House II: The Second Story (1987)

 

House II: The Second Story

(1987)

 

 

Connu pour avoir lancé la série des Vendredi 13, Sean S. Cunningham, au vu du succès du premier House, compte bien créer une nouvelle fructueuse franchise. C’est ainsi qu’il lança House II un an plus tard, toujours écrit par Ethan Wiley qui cette fois passe aussi derrière la caméra.

 

 

Au niveau du générique on retrouve aussi Harry Manfredini, dont la composition, si elle possède quelques relents du premier House et des accords stridents typique de Vendredi 13, se retrouve avec quelques accents western (logique vu le scénario qui fait revenir un ancien cowboy) et possède même une ou deux envolées évoquant le film d’aventure. On note aussi la présence du cascadeur Kane Hodder, interprète de Jason sur quelques Vendredi 13, qui apparaît même dans un rôle mineur, coincé dans un costume de gorille le temps de se faire éjecter d’un balcon.

 

 

Les effets spéciaux sont attribués à Chris Walas (entre autres La Mouche) et Phil Tippett, mais il faut savoir que ce sont surtout leurs assistants qui ont réalisés le travail, Tippett n’étant même pas venu sur le tournage puisque occupé sur le RoboCop de Paul Verhoeven à l’époque. Également présent sur cet opus au poste des effets visuels, un certain James Isaac, futur réalisateur du Horror Show qui deviendra par la suite House III, et de Jason X.

 

 

Pouvant difficilement poursuivre le premier épisode, Wiley livre une autre histoire sans la participation de Fred Dekker, présentant de nouveaux personnages et une nouvelle maison. Après un prologue montrant un couple confier leur bébé à des amis avant de se faire assassiner par ce qui semblerait être un cowboy, nous voyons l’enfant revenir vingt-cinq ans plus tard dans la maison où a eu lieu le drame. Là, il découvre que son arrière-arrière-grand père possédait un objet ressemblant à un crâne en cristal, qui aurait le pouvoir de donner l’immortalité. Allant le récupérer avec un ami, il réveille se faisant son ancêtre qui lui explique que les Forces du Mal souhaitent également récupérer ce crâne…

 

 

Comme on peut le voir, House II n’a plus rien à voir avec l’aspect “horrifique-fantastique” du premier film et ressemble plus à un film d’aventure. D’ailleurs ce nouvel opus s’adresse clairement à un plus large public que le et peut même être vu par les enfants ! C’est ce changement de direction qui a donné à House II sa réputation de mauvais film. Pourtant il faut reconnaître que malgré ses défauts, ce second opus s’en tire plutôt pas mal.

 

 

Usant encore plus de la comédie que lors du premier volet, House II sait encore rester raisonnable pour ne pas être indigeste et offre justement un ton très léger au film qui devient alors nettement plus sympathique, surtout vis-à-vis de l’histoire complètement abracadabrantesque qu’il se traine. On y voit le grand-père zombie dire à un ami totalement ivre que c’est lui ferait mieux de conduire, le héros désigne un bébé ptérodactyle planqué dans un placard de la cuisine pour prouver à sa petite amie qu’il ne la trompe pas avec une autre, et l’ami de ce dernier lui confit un pistolet miniature pour le rassurer, qui s’avère être en fait un simple briquet comme il le supposait lui-même peu avant.

 

 

 

L’atmosphère du film est à la déconne, encore plus que celle du premier opus, et les situations fantastiques restent dans le même esprit. Les protagonistes découvrent une jungle préhistorique dans leur propre salon et doivent y affronter un colosse tout droit tiré d’un péplum (lequel sort une grosse machette face à un petit cran d’arrêt), trouvent à travers un mur un passage vers l’intérieur d’un temple Aztèque, où il délivrent une jeune fille sur le point d’être sacrifiée dans la plus pure tradition du film d’aventure, doivent courir après un bébé ptérodactyle leur ayant fauché le crâne et vont même adopter une étrange créature, sorte de chiot-chenille. Du grand n’importe quoi que le script tente, assez maladroitement il faut le dire, de regrouper au sein d’une banale lutte des forces du Bien contre celles du Mal. Pourtant si dans le premier House il y avait une logique dans les évènements qui se déroulaient (vengeance d’outre-tombe), ici tout semble un peu confus et au final des incohérences subsistent.

 

 

Ainsi l’histoire devait à la base relater la découverte d’un crâne qui donne l’immortalité, sous forme de zombie momifié, à un criminel de l’Ouest sauvage, lequel va devoir lutter contre un ancien compagnon lui aussi revenu d’entre les morts et souhaitant récupérer l’artefact pour lui. Problème: s’il le crâne est nécessaire pour faire revivre le défunt, comment cet ennemi a t-il pu revenir de l’au-delà sans même le posséder ? Ensuite, s’il s’agit d’une simple lutte entre ces deux cowboys zombies, pourquoi laisse t-on à chaque fois le crâne bien en évidence dans la maison où rôde justement l’adversaire, qui du coup se fait toujours enlever par les diverses créatures matérialisées par les “Forces du Mal” (lesquelles n’ont à la base aucun rapport avec cette l’histoire) ?

 

 

 

Voilà ce qui fait surtout office de défaut ici. Un scénario maladroit qui ne raccorde pas vraiment ses idées, se contentant de les enchaîner. De plus il y a aussi la présence de quelques personnages finalement inutiles à l’histoire et qui disparaissent à la fin de la première partie (les deux petites amies des personnages principaux et un manager de disque). Tout bonnement infectes et hystériques, ces protagonistes ralentissent l’action et rendent ce premier acte relativement faible et peu palpitant.

 

 

Heureusement House II se rattrape ensuite, offrant son lot de séquences réjouissantes comme l’apparition de cet électricien qui se trouve être un habitué des maisons étranges, et qui est en fait un aventurier cachant un sabre dans sa boite à outils. On pourrait supposer que, avec l’idée de franchise que comptait faire Cunningham, ce mystérieux et pourtant intéressant personnage aurait permis de faire le lien entre les divers films à venir de la saga. Mais la série des House ne se développa pas ainsi, et du coup la rapide apparition de ce protagoniste n’est qu’un événement comme un autre dans cet enchaînement sans réelle logique des péripéties.

 

 

 

Le final met en scène un duel entre le mauvais cowboy et le héros de l’histoire, qui n’est certes pas sans rappeler l’affrontement final entre Cobb et son fantôme du Vietnam dans le premier House, mais qui ne s’achève pas de façon classique ici et donne au contraire lieu à un dernier rebondissement assez inattendu. De quoi terminer sur une bonne note tant Wiley a bien su développer son idée des passages dimensionnels / temporels éparpillés dans la maison. On retrouvait déjà cela dans le premier film, mais le concept est ici bien plus développé (sans être expliquée d’une quelconque manière pour autant).

 

 

Film fantastique grand public mélangeant western et film d’aventure, House II mérite absolument que l’on s’y attarde, malgré ses problèmes de narration et sa mauvaise réputation.

 

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