The Walking Dead (5.16)

The Walking Dead
Ep.5.16

Conquer

 

 

Voilà donc probablement la dernière fois que je parlerai de The Walking Dead, à moins de me lancer un jour sur une longue rétrospective saisons par saison pour la série télé, et avec chaque story arc du comic-book. Autant dire qu’avec ma liste interminable de choses qu’il me reste à chroniquer, ça ne sera pas pour tout de suite ! Tournons la page une bonne fois pour toute avec ce season finale que les responsables du show ont voulu plus ambitieux que d’habitude puisque celui-ci est d’une durée supérieur à celle d’un épisode normale.
Attention tout de même, Conquer n’a rien d’un téléfilm ou d’un double-épisode et il n’y a globalement aucune différence entre cette dernière diffusion et les précédentes hormis une vingtaine de minutes supplémentaires. Résultat la conclusion s’étire sur une bonne heure, ni plus ni moins, et comme le scénario est devenu intéressant et rythmé ces derniers temps, autant dire qu’on ne s’en rend même pas compte. Ces quelques minutes de plus permettent de ne pas trop perdre de sous-intrigues en cours de route et, fort heureusement, ne viennent pas briser la narration comme on aurait pu le craindre. Les péripéties s’enchainent à bonne allure et tout semble se dérouler comme il se doit.

 

 

Beaucoup d’éléments trouvent leur résolution ici, ce qui permettra aux scénaristes de repartir sur de nouvelles bases pour la saison à venir. Glenn et Nicholas s’affrontent et le premier va finalement épargner le second malgré sa tentative d’assassinat sur sa personne, prouvant définitivement qu’il veut garder Alexandria debout avec chacun de ses habitants. Abraham et Eugène font la paix, chacun reconnaissant ses torts, tandis que Tara revient à elle, survivant à ses blessures. Les deux instables de l’équipe, Sasha et le Père Gabriel, qui ont en fait exactement le même problème, se retrouvent malgré eux. Après s’être allongée dans une fosse commune avec les morts, la jeune femme réalise qu’elle ne veut plus vivre, tandis que Gabriel va faire une promenade en espérant se faire dévorer par un Walker de passage, le repoussant par instinct de survie au dernier moment.
C’est Maggie qui, succédant en quelque sorte à son père, va faire office de figure salvatrice en intervenant, alors que l’homme de Foi provoquait Sasha pour qu’elle le tue dans un accès de colère. Le personnage devient clairement un symbole d’autorité bienveillante, tant socialement que spirituellement, exactement comme l’était Hershel en son temps.

 

 

Comme précisé dans la chronique précédente, le cas Michonne ne débouche sur rien et, après une conversation où Rick avoue finalement avoir planifié certaines choses sans son aval au cas où elle se retournerait contre eux, la jeune femme le rassure. Il n’a jamais été question qu’elle trahisse sa famille et voulait simplement trouver un moyen plus paisible d’amener les choses. Et pour montrer que le personnage reste le même, une dernière séquence après générique de fin la montre récupérer son katana comme il se doit. Des liens forts unissent désormais Aaron et Daryl, chacun s’ouvrant toujours un peu plus à l’autre et se découvrant une profonde humanité, et le duo fini par tomber sur Morgan, effectivement en quête de Rick depuis qu’il avait découvert la fameuse carte dans la petite église du Père Gabriel.
Enfin la menace “W” est désormais pleinement identifiée. Un groupe de tarés homicides se prenant pour de véritables prédateurs, se surnommant alors les Loups (le “W” provenant du mot anglais “Wolves”). Il est implicitement dit qu’ils sont bien les personnes que Deanna a autrefois exilés, prouvant que Rick avait raison de dire que cette méthode était dangereuse, et ils attaquent quiconque croise leur chemin, utilisant armes et pièges pour arriver à leurs fins.

 

 

Mais le gros de l’épisode tourne évidemment autour de Rick et de ses frasques de la dernière fois. S’il est libre d’aller et venir dans la ville, il va être soumis au jugement de Deanna qui organise un forum de discussion avec les autres habitants. Parce que Carl, Glenn et Michonne le pousse agir pacifiquement et parler à la population pour leur faire comprendre son point de vue, Rick accepte de ne pas prendre immédiatement les armes pour s’emparer du pouvoir.
Il faut toutefois compter sur deux évènements pour faire rebondir la trame: l’intrusion de quelques Walkers dans le voisinage, car le Père Gabriel a mal fermé le portail, et le retour de Pete, qui apprécie évidemment très mal d’avoir été passé à tabac et humilié par Carol la journée suivante. Comme dans la version papier, son comportement va coûter la vie à quelqu’un et Deanna va finir par adopter le fonctionnement de Rick par la force des choses, commandant son exécution immédiate. Reste à savoir si cette action va attirer l’attention de la horde titanesque aperçue plus tôt dans la saison, où si les scénaristes vont plutôt jouer sur l’angle moral / religieux via Morgan, puisque celui-ci débarque au moment même où Rick tue Pete et qu’il précise en cours d’épisode que pour lui toute vie est précieuse.

 

 

Certains seront peut-être déçu de voir que ce Walking Dead plus long que d’ordinaire n’en profite pas pour nous offrir une bataille d’envergure entre les héros et les antagonistes (les Wolves dans ce cas) et que l’action délivré ici est comparable à n’importe quel épisode. Cependant Conquer passe comme une lettre à la poste puisque le scénario général est bien plus plaisant et efficace que d’habitude et il n’y a pas nécessairement besoin de scènes explosives dans le cas présent.
Toutefois les scénaristes ne nous laissent pas en rade et proposent pas mal de trucs tout au long de ces soixante minutes. Gabriel achève une victime agonisante à coups de pierre, Aaron plante une machette dans le crâne d’un Walker exactement comme Tom Savini dans Zombie (Nicotero réalise l’épisode et s’amuse très probablement) tandis que Rick doit traquer et tuer silencieusement les morts-vivants qui se sont introduit dans la Safe Zone pour ne pas révéler l’arme qu’il porte sur lui. Le voilà alors contraint d’utiliser le corps d’un agresseur comme d’un silencieux, plongeant le pistolet à l’intérieur de sa tête en passant par la gorge !

 

 

Certaines idées fonctionnent toutefois un peu moins que d’autres, comme cette scène d’ouverture où l’on retrouve Morgan en Moine Shaolin et qui éclate ses agresseurs à l’aide d’un simple bâton de marche. Outre le fait que le personnage évoque subitement Michonne avec ce côté “maîtrise d’art martiaux” (un clin d’œil sur leur relation dans le comic-book ?), voilà qui annihile immédiatement la menace de Wolves. Ceux-ci apparaissent comme de vulgaire brigands pas très finaud qui se font rapidement mettre hors d’état de nuire, comme de simples laquais dans une série pour enfant. Reste à espérer qu’ils soient un peu plus nombreux la saison prochaine pour crédibiliser le danger qu’ils représentent.
Et c’est dommage car la série introduisait un concept très intéressant avec leur manière d’utiliser les morts-vivants à leur avantage. Comme Aaron le précise, leur leader est intelligent et il a effectivement trouvé un moyen de dresser les Walkers avec de la musique, pouvant les envoyer quelque part et les ramener dans leur enclos sans crainte. Un petit côté Bub du Jour des Morts-Vivants, référence sûrement volontaire une fois encore.

 

 

En conclusion, voilà une saison qui revient de loin. En fait je ne sais même pas si ces derniers épisodes rachète vraiment les longs moments d’ennuis, les séquences stupides et le symbolisme ridicule dans lequel s’est embourbée la série. The Walking Dead fut, pour moi, une véritable épreuve d’endurance avec tout juste quelques scènes gores ici et là pour faire avaler la pilule. Le bilan n’est donc pas mitigé, il est extrêmement mauvais et je ne parviens pas du tout à comprendre comment on peut aimer ce show en toute légitimité.
C’est lent, bavard, il n’y a ni logique ni consistance, et les épisodes ne se suivent pas nécessairement, comme si le showrunner laissait ses scénaristes improviser et trouver des pistes à explorer sans se soucier de la cohérence générale. Seuls quelques acteurs tirent leur épingle du jeu, et pour moi l’idée de lancer un spin-off est une aberration totale. Cependant, par miracle, ou peut-être parce que quelqu’un, quelque part, à décidé de restructurer un peu l’équipe en charge de la série, les choses se sont améliorées. Cette saison plante les graines d’un univers plus agréable à suivre, plus intéressant, moins prévisible. Et finalement plus proche que jamais de sa version BD.

 

 

Contrairement où chaque saison précédente je n’étais ni impatient, ni même curieux, concernant la suite des évènements, voilà que je ne serais pas contre avoir quelques épisodes de plus cette année. Preuve en est que le show a évoluée de manière incroyable, quand bien même il faut se rendre compte que jamais The Walking Dead ne sera une grande série… Et qu’en aucun cas il ne s’agit d’une référence en matière de morts-vivants, vu les emprunts incroyables qui sont fait chaque semaine ! Il ne me reste juste qu’à souhaiter à la saison 6 de continuer dans cette direction et de me surprendre pour me faire changer d’avis, c’est tout le mal que je lui souhaite. Quant à Fear the Walking Dead, je lui donnerai certainement sa chance mais je doute grandement que cette déclinaison ne partage pas les mêmes défauts que sa grande sœur…

 

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