît à l’écran, on sait qu’il va se passer autre chose que de la parlotes soporifique.
J’ignore si ce Haunted aura servi à faire avancer l’intrigue générale d’Arrow, mais en l’état il reste franchement mauvais, lent et rébarbatif, ne trouvant sa seule grâce qu’en la présence de John Constantine. Pour ce qui est sa dernière apparition à l’écran, on aurait préféré mieux, mais on se contentera de ce que l’on a. Surtout d’ici à ce que Matt Ryan soit remplacé par Colin Farrell ou un quelconque acteur dans ce qui sera le second reboot du personnage. Oh et sinon l’épisode a au moins pour lui de continuer la tradition de Constantine d’amener des objets / concept liés à l’univers DC Comics, et ici il s’agit de L’Orbe d’Horus, qui semble clairement inspiré de l’Orbe de Ra. Un artefact que l’on retrouve principalement lié au personnage de Metamorpho, mais également visible plus d’une fois dans les pages de… Batman ! Tiens donc, tiens donc…

 

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