Carrie Fisher (1956-2016)

 

La plus belle des princesses vient de nous quitter.

L’annonce, il y a quelque jour, de son arrêt cardiaque, avait un peu affolée toute une population. Celle qui vit avec la tête dans les étoiles. Sans revenir sur sa carrière – je ne me sens pas d’écrire sur le sujet, il est indéniable que son rôle de Leia Organa a éclipsé la totalité de sa filmographie. Une malédiction peut-être, pour un acteur, mais est-ce vraiment grave si ce personnage a pu entrer dans la légende, devenant à la fois intouchable, intemporel et inoubliable ?

Nous sommes très nombreux a avoir espéré qu’elle se remette de cette attaque, et les nouvelles qui ont suivies quelques heures plus tard, décrivant son état comme stable, nous avaient presque convaincues. 2016 aura eu la peau de nombreux artistes (George Michael, pratiquement au même moment), mais nous pensions qu’elle l’aurait échappé belle. Avec son âge et ses antécédents, peut-être aurait-elle été condamnée à un restant de vie un peu triste, à devoir se gaver de médicament – un comble pour elle, mais au moins elle s’en serait sortie.

Mais non. 2016 est une salope qui, sentant sa fin venir, tente d’emporter tout ceux qu’elle peut avec elle. Le décès de celle qui était une véritable icône m’aura surpris avec ce léger refus d’y croire sur le moment. Très récemment je suis allé voir Rogue One. C’était il y a tout juste quelques jours, et ce sont les images les plus fraiches que j’ai en tête de la saga Star Wars. Le film se conclu sur une toute dernière scène montrant la Princesse Leia ôter le voile qui lui couvre le visage, pour regarder un objet symbolisant l’espoir de la Rébellion.

Cette Princesse Leia n’est pas la vraie. C’est une imposture composite, en partie générée par ordinateur et je ne sais quels autres effets. Si l’ignoble “filtre” 3D (ce voile obscur qui ternit l’image à cause des lunettes fumées) a sauvé les meubles, laissant presque l’impression de voir, pour de vrai, une Carrie Fisher rajeunie dans une séquence toute nouvelle, la vérité est que ma dernière rencontre avec la Princesse n’est pas celle que j’aurai voulu avoir. C’est une réplique, lisse et imparfaite, victime de l’effet Uncanny Valley. Un replicant qui, je me disais, risquerai bien de prendre la place de l’original sur le long terme. Certes les épisodes 8 et 9, se déroulant “dans le présent”, assureraient la présence de l’actrice, mais tout de même.

Carrie Fisher ne sera pas dans ces nouveaux films, à moins peut-être qu’elle n’ait déjà tournée quelques séquences. Ce double digital prendra bel et bien le relais, et nous, nous avons perdu une grande dame.

Si j’étais croyant, je me dirai qu’elle retourne dans une galaxie lointaine, très lointaine, retrouvant jeunesse et énergie perdue, et allant s’éclater sur le dancefloor dans ce Gold Metal Bikini qui est pour moi un fétiche absolu.. Elle s’y serait rendue accompagnée de l’hilarante Claude Gensac, alias “Ma biche”, alias Mme Cruchot, qui vient également de rendre l’âme, dans des conditions similaires.

Je la vois retrouver Jake Blues, qui cette fois ne la laisserai pas choir dans la boue…

Ouais, je dois vraiment avoir la tête dans les étoiles.

 

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