A Christmas Horror Story
(2015)
Voilà un film qui essaie désespérément d’être le Trick ʽr Treat de Noël, mais n’est pas Michael Dougherty qui veut. Surtout quand celui-ci a déjà proposé son projet pour la saison, le génial Krampus dont la simple annonce donna quasiment naissance à une Krampusploitation jusqu’ici inexistante. D’ailleurs c’est sans surprise que la créature fait également son apparition ici, par deux fois, avec toute la campagne promotionnelle tournant autour d’elle et de son duel contre Santa Claus. Pratiquement de la publicité mensongère tant cette confrontation n’est pas vraiment le sujet du film est se retrouve expédiée dans les toutes dernières minutes.
Qui plus est le film ne va pas jusqu’au bout de son concept contrairement Trick ʽr Treat, et plutôt que de connecter les intrigues entre elles dans l’espace et le temps, il faut se contenter d’une séquence d’ouverture où les protagonistes de chaque sketches se croisent en coup de vent tandis qu’un animateur radio vient à l’occasion nous rappeler que les différentes histoires se déroulent au même moment dans la même ville. Les personnage de l’une ont parfois quelques liens avec l’intrigue d’une autre, mais sans qu’il n’y ait interférences ou mises en abyme, le procédé paraissant alors très superficiel. Voilà qui n’impressionne pas et ne donne pas beaucoup de vie au petit bled de Bailey Downs où se déroule l’action, puisque l’on n’en voit pratiquement rien: tous les protagonistes se retrouvent isolés au milieu de nulle dans une zone unique. Une limitation en partie dû à des raisons budgétaires, mais aussi parce que imiter Dougherty sans avoir son talent n’est pas vraiment une bonne idée.
D’autres se sont déjà essayé à l’exercice, et si certains s’y sont cassés les dents (Creepshow III, limite incompréhensible), on trouve de biens meilleurs exemples qui n’utilisent pas pour autant la même formule. From a Whisper to a Scream et Terror Tract réussissaient parfaitement à donner vie à leurs villes maléfiques tout en gardant leurs segments totalement indépendants les uns des autres. Mais A Christmas Horror Story va jusqu’à créer une fausse chronologie de sa nuit de Noël pour donner l’impression que celle-ci progresse graduellement au fur et à mesure que les évènements de chaque contes se mettent en place. Comme dans Trick ʽr Treat, sauf qu’ici tout a été fait au montage: les courts-métrages ont été coupés en morceaux puis réassemblés en une structure “linéaire”, chaque début, milieu et la fin ayant été regroupés ensemble en une seule longue narration. Cela signifie qu’il faut se farcir d’incessant aller-retour entre chaque intrigue qui se retrouvent hachées menues et plutôt désagréable à suivre.
Ceci est particulièrement pénible du fait que les réalisateurs ne se sont pas du tout concertés pour harmoniser le tout, et il est clair qu’il n’était à l’origine pas prévu d’enchainer les séquences des uns avec celles des autres sans détruire toute notion de rythme et d’ambiance. Il y a un décalage incroyable entre la première histoire (des étudiants explorent les sous-sols hantés de leur école) qui est lente et toute en atmosphère, et la dernière (le Père Noël voit ses fidèles Elfes se transformer en zombies agressifs) qui est supposée être rapide et dynamique.
Enfin ce stratagème implique aussi d’avoir à supporter de lourds temps morts réguliers lorsque le public tombe sur les contes qui l’intéresse le moins. Et vu qu’il faut attendre un long moment avant que chacun ne décolle, cela risque de concerner la plupart d’entre-eux ! Le pire étant que même ceux qui semblent sympathiques sont plombés par des twists pas bien spectaculaires, voir même sacrément décevant. Malgré les apparences et les jolies images, A Horror Christmas Story n’a finalement pas grand chose à proposer et ne se classe pas parmi les grands films d’anthologie du genre, se contentant de n’être qu’un énième avatar peu séduisant comme il en existe des tonnes les années 2010 (The Theatre Bizarre, Chillerama, ABCs of Death, V/H/S/, Scary or Die, Southbound, Holiday et bien d’autres qui prétendront être le nouveau Creepshow sans jamais lui arriver à la cheville).
Et ça commence très mollement avec le premier segment, ordinaire histoire de fantôme fonctionnant sur l’attente, les décors vides et les jump scares. La mignonne Molly est intéressée par le double-meurtre sanglant qui a eu lieu l’an dernier, à Noël, dans les sous-sols de son lycée. Deux étudiants y ont été retrouvés assassinés dans d’étranges circonstances et aucun suspect ne fut trouvé, l’enquête étant toujours en cours. Pour les besoins d’un reportage, elle entre par effraction dans l’établissement avec deux amis et commence à explorer les lieux. Mais aussitôt la vidéo emballée, ils vont réaliser qu’ils sont enfermés dans les souterrains sans possibilité de s’enfuir ni même de contacter leurs proches…
Un climat de paranoïa s’installe doucement (que faisait le directeur dans le bâtiment censé être fermé pendant les vacances ?) tandis que la vérité va finir par éclater. Car l’endroit était autrefois un couvent et les jeunes gens se retrouvent dans une zone abandonnée autrefois dédiée aux avortements clandestins, jusqu’à ce que la mort accidentelle d’une jeune fille de leur âge au cours d’une intervention ne fasse un scandale. C’est le fantôme de la victime qui hante les lieux, cherchant à tout prix à réincarner son bébé à travers une femme enceinte. Pour ce faire elle possède les adolescentes qui osent s’aventurer dans son repaire et tente de s’accoupler avec un partenaire, n’hésitant pas à exterminer les personnes récalcitrantes. Molly va évidemment servir d’hôte à la revenante qui n’aura que l’embarras du choix pour désigner un “papa”, seulement l’un d’eux a déjà une petite amie et se montre très fidèle, et l’autre est un trouillard qui va vite paniquer lorsqu’il comprend que quelque chose coche…
Partiellement tourné en found footage, ce segment est malheureusement trop prévisible pour fonctionner malgré les tentatives du réalisateur de rendre une ambiance malsaine. Au-delà de quelques apparitions spectrales plutôt soignées (la fillette apparaissant seulement au spectateur dans les arrière-plans, tel Michael Myers dans Halloween) et une idée intéressante mais jamais exploitée (le preneur de son capte une chanson que personne d’autre ne peut entendre), le récit tourne à vide et ne montre finalement rien d’autre que ses protagonistes discuter et marcher lentement dans des pièces vides.
Le réalisateur tente de nous réveiller avec des ficelles grossières, comme l’irruption soudaine de nonnes-fantômes en pleine séance d’accouchement, mais le montage qui va et vient sans cesse entre les histoires brise le peu de ressenti que l’on pourrait avoir. Reste l’image d’un type tué par un crucifix planté dans l’œil, l’apparition finale du spectre qui tient son bébé mort dans les bras – un nouveau né bien trop gros pour être avorté – et surtout la transformation saisissante de Molly, jeune adolescente tout à fait normale, en véritable succube ayant le parfait contrôle de la situation. Par son seul regard elle envoûte, parlant peu mais usant habilement de ses charmes, bien aidée par une tenue aguicheuse (une petite jupe avec des bas, ce qui semble peu raisonnable vu la météo mais a vite fait de remonter la température). Lorsque la jeune femme redevient elle-même après-coup, sa réaction fait froid dans le dos car elle ne se souvient évidemment de rien et pense avoir été violée par celui qu’elle a justement forcée.
Le conte suivant s’intéresse au policier en charge de l’affaire qui inspire les héros de l’intrigue précédente a enquêter. Victime d’une dépression nerveuse, il est en convalescence et profite de l’occasion pour sauver son mariage qui bat de l’aile en raison de ses sautes d’humeur et d’un comportement violent. Il emmène alors son femme et sa fils en forêt afin de trouver un beau sapin pour le réveillon et les entraine sur un terrain privé où se cachent les plus beaux arbres. Et tant pis s’il s’agit d’une propriété privée.
Hélas le couple va perdre leur enfant en chemin, celui-ci ayant été attiré par quelque chose se cachant à l’intérieur d’un tronc creux. Après leur avoir donné une belle frayeur, et augmenté la tension déjà bien présente au sein du ménage, il réapparait sans donner d’explication et la famille rentre bien vite au bercail. Mais voilà de bien mauvais parents apparemment incapable de voir que quelque chose cloche avec leur rejeton: celui-ci ne parle plus, ne réagit plus, mange comme un animal et se montre même très agressif lorsque l’on tente de le raisonner. Ils ignorent que ce qu’ils ont ramenés avec eux n’est pas leur fils mais un Changeling, créature mythique appartenant au Petit Peuple qui échange sa place avec les bébés humains.
Mais s’il peut changer son apparence pour tromper son monde, ses réactions restent celles d’un petit monstre et il commence à semer la zizanie: il détruit les cadeaux déposés au pied du sapin, espionne la maman sous sa douche et cherche même à la tripoter lorsqu’elle se met au lit. Quand le paternel lui pique son assiette, agacé par sa manière d’engloutir la nourriture, il lui plante sa fourchette dans la main ! Plus le temps passe et plus ses actions ciblent le policier comme pour l’enragé et détruire son faible équilibre mental… Et voilà comment une idée originale est totalement plombée par un scénariste qui ne sait pas quels éléments ils doit mettre en avant. Alors que son concept est suffisant en soit pour donner lieu à un bon récit (l’enfant volé et remplacé par un gnome), voilà qu’il caviarde son sujet d’une psychologie de bazar à propos de violence conjugale et d’apparences trompeuses.
Si les intentions sont compréhensibles, le résultat est tellement bancal qu’il ne prend pas. Le script cherche à montrer le père comme le véritable monstre, un chef de famille qui n’hésite pas à lever la main sur son très jeune enfant dès que quelque chose ne va pas, et en le tuant, le Changeling “libère” la maman. Cela trouve écho à la façon dont celle-ci “délivre” le peuple des lutins lorsqu’elle retourne à la forêt et abat leur gardien humain, tout aussi brutal envers eux que son mari l’était envers son fils. Suite à ça, la créature décide de lui rendre son gamin, réalisant qu’elle lui a fait une faveur. A l’écran en revanche, rien ne fonctionne. Le policier semble être un homme bon et sincère qui dérape avant tout suite à une enquête traumatisante, faisant de son mieux pour recoller les morceaux avec sa femme. Il aime clairement son fils et on ne peut lui en vouloir de réagir lorsque le Changeling le blesse physiquement sans aucune raison.
Quant au gardien du Petit Peuple, un homme bourru qui manipule l’héroïne et lui fait croire qu’il peut lui ramener son môme du moment qu’elle lui rapporte sa créature, il n’est pas non plus l’être cruel qu’il devrait être. Certes il frappe immédiatement le Changeling à leurs retrouvailles, mais lorsque la veuve éplorée menace la chose d’une arme, il s’interpose immédiatement. C’est même ainsi qu’il est tué: en défendant son ignoble lutin. Et alors que le scénario veut nous faire croire que les bestioles sont désormais libéré d’un tyran, on ne peut s’empêcher de se dire que la situation est très mauvaise pour les habitants de Bailey Downs.
Reste quelques beaux moments comme lorsque la véritable nature du farfadet est visible à travers le reflet d’une vitre, où lorsque celui-ci apparait en silhouette dans un coin sombre d’une pièce, ses yeux lumineux trahissant son origine surnaturelle. Belles réactions du gamin qui interprète la version “humaine” du monstre, fixant ses parents des yeux sans jamais émettre la moindre émotion, puis jouant plus tard avec une main coupée comme un chat le ferait avec une souris. Et un bon point pour l’utilisation même de ce vieux concept folklorique trop rarement utilisé de nos jours, mais qui touche à une peur tellement universelle et intemporelle qu’il marche à merveille et change des trop innombrables fantômes et boogeymen que l’on se farcit à longueur de temps…
Les choses s’arrangent un peu avec la troisième histoire, qui débute comme une parodie de Vacation avec cette petite famille qui prend la route pour rendre visite à une vieille grande tante acariâtre alors que l’amour n’est pas au rendez-vous. L’acteur jouant le père a même une petite ressemblance avec Chevy Chase. Ici c’est le concept même de l’Esprit de Noël qui est attaqué puisque les protagonistes se détestent cordialement et préfèreraient tous être ailleurs. Le père est un arnaqueur au chômage faisant croire aux siens qu’il a toujours son travail afin que sa femme ne le quitte pas. La mère est critique de tout et de n’importe quoi, en particulier de son mari et de ses idées stupides. Le fils apparemment innocent se révèle être un psychopathe qui a tué tous ses animaux de compagnie, et seule la fille, une adolescente amie avec les héros du premier segment, est à peu près normale même si elle ne peut s’empêcher de voler un objet sans valeur en guise de provocation vis-à-vis de sa vieille aînée.
C’est en découvrant tant d’attitude néfaste que cette dernière va les mettre à la porte, craignant d’attirer le maléfique Krampus. Car celui-ci s’en prend à tout ceux dont le cœur est impur en cette nuit sacrée, punissant de mort tous les “méchants” qu’il croise. L’histoire prend une tournure qui n’est pas sans évoquer les Jeepers Creepers puisque le croquemitaine prend la famille en chasse en utilisant des chaines mouvantes en guise d’arme. Il empale, étrangle et embarque ses proies dans les profondeurs de la nuit d’où elles ne reviennent jamais, s’attaquant à eux les uns après les autres en fonction de l’ampleur de leurs pêchés. Les survivants vont se réfugier dans une église et confesser tous leurs torts, pensant être pardonné et éviter le courroux de la créature. En vain.
Contrairement à ses prédécesseurs, le sketch ne se prend pas du tout au sérieux et préfère divertir son public plutôt que d’essayer de lui faire peur. Il faut apprécier le cynisme dans les piques que se lancent constamment les personnages, et certaines séquences sont réussies, comme lorsque le papa avoue toujours aimer son épouse et avoir été prit dans un cercle vicieux par peur de la perdre. Cette dernière, qui croyait que son mari n’était plus du tout intéressé par elle, retrouve la flamme… pour aussitôt voir Krampus s’emparer de son amoureux ! La mignonne héroïne se fait lécher les jambes par la longue langue du monstre que sa maman va alors poignarder à coups de tisonnier, et elle n’hésite pas à se battre salement pour sauver sa peau, empalant la gorge de son adversaire avec un pique avant de le rôtir vivant ! “Merry Christmas, motherfucker !”
Il y a cette idée intéressante qui fait de Krampus non pas une simple bête, mais un “esprit de Noël” qui peut sévir toute la nuit en s’incarnant dans les personne dont le cœur est noir. La chute, géniale, monstre l’héroïne être recueillie par sa grande tante avant de réaliser que celle-ci avait tout planifier pour échapper à la créature, utilisant sa famille dysfonctionnelle comme appât pour éloigner le démon. Furieuse d’avoir été manipulée, elle laisse alors volontairement l’entité la posséder afin d’obtenir vengeance ! Quel dommage que le budget limite fortement les ambitions, laissant un croquemitaine pourtant très réussi invisible les trois quarts du temps. C’est aussi une drôle d’idée de le dévoiler avant sa confrontation attendu avec Santa Claus dans le dernier segment, car le voir être facilement vaincu par une gamine rend la menace beaucoup moins importante…
A Christmas Horror Story se conclu alors avec cet ultime conte qui semble prendre place dans la formidable forteresse du Père Noël, citadelle un rien Steampunk où les petits Elfes s’affairent pour préparer les derniers cadeaux avant la grande livraison. Tout va pour le mieux jusqu’à ce que l’un d’eux tombe subitement malade et meurt… ce qui est normalement impossible. Mais il revient à la vie sous la forme d’un zombie hyper actif et ouvertement grossier s’attaquant à tout ce qui bouge. Bien vite les petits travailleurs sont tous contaminés et Santa Claus va devoir faire le ménage avant de pouvoir apporter leurs cadeaux aux enfants. Soupçonnant Krampus, ennemi juré de Noël, d’être responsable de la situation, il va se frayer un chemin sanglant jusqu’à son traineau, exterminant par dizaines les infectés qui cherchent à l’arrêter avant d’affronter une bonne fois pour toute sa diabolique Némésis.
Alors là rien à dire tant la simple idée est démente et suffisamment drôle pour captiver. Détournant à peine les codes des films de morts-vivants, cet ultime opus donne dans le gore et le n’importe quoi en une sorte de mini L’Avion de l’Apocalypse ou Planète Terreur. Il faut voir ces Elfes sanguinaires mais minuscules courir partout et attaquer Santa en groupe, certains utilisant leurs dents et d’autres des outils pour essayer de le tuer ! Toujours doués de paroles, ils conservent leur petite voix de Chipmunks tout en adoptant langage ordurier des plus hilarant (“You don’t have the Christmas balls, you fuck !”), subissant de nombreuses mutilations des mains de leur grand patron. Celui-ci est ici une sorte de guerrier viking qui utilise son sceptre comme d’une arme redoutable: il démembre, décapite et transperces des crânes, se retrouvant contraint de détruire ses amis de la façon la plus brutale possible. Il coupe une tête avec un massicot, en écrase une autre avec un bureau et doit lui-même encaisser quelques coups comme lorsqu’un gnome lui transperce le pied d’un coup de ciseau…
Et le segment d’accumuler les idées dingues, comme cet Elfe qui se cache dans un gros sac à courrier ou lorsque le Père Noël doit abattre Mme Claus, elle aussi transformée. La visite du château est plaisante même si les décors n’ont rien de spectaculaire: Santa dispose d’une écurie pour ses reines, d’un centre postal pour les lettres qu’il reçoit, d’une usine d’empaquetage pour les cadeaux et surtout d’entrepôts où il stocke des milliers et des milliers de babioles en tout genre. La déception ne provient que de sa lutte contre Krampus, qui bien que réussie (il lui fend une corne qui éclate au sol comme si elle était faite de glace) est surtout trop courte et pas assez violente par rapport à ce que l’on en attend.
Un choix volontaire puisque le twist final intervient justement à ce moment là, venant complètement changer notre perception de l’histoire. Et si plusieurs indices viennent confirmer que ce changement de ton était prévu, cela ne rend pas la révélation moins abrupt, et peut-être même un peu décevante pour quiconque s’attendait à une lutte façon Godzilla entre ces deux figures mythiques. Il fallait pourtant bien se demander ce que cette intrigue venait faire là tant elle n’avait jusqu’ici aucun rapport avec le reste du métrage aux intrigues entremêlées. Reste que ce segment est ce que A Christmas Horror Story a de plus mémorable et d’intéressant à offrir. Un petit mot sur le fil rouge, extrêmement lié à ce sketch, qui apparait tout d’abord comme plutôt lamentable: coincé dans un unique décors, le cul visé sur une chaise, William Shatner joue un animateur radio qui intervient de façon récurrente pendant et entre chaque histoire. D’abord très joviale, il déprime et picole au fur et à mesure que le film progresse, devant bien reconnaitre qu’à Bailey Downs, la saison de Noël est une sorte de malédiction…
En conclusion cette anthologie reste malgré tout plus décevante qu’autre chose, promettant beaucoup pour ne délivrer qu’à moitié faute de budget et de créativité. Le concept du montage mélangé est une fausse bonne idée qui démolie le rythme général de chaque segment en plus de transformer le film en mauvaise copie de Trick ʽr Treat et au final le résultat n’égale même pas Tales of Halloween, un autre clone dans le même esprit.
En revanche il convient de mentionner la réussite technique du film, qui est visuellement irréprochable. Les images sont belles avec de grands mouvements de caméras et de jolis cadrages, les mises en scènes sont travaillées et les acteurs sont tous bons sans exception. Zoé De Grand Maison, qui joue la jeune Molly, et Amy Forsyth, sa copine du sketch sur Krampus, sont toutes les deux très mignonnes et plaisantes à suivre tandis que George Buza semble né pour jouer le Père Noël, se montrant extrêmement convaincant dans cette version bad ass du personnage. Julian Richings vient jouer un petit rôle, et pour le fun on peut citer la présence au générique de Solid Snake lui-même, David Hayter, qui est crédité comme producteur exécutif. A ses côtés un parfait inconnu qui pourrait bien être Captain Marvel en cachette puisqu’il répond au nom de… Billy Watson !
Mais surtout le compositeur Alex Khaskin doit être salué pour sa superbe reprise de Carol of the Bells qui ouvre le film. Une version intitulée It’s Christmas Eve qui a une tonalité un peu plus sombre que l’original, mêlant harmonieusement la chanson festive et la musique inquiétante. Une merveille à écouter même si l’on est pas du tout séduit par le film. Quant aux cinéastes, Grant Harvey, Steven Hoban et Bret Sullivan, dont les parcours sont divers et variés, ils ont notamment été responsable de la trilogie Ginger Snaps, dont l’action se déroulait elle aussi dans la ville de Bailey Downs. Un mini univers cinématographique auquel on peut également connecter à la série télé Ophan Black qu’ils ont également inventé.
Pour conclure, on s’amusera d’une réplique parlant de “guerre contre Noël” lorsque certains personnages évoquent le fait que la scène de la nativité est désormais interdite de représentation à l’école, sans doute afin de ne pas choquer les personnes de religion différente. Une petite pique envers le politiquement correct qui est très ironique puisque, à la sortie DVD du film, la chaine de distribution Walmart changera justement le titre de peur de fâcher ses clients non Chrétiens: un fourreau cartonné sera ajouté pour cacher la jaquette originale dans les rayons, l’œuvre se retrouvant alors nommée A Holiday Horror Story !
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