From Dusk Till Dawn: The Series (1.10)

From Dusk Till Dawn
Ep.1.10

The Take

 

 

Bien. On ne pourra pas dire que ce season finale fut une déception vu le peu d’attente que suscitait la série à ce point. En fait il s’inscrit parfaitement dans la continuité du chaos scénaristique qui nous a été donné depuis l’arrivée au Titty Twister: un gros bordel aux enjeux mal définis. Et oui j’insiste: les enjeux de la totalité de la série ne sont toujours pas clairs même dans ce dernier épisode. Jusqu’à la fin on rame pour comprendre le fin mot de toutes cette histoire, savoir pourquoi l’argent du braquage est si important pour les vampires, pourquoi Santanico avait a ce point besoin de quelqu’un pour lui rendre sa liberté et surtout pourquoi les derniers épisodes faisaient tout un flanc autour de Kate Fuller alors qu’elle n’a finalement aucun rôle dans toute cette affaire !

 

 

Il est difficile de savoir si le résultat est dû a une très mauvaise concertation des scénaristes, à des réécritures ou des coupes sombres survenues tardivement dans la production. Toujours est-il que beaucoup d’éléments sont abandonnés en cours de route, comme si les créateurs avaient décidés de jeter l’éponge sur telle ou telle piste.
Le “mystérieux” Sex Machine, joué par Jake Busey, en est l’exemple parfait puisqu’il se fait refroidir d’entrée de jeu. Pourtant un flash-back laissait sous-entendre que ses actions lui avait été dictée par Carlos, dans un but particulier mais non dévoilé. Devait-il sacrifier Kate afin d’empêcher celle-ci de s’échapper du temple ou du labyrinthe des esprits ? Ou est-ce que le sacrifice lui-même devait activer une quelconque prophétie ? Au final cela importe peu puisque cette idée n’est pas du tout évoquée par la suite, comme si elle n’avait jamais existé.
Kate Fuller est clairement placée en retrait, l’épisode resserrant avant tout son intrigue sur les frères Gecko. Alors qu’elle semblait promise à un important destin (entre le mal que Carlos s’était donné pour l’empêcher de fuir avant même que sa famille ne soit prise en otage, les répliques qui fusent sur sa bonté d’âme et le sacrifice planifié par Sex Machine), rien de cela ne transparaît et la jeune femme est mise de côté une bonne partie de l’épisode. Sa seule contribution semble être de convaincre El Rinche de renoncer à sa vengeance et de rejoindre sa famille plutôt que de sombrer dans une lutte éternelle.
Et encore puisque le Ranger obtient en fait cette révélation à travers les illusions du labyrinthe.

 

 

Quant au reste de la famille Fuller, le show règle leurs comptes de manière tellement anecdotique que ça en serait presque embarrassant… si les personnages n’avaient pas été aussi antipathique (Scott) ou inexistant (Jacob) jusque là. Une idée intéressante pourtant demeure: Scott, vampirisé, pensant encore pouvoir réunir sa famille en les transformant. Et Jacob, un homme brisé et ayant perdu la Foi, qui voit le Mal en lui mais qui se refuse pourtant à l’exterminer, par amour. Il y avait de quoi offrir une fin véritablement tragique aux Fuller, peut-être plus que dans le film original, et ce malgré la façon peu flatteuse dont ils étaient dépeint jusqu’ici dans la série.
Las, voilà encore des segments qui vont être écartés de l’intrigue de manière un peu grossière. Voyant que son père refuse de le suivre dans la voie des Culebras, Scott boude comme un ado en pleine crise et repart… Il ne s’enfuit pas, il ne se réfugie pas dans les Ténèbres, il se contente de sortir de la pièce comme s’il allait s’enfermer dans sa chambre ! Quant à Jacob, mordu, il fini par avoir un malaise et supplie sa fille de le tuer car il ne veut pas devenir un monstre et le suicide est un pêché… Ce qui est plutôt hypocrite puisque le meurtre en est également un et qu’il vient probablement de damner sa fille dans cette logique.
Le pire étant que tout ceci est traité en plein milieu de l’épisode, donnant la sale impression d’assister à du remplissage en attendant d’en revenir aux Gecko et à la “véritable” trame de la série. On a donc l’impression que personne ne savaient vraiment quoi faire de ces personnages et qu’on a décidé de leur sort a la dernière minute…

 

 

Et ça continu de plus belle avec cette “conclusion” montrant Kate et le Ranger parvenir a fuir le Titty Twister, bien plus tôt qu’on ne l’aurait prévu. Là encore tout arrive en plein cours des évènements, sans donner l’impression que les protagonistes aient vraiment rencontré la moindre difficulté. El Rinche abdique sa revanche et repart chez lui à moto (ce qui aurait peut-être été une surprise si ces gros nigauds de monteurs n’avaient pas inclus ce passage dans le nouveau générique depuis l’épisode 7) tandis que Kate va et vient entre son camping-car et le parking sans trop savoir ce qu’elle doit faire.
Tout ceci fini par donner à The Take une étrange structure des plus casse-gueule. Au lieu d’un grand final où tout les points convergent vers une même conclusion, on assiste a différentes vignettes vaguement connectées entre elles par un fil rouge forcé. Des personnages quittent l’histoire en cours de route et le récit rebondis sur de nouveaux évènements qui, certes, ont le mérite d’être imprévisibles, mais surtout n’en finissent jamais.
S’ensuivent alors une prise d’otage vaguement convaincante où Richie est capturé, forçant Seth et Santanico à s’allier pour le récupérer, un rituel mal foutu où la vampire retrouve sa liberté et sacrifie ses suivantes (?) tandis que Carlos fuit avec Narciso pour mieux se faire enfermer dans un autre labyrinthe illusoire en guise de punition. Quant aux Gecko ils se séparent comme prévu, Seth partant dans une direction inconnu avec Kate (sans raison aucune, vous l’aurez compris, mais il fallait bien une astuce pour garder les deux personnages sous le coude pour la saison suivante) et Richie fuyant avec sa belle vers les États-Unis.

 

 

Bref c’est un peu n’importe quoi et ça montre que les responsables de la série ne savaient pas du tout quoi faire de leur projet. Hormis le story-arc des Gecko il n’y a aucune finalité d’aucune sorte, les personnages vont et viennent sans avoir de rôles définis et les quelques idées intéressantes qui sont abordées disparaissent bien vite.
La révélation faite par Ray Gecko a son fils n’apporte rien de neuf (Seth ne reconnait plus son frère, ce qui semblait déjà évident après sa vampirisation), la quête du labyrinthe est résolue en deux coups de cuillère à pot, l’association entre Carlos et Narciso n’est pas vraiment crédible et, s’il pouvait être intéressant de montrer Santanico faire la démonstration de tous ses pouvoirs, il aurait été judicieux de ne pas la neutraliser la seconde d’après !
La succube rugit, se fait pousser une impressionnante paire d’ailes de chauves-souris et fonce sur ses proies… pour mieux rebondir contre un champ de force et arrêter les frais immédiatement. Un teasing frustrant qui m’évoque les plaintes récentes à l’encontre du Godzilla actuellement dans les salles.
Oh, et naturellement William Sadler se fait dézinguer dès le début, ce qui ne plaide pas vraiment en faveur de cet épisode non plus.

 

 

Au final il serait facile de dire que ce The Take, réalisé par Dwight H. Little au passage, est un cafouillage complet. Et en l’état c’est totalement le cas. Mais l’ensemble de ces défauts prennent racine au cœur de la série en général et du coup l’épisode paye un peu pour les autres. C’est dommage car il y avait quelques bonnes choses ici et là, témoignant d’un potentiel existant mais malheureusement jamais exploité.
Les querelles incessantes entre les frères Geckos sont plutôt marrantes, surtout avec les réactions incrédules des vampires qui les accompagnent, William Sadler s’éclate encore une fois avec des répliques très imagées et Richie se montre beaucoup plus humain maintenant qu’il est devenu un vampire. Quel dommage que tout ceci soit noyés dans un flot de concepts ridicules, comme lors de cette cérémonie finale où les vampires deviennent subitement vulnérable à la lumière du soleil. Peut-être que quelqu’un a rappelé aux scénaristes pourquoi leur série s’appelait From Dusk Till Dawn à l’origine…
Sans compter cette mauvaise idée de lancer le générique de fin sur l’excellente Dark Knight des Blasters (la musique qui ouvrait le film), ce qui nous rappel a quel point le show n’a eu strictement rien d’intéressant a proposer niveau bande-son…

Autant le dire, il va y avoir beaucoup à faire pour rendre la deuxième saison attrayante. Car maintenant que le facteur surprise a disparu, il reste très peu d’intérêt a regarder une série aussi mal foutue !

 

2 comments to From Dusk Till Dawn: The Series (1.10)

  • Corwin Ravencroft Corwin Ravencroft  says:

    Je ne sais même pas si je vais regarder la saison 2 tellement la 1 était mauvaise…

    • Adrien Vaillant Adrien Vaillant  says:

      Je confirme que la 2 est aussi mauvaise. Le tout début est un petit peu mieux, parce que ça se distance du film pour faire son propre truc, mais très vite ça redevient naze.

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