From Dusk Till Dawn: The Series (1.08)

From Dusk Till Dawn
Ep.1.08

La Conquista

 

 

Nouvel épisode de From Dusk Till Dawn, nouvelle déception. Encore une fois il est sidérant de voir à quel point le résultat est médiocre malgré le potentiel, et s’il fallait une dernière confirmation pour dire que jamais le reste de la saison ne relèvera le niveau, la voici. Avec seulement trois épisodes restant au compteur, on été en droit d’attendre beaucoup de La Conquista, d’autant qu’enfin celui-ci réalise l’idée que j’avais en tête depuis l’annonce de la série: l’exploration du temple aztèque sur lequel est construit le Titty Twister !
Une trouvaille ingénieuse qui, en toute logique, devait nous permettre d’en apprendre beaucoup plus sur les vampires et leur mythologie, et qui pouvait permettre aux scénaristes de s’affranchir une bonne fois pour toute de son modèle cinéma pour avoir une plus grande liberté créative. Las, non seulement les déambulations de nos héros n’amènent rien de nouveau, au contraire, mais en plus elles semblent volontairement ralentir la narration générale en offrant une sorte de parenthèse via leur rencontre avec un nouveau protagoniste. Un personnage que l’on attendait depuis l’arrivée au bar mais qui est tellement inutile qu’on aurait pu tout aussi bien le couper au montage. Je veux bien entendu parler de Frost, ancien soldat qui était campé par le génial Fred Williamson dans Une Nuit en Enfer.
Enfin il faut également signaler le “buzz” autour de cet épisode puisqu’il a été réalisé par Fede Alvarez, auteur du navrant remake d’Evil Dead. Il semble que beaucoup avait placé leurs espoirs en lui, souhaitant probablement qu’il fasse monter le taux d’hémoglobine et qu’il réitère les scènes “chocs” de sa version du classique de Sam Raimi. Des attentes sûrement justifiée vu la popularité de son film, que beaucoup estime, mais au final c’est un véritable flop. Comme son Evil Dead.

 

 

Alvarez se contente d’une réalisation télévisuelle très plate, ennuyeuse et même sacrément paresseuse lorsqu’interviennent les rares scènes d’action. On peut se moquer de Robert Rodriguez mais au moins celui-ci tente de placer quelques idées visuelles de temps en temps, et de jouer de sa caméra. Ici le résultat est tout simplement inexistant et si banal que ça en devient infligeant.
Lorsque nos héros sont poursuivis par une horde de monstres dans les couloirs du temple, tout sentiment d’urgence et de tension disparaît en raison d’une mise en scène molle à base de travellings à la traîne sur les acteurs. Une lutte contre un groupe de Culebras dans les sous-sols obscures renvoie aux premières heures de Buffy Contre les Vampires via une chorégraphie approximative, des idées tuées dans l’œuf (le fusil-harpon à pieux de Seth, immédiatement neutralisé par les vampires) et d’une gestion de la lumière très maladroite à base de lampes torches.
Reste le duel entre Carlos et El Rinche, épée contre hache, avec quelques sauts câblés et passages amusants, mais c’est bien peu pour donner une bonne note à l’ensemble. Au final la participation d’Alvarez sonne, au mieux, comme un petit coup de main d’un réalisateur hispanique à un autre, au pire comme un fumeux coup médiatique.

 

 

A sa décharge, le script de La Conquista s’avère bien peu engageant de toute manière. Passé un prologue prometteur qui nous montre les origines de Carlos (un Conquistadore venu piller l’or des Aztèques avant de tomber amoureux de Santanico, retenue prisonnière d’un temple par le culte des serpents, et de se damner pour elle), l’épisode joue sur les attentes et n’en fini plus de séparer les personnages en promettant de l’action ou des révélations sans pour autant en offrir.
D’un côté Santanico Pandemonium explique les raisons de sa vampirisation et de son envie de rébellion à un Richard Gecko méfiant, de l’autre Carlos tâche de se débarrasser d’El Rinche car celui-ci représente une menace importante: il semblerait en effet que celui-ci descende d’une longue lignée de tueurs de vampires, ce qui explique pourquoi il a survécu a sa confrontation avec Santanico et pourquoi il ne se transforme pas en Nosferatu. Un rajout malvenu qui fait redite avec l’épisode précédent (Jake Busey expliquait que les frères Gecko lui évoquait la légende de frères jumeaux se rendant dans le monde des Ténèbres pour détruire les Forces du Mal) et qui débarque un peu tardivement. Honnêtement on aurait pu s’en passer et on a surtout l’impression que les scénaristes se laissent des portes ouvertes pour la prochaine saison.
Et puis il y a nos héros, lesquelles descendent dans les profondeurs du temple en espérant trouver une sortie et qui finissent par tomber nez-à-nez avec Frost, qui s’était retranché dans une des nombreuses pièces inoccupées (?) du repaire. Contrairement au film original où il était lui aussi un survivant de l’attaque surprise des vampires, le soldat a ici trouvé refuge après un massacre antérieur de plusieurs semaines. Plusieurs mois peut-être même, l’idée étant que l’édifice joue avec l’esprit des humains.

 

 

Dans l’absolu pourquoi pas puisque le concept (totalement reprit du Predators produit par Rodriguez !) s’applique parfaitement au personnage de vétéran de guerre traumatisé. Tout comme dans sa version cinéma, Frost est encore mentalement prisonnier de ses douloureux souvenirs et le scénario laisse sous-entendre qu’il doit les affronter chaque fois qu’il erre dans les couloirs du temple.
Mais cela aurait nécessité un bon travail d’écriture. Vous pensez qu’une série qui s’appliquait jusqu’ici a montrer le moindre détail d’Une Nuit en Enfer à travers de longues scènes pourrait nous gratifier d’un ou deux flashbacks ? Perdu ! Non seulement Frost est totalement mis de côté par le scénario, mais en plus son unique utilité est d’offrir une variation de la scène où les héros découvre les stocks volés par les vampires.
De la manière la plus cliché possible, Frost exprime son souhait de ne pas se joindre au groupe, arguant qu’il a déjà été témoin de tentatives d’évasion de ce genre, avant de revenir au dernier moment pour sauver tout le monde en se sacrifiant. Le tout avec l’inévitable moment où un personnage moralisateur (ici Kate) réveille son humanité. L’espace d’un instant, on se croirait dans The Walking Dead devant tant de facilités…

 

 

Il y avait pourtant moyen d’utiliser Frost mieux que cela, même le temps d’un seul épisode, surtout à travers le principe des hallucinations qui assaillent ceux qui explorent le repaire des vampires. Cet élément est finalement illustré de la façon la plus pauvre possible: Kate croit apercevoir sa mère dans une des chambres, tente de communiquer, et se fait immédiatement capturée ! Tout ceci alors que Frost l’avait mise en garde la scène précédente !
Rassurons-nous, elle est bien vite retrouvée, indemne, par ses amis, et ça malgré que les lieux soient supposés être labyrinthiques. Heureusement aussi que les Culebras aient voulu la sacrifier plutôt que de la mordre. Oui c’est con comme ça, From Dusk Till Dawn. Et encore je ne vous parle pas de l’origine du nom de Sex Machine (une blague pas drôle s’inspirant de l’expression Deus Ex Machina), de la référence un peu forcée aux Indiana Jones et du fait que Richie est officiellement lavé de tout péché puisqu’il n’a finalement jamais tué personne hormis l’otage du motel, et ceci sous l’influence de Santanico. Entre ça, le manque de gore et l’absence de nudité, ça donne salement l’impression de voir une version PG-13 d’Une Nuit en Enfer, et là je vous le demande, quel est l’intérêt ?!

 

 

Reste une réplique amusante de Carlos (épinglé sur un fauteuil par son adversaire, il grogne de douleur avant d’en rire en lançant un “No seriously, it doesn’t hurt that much”) et Eiza González est toujours aussi séduisante dans son bikini. C’est tout et ça suffit à dresser le constat concernant la série. Il n’y a officiellement plus rien a attendre de ces derniers épisodes, on sait déjà quels vont être les péripéties à venir (le groupe va être victime de souvenirs difficiles qu’il faut surmonter pour s’échapper, une manière bien artificielle de développer les personnages) et ce n’est pas la dernière sous-intrigue qu’on nous balance en fin d’épisode qui va changer la donne.
Ainsi découvre t-on que Santanico souhaite remplacer Carlos par Richie, car elle considère son ancien servant comme vénal, et celui-ci apprend la trahison de sa bien-aimée grâce à un espion inattendu. Il reçoit enfin le baiser des Ténèbres et on imagine déjà les conflits que cela va engendrer par la suite.
Par ailleurs, il apparaît clair que tout ceci ne sera pas résolu à la fin de cette saison et qu’une nouvelle série d’épisodes va poursuivre la situation actuelle. Moi qui était curieux jusqu’ici, pensant que c’était un moyen de nous offrir une nouvelle histoire avec un contexte totalement différent, me voilà bien déçu. Vivement l’alliance entre Seth et son frère vampire pour renverser les Neufs Lords. Ou pas.

 

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