Preview: Silent Hills

 

Les faits sont les suivants: la série Silent Hill fut, pendant un temps, l’un des plus gros titres des jeux vidéos ET du genre horrifique. Le temps de la tétralogie originale en tout cas.

Silent Hill et sa suite directe, Silent Hill 3, étaient des hommages à Lovecraft, Stephen King et bon nombre de classiques de la littérature et du cinéma d’Horreur, le tout baignant dans univers cauchemardesque inspiré de L’Échelle de Jacob. Silent Hill 2 était indépendant et se révèle être encore maintenant l’une des intrigues les plus sombres et tragiques qui m’ait été donné de suivre, tous médias confondus. Nous y incarnions un veuf qui, guidé par une lettre peut-être imaginaire, se rendait dans la ville afin d’y retrouver sa femme supposée morte. Il faut y jouer pour comprendre l’importance de ce jeu (et s’il vous plaît, pas dans cette version HD horrible avec un nouveau doublage qui anéanti de grands moments d’émotions – dont la lecture de la lettre, à la fin, si puissante que même l’actrice pleurait durant l’enregistrement).
Silent Hill 4 fut une conclusion un peu bâtarde, recyclant un script qui n’avait rien à voir avec l’original et proposant un gameplay sensiblement différent par instant, mais tout en gardant son univers oppressant. Moins bon, moins traumatisant, mais tout de même intéressant.

Puis la série “mourut” car passant de ses concepteurs japonais aux américains. Et le problème est là: la notion de “l’Horreur” américaine est très différente de celle, plus subtile, des japonais. Il n’y a qu’à voir comment les jump-scares remplacent les scènes silencieuses et comment un jeu de Survival devient un jeu d’action, pour comprendre que les nouveaux venus n’ont pas la même approche.
J’imagine que, comme beaucoup, ils ne voyaient la série que comme une concurrente de Resident Evil, l’autre maître de l’épouvante jeu vidéoludique. Silent Hill Zero (ou Silent Hill Origins selon les versions) revient de loin mais garde quelques scènes sympathiques, et il y a des choses plaisantes à relever dans Silent Hill: Homecoming, Silent Hill: Shattered Memories et Silent Hill: Downpour. Malheureusement il ne s’agit que de vestiges de ce qui rendaient la série originale unique (la nature psychologique des monstres, les rapports humains difficiles, les passés tragiques) et ces nouveaux jeux ne tiennent pas du tout la comparaison avec leurs aînés. La preuve, certains ont même perdu Akira Yamaoka, le génial compositeur, en cours de chemin.

Par décence, je n’évoquerai pas les films et comics qui sont tout simplement lamentables et honteux. De vraies merdes qui n’ont, eux, rien compris, mais alors rien du tout, à leur sujet de base.

C’est dire à quel point le prochain Silent Hill est un mini-évènement en soit. La présence de Hideo Kojima semble confirmer le fait que les japonais ont reprit les rennes de la série, en tout cas sur certains points, et Guillermo Del Toro, mexicain, est beaucoup plus fins et amoureux du genre que biens des Yankees. Autant dire que l’association des deux est aussi inattendue que jouissive, et leur bébé risque fort d’être une futur bombe.
Kojima peut enfin sortir de ses Metal Gear et montrer ce qu’il peut apporter à un genre radicalement différent, mais soyons sûr que ce vieux troll saura garder sa patte légendaire (on pari combien qu’on pourra se cacher dans des cartons ?), son humour éléphantesque mais aussi sa notion toute particulière du pathos.
Quant à Del Toro, entre ses designs uniques et son amour pour l’Alchimie, il est probablement l’un des mieux placés pour œuvrer dans la série. Rappelons-nous de Cronos (horlogerie magique et démoniaque) et même de Mimic (monstres terrifiant prenant l’apparence d’humains pour nous tromper).

Silent Hill: Downpour avait déjà fait gros pour capter notre attention et nous faire croire un véritable retour au source. Le résultat avait été une semi déception. Espérons que le Fox Engine, le charisme de Norman Reedus et un bonne mise en scène puissent ramener la saga sur le devant de la scène !

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