Return to Castle Freak

Cinestate, c’est une petite compagnie dont l’existence remonte à il y a quelques temps déjà mais à qui personne n’a jamais vraiment prêté attention. Cela va changer et particulièrement au sein de la communauté horrifique, puisqu’elle vient d’y faire son nid il y a peu en rachetant les droits du légendaire magazine Fangoria, qui était alors en hibernation depuis l’année 2017 suite à de gros problèmes de publication. Non content de relancer le magazine avec un certain dynamisme et sous le prisme de la nostalgie, le duo à la tête de l’entreprise – Dallas Sonnier et Amanda Presmyk – voient là une occasion en or pour capitaliser sur le genre horrifique.
En plus de récupérer Fangoria, sa réputation et ses fans, ils disposent également des revues sœurs que sont Starlog et Gorezone, fondent un label pour éditer de la littérature de genre, et bien entendu relance leur division cinéma qui s’est déjà particulièrement faite remarquer grâce à la production de séries B soignées, atmosphériques et très graphiques. Ce sont Bone Tomahawk, une reprise de La Colline à des Yeux dans un cadre western, et l’ultra-violent Brawl From Cellblock 99 où Vince Vaughn trouve sans doute l’un de ses meilleurs rôles. Et bien sûr il y a Puppet Master: The Littlest Reich, reboot de la célèbre franchise de Charles Band qui laisse espérer quelque chose d’incroyable.

Nous apprenons désormais que cette relecture d’un classique de la Full Moon ne sera pas un cas unique, et c’est le moins connu mais plutôt estimé Castle Freak que Cinestate s’apprête à refaire ! L’original, signé Stuart Gordon et mettant en scène Jeffrey Combs et Barbara Crampton, était un retour au film d’épouvante Gothique à l’ancienne, avec un vieux château médiéval aux couloirs sombres et aux cachots renfermant un être difforme, pour une intrigue tournant autour d’un mystère familial vieux de plusieurs siècles. Une révision modernisée par un réalisateur tapant sur les séquences chocs, y ajoutant un peu de sang et de sexualité déviante pour notre plus grand plaisir.
Sans être aussi réussie et célèbre que ses autres adaptations de H.P. Lovecraft, cette version (très) libre de la nouvelle Je Suis d’Ailleurs reste encore aujourd’hui très efficace, avec plusieurs scènes mémorables. Le film n’étant ni un classique ni aimé de tous, il est quelque part un candidat idéal pour un remake (contrairement à Suspiria, pour citer le dernier vilain canard en date) même si cela reste une drôle d’idée tant il n’y a à priori rien de spécial à revisiter ici.

 

 

C’est Barbara Crampton, ici productrice aux côtés de Sonnie, Presmyk et de Charles Band, qui laisse entendre un projet un peu plus complexe qu’il n’y parait au détour d’une déclaration sur les réseaux sociaux. En effet, celle-ci précise que ce nouveau Castle Freak contiendra de nouveaux personnages ainsi qu’un “univers étendu” basé sur Lovecraft. Difficile de dire si cela signifie que l’intrigue pillera différents thèmes et éléments de l’œuvre de l’écrivain au sein d’une même histoire, comme par exemple avec les comics Neonomicon et Providence d’Alan Moore, ou si ce film est le premier opus d’un projet à la Marvel, avec de futurs crossovers à venir entre différentes adaptations…
Le projet sera réalisé par le débutant Tate Steinsiek, qui n’a pas fait grand chose en tant que cinéaste si ce n’est quelques courts-métrages et un quelconque crime drama, toutefois celui-ci est un spécialiste des effets spéciaux à l’ancienne – un petit génie révélé dans l’émission Face Off, totalement à même de donner un nouveau visage à Gorgio D’Orsino, la créature de Castle Freak, et de bien le mettre en valeur. Il est d’ailleurs l’artisan en charge des poupées de Puppet Master: The Littlest Reich et son expérience l’a guidé aussi bien sur la petite scène (il a créé la bestiole de Piranhaconda et manipulé les rares éléments physiques du monstre) que sur la grande (il fut l’un des 30.000 techniciens d’Amazing Spider-Man).

 

 

En attendant d’en savoir plus sur ce projet, on pourra retrouver Giorgio dans la mini-série Dollman Kills the Full Moon Universe, un improbable comic-book en six numéros mettant en scène des confrontations entre le génial flic de l’espace miniature joué par Tim Thomerson et les monstres les plus marquants de la firme à Charlie. Son apparition se fera dans le #2, encore à paraitre, mais on peut déjà admirer sa représentation papier qui se montre aussi peu avenante que dans le film de 1995.

 

   

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