The Terror of Hallow’s Eve (2017)

ROAD TO HALLOWEEN VII

 

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The Terror of Hallow’s Eve

(2017)

 

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Todd Tucker, c’est une carrière discrète mais très complète dans les effets de maquillage, ayant débuté sur la vieille série The Flash avant d’exploser à Hollywood pour se retrouver sur à peu près toutes les grosses productions auxquelles vous pouvez penser: Apocalypto, Hannibal, Pirates des Caraïbes, Watchmen, Hannah Montana… Seulement voilà, le bonhomme a aussi fait ses premières armes du côté de Charles Band avec The Pit and the Pendulum et Subspecies, alors quand il décide de passer à la réalisation pour s’amuser un peu, cela donne des trucs farfelus comme Monster Mutt et ce The Terror of Hallow’s Eve, tous blindés de grosses créatures poilues et / ou baveuses rappelant le bon vieux temps de la Full Moon et de son label Moonbeam. Ici par exemple l’inspiration vient clairement de films comme Brainscan et The Gate, qu’il fusionne avec un peu de jus de citrouille pour rajouter un doux parfum d’Halloween à l’ensemble. Alors certes ça ne réinvente pas la poudre mais les intentions sont louables et le résultat fonctionne parfois assez bien.

 

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S’il écrit son intrigue avec l’aide de Ronald Halvas, compagnon de galère sur The Boy et Ouija: Origin of Evil, il laisse au rouquin Zack Ward le soin de rédiger le scénario final. Oui, ce Zack Ward là, acteur de série B vu dans milles et un titres dont notamment Freddy vs. Jason et que l’on retrouvait déjà au générique de Monster Mutt. Ensemble la petite équipe va livrer une histoire qui évoque un peu celle du métalleux Trick or Treat, remplaçant Sammi Curr par un étrange elfe de Noël aux yeux globuleux dont le design est non seulement hors sujet, mais carrément pompé sur l’abominable Dobby d’Harry Potter. Une faute de goût quand même pardonnable puisque la bestiole apparait assez peu et qu’elle est incarnée par Doug Jones, qui lui confère une gestuelle délicate et travaillée. Difficile malgré tout de la concilier avec le ton plutôt sérieux de l’intrigue qui s’intéresse à Timothy, jeune ado de 14 ans complètement isolé depuis que son père, un drogué, a quitté le nid familial, sa mère se noyant dans le travail depuis lors.

 

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Tim tient surtout grâce à sa passion: l’horreur. Comme Tommy Jarvis dans le quatrième Vendredi 13, il est un gros fan de monstres, un talentueux dessinateur et il fabrique ses propres masques et figurines. Malheureusement nous sommes en 1981 et personne ne comprend ni ne tolère ses goûts. Le père de sa voisine menace de porter plainte après une mauvaise farce faites à sa fille, un trio de brutes tentent de l’étaler après qu’il ait accidentellement rayé la peinture de leur voiture et la jolie April pour qui il craque est déjà la petite ami de l’un d’eux. Alors un soir d’Halloween, après une humiliation de trop, il laisse éclater sa colère et souhaite pouvoir faire mourir de peur tous ses ennemis. Un vœu qui va se réaliser grâce à un vieux grimoire trouvé dans son grenier et à une citrouille surnaturelle: débarque Trickster, un boogeyman miniature fringué comme un bouffon médiéval, va lui offrir le pouvoir de rendre ses dessins réels. Mais si le garçon cible le trio l’ayant tabassé, il va malgré lui mettre cette pauvre April en danger également…

 

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La bonne nouvelle c’est que le concept est intéressant et promet la présence d’une grande variété de monstres: épouvantails, succubes, démon-citrouilles… Un vrai défilé. Un gros lard mange une tarte appétissante qui se transforme en bouillie d’asticots, un enfant à tête de porc erre dans les bois sombre et il y a même une adorable araignée géante en plastique. Un pauvre type se fait éventrer par un monstre armé d’un couteau de service de table tandis qu’un stoner pique le joint d’un Jack-in-the-box géant qui va évidemment s’énerver. La qualité de ces séquences est plutôt en dents de scie, avec certaines plutôt bien mises en scène (le théâtre de marionnettes où les pantins coupent leurs propres fils pour s’attaquer au spectateur) et d’autre beaucoup moins (la femme fatale séduisant un beau gosse pour l’égorger de la façon la plus simple et ennuyeuse possible). Même chose concernant les effets spéciaux eux-mêmes, mélangeant de très bons effets mécaniques à des CGI mal foutus.

 

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Il y a à boire et à manger, comme on dit, et c’est peut-être l’un des problèmes du film qui du coup est incapable de se trouver sa propre identité. On y trouve un peu de The Gate (le jeune héros se retrouvant seul face au démon géant dans sa maison), un peu de 976-EVIL et de Trick or Treat (la vengeance surnaturelle du jeune opprimé) et même un peu d’Alien avec la transformation finale de Trickster qui devient un pseudo Xénomorphe comme on en trouvait à la pelle dans les Creature, Dead Space et Forbidden World d’autrefois. Quant à la bande originale, elle utilise carrément quelques musiques de John Carpenter pour faire effet (Vortex et Real Xeno des albums Lost Themes). Le réalisateur n’est pas non plus au-dessus de quelques clins d’œil faciles (l’épilogue se déroule dans un hôpital psychiatrique à Haddonfield) ni d’apparitions surprises de vieilles gloires comme Juliet Landau (Drusilla dans Buffy Contre les Vampires), Peter Jason (collaborateur fidèle de Carpenter vu dans Invasion Los Angeles, Prince des Ténèbres et Ghosts of Mars) et surtout Eric Roberts que l’on ne présente plus.

 

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En fait peut-être manque t-il juste un petit quelque chose à ce Terror of Hallow’s Eve pour vraiment convaincre. En l’état le film est très court avec seulement 70 minutes au compteur, l’intrigue s’achevant pour ainsi dire au bout d’une heure. Les dix minutes restantes servent de conclusion avec une dernière scène se déroulant à notre époque et qui semble avoir été rajouté au dernier moment tant le résultat est inutile mais aussi très cheap par rapport au reste de la production. Il aurait fallu montrer Tim s’attaquer à quelqu’un d’autre, comme son horrible voisin, ou développer un peu plus ses pouvoirs d’artiste maudit. Ou peut-être aurait-il fallu en rajouter dans l’atmosphère lors des vignettes horrifiques plutôt que de précipiter le sort des personnages et les faire disparaitre en quatrième vitesse. Un choix frustrant qui donne l’impression que l’auteur bâcle parfois la partie “fantastique” du récit au profit du twist final réaliste, certes cruel mais déjà vu maintes fois auparavant. Au final tout ceci ne sera guère mémorable.

 

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Décevant, d’autant plus que l’imagerie d’Halloween y est très forte avec des tas de citrouilles et de décorations, et que Timothy était un sympathique personnage à la Joe Dante avec sa chambre pleine de posters de série B (des fausses, tel ce Tentacle Horrorfrom the Creator of the Blue Lagoon“) et ses méfaits du genre se déguiser en cadavre ensanglanté pour terroriser et asperger de sang sa voisine. Les acteurs font tous du superbe boulot, notamment le jeune Caleb Thomas (Tim, vu dans Zoombies 2) et Sarah Lancaster (sa mère, hélas cantonné aux série télé alors qu’elle vaut bien mieux).  Même la représentation des années 80 est intéressante puisque sobre et réaliste, loin de la glorification à outrance comme c’est désormais la mode. De quoi rappeler que cette décade était loin d’être aussi fun et innocente qu’on le revendique. Mais tout cela ne suffit pas et la déception prend inévitablement le pas sur l’ensemble. Le bilan pourrait être bien pire et The Terror of Hallow’s Eve demeure tout à fait acceptable grâce à ses nombreux bons points, mais il y a peu de raison de le recommander devant l’immensité incommensurable de la concurrence…

 

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GALERIE

 

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